Steve Wozniak, le co-fondateur d’Apple, a profité de l’Intel Developer Forum de San Francisco pour évoquer les joies de l’ingénierie et exposer sa théorie sur la recette du bonheur. Un bon ingénieur est avant tout excellent en maths et a le souci du détail, explique-t-il.
Selon lui, une conception informatique réussie doit toujours être réalisée en petites équipes dirigées par un bon chef jouant le rôle d’éclaireur. « Les meilleures idées apparaissent en groupes restreints, ce qui signifie que vous pouvez être meilleurs que de grandes entreprises entourées de très nombreux employés ».
Steve Wozniak a expliqué comment, en lui enseignant les fondements de l’électronique, à commener par les atomes et les électrons, son père avait joué un rôle primordial dans son développement. A l’âge de 10 ans, il était capable de concevoir des jeux de morpion électroniques. Plus tard, à l’âge de 16 ans, il a entrepris la conception d’un ordinateur en s’inspirant du manuel du micro-ordinateur PDP 1.
« J’avais du temps devant moi, pas une petite amie à l’horizon et c’était un projet tellement intense, l’idée de faire fonctionner du code sur des processeurs 4 bits », explique-t-il. « Même lorsque j’ai mis au point le premier Apple au Homebrew Computer Club, jamais je n’ai levé la main ou pris la parole. La timidité est utile lorsqu’elle s’accompagne d’une pointe de rébellion; elle vous évite de suivre n’importe qui. »
Steve Wozniak explique comment ses amis et lui avaient l’habitude de se rendre à Stanford le week-end et de pénétrer par effraction dans ses locaux afin de lire des manuels et des magazines informatiques. En réalité, ils n’ont jamais eu à commettre la moindre effraction car, ironise-t-il, Stanford était « bourré de gens intelligents et les gens intelligents oublient toujours de fermer les portes à clef ».
Steve Wozniak en a profité pour vanter les mérites de l’autre co-fondateur d’Apple, Steve Jobs, à qui il attribue un rôle crucial dans la réussite initiale et actuelle du groupe. Il lui en a voulu d’avoir quitté la société en 1985, mais s’est dit ravi de le voir de retour dans les affaires, à produire des appareils révolutionnaires.
« On devient la plupart du temps ce que l’on voulait être. Moi, je voulais devenir ingénieur », ajoute-t-il. « Steve rêvait quant à lui de devenir une grande personnalité, comme Shakespeare ou Einstein, qui survivrait au fil des siècles. A chaque fois que je créais un ordinateur, il voulait le vendre. Le quatrième était l’Apple II. »
Les deux amis ont commencé à vendre des ordinateurs, en achetant des pièces à crédit sur 30 jours et en encaissant la vente de leurs produits en liquide, ne possédant aucun fonds de départ. Ils ont fini par rencontrer une bonne âme, Mike Markkula, prête à injecter des fonds dans leur affaire, mais la société n’existait pas encore car Steve Wozniak n’était pas disposé à quitter son emploi chez HP et a donc rejeté la proposition.
Steve Jobs a alors fait pression sur les proches et les amis de Wozniak pour le convaincre de changer d’avis, ce qu’un ami est parvenu à faire en lui promettant qu’il était possible de constituer une entreprise sans qu’il ait à exercer de fonctions d’encadrement, afin de lui permettre de rester simple ingénieur.
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