(Dernière mise à jour : 19:25. Voir encadré en bas de l’article)
Ca chauffe dans le secteur des petites annonces. Le groupe SeLoger.com, qui se positionne comme le leader français de l’immobilier en ligne (au moins en termes d’audience avec 10 millions de visiteurs uniques par mois), vient d’annoncer qu’il a engagé des actions en justice devant le tribunal de commerce de Paris contre plusieurs méta-moteurs généralistes ou thématiques : Yakaz, Gloobot et Solus-immo.
Pour quels motifs ? Ces nouveaux acteurs de l’immobilier sur Internet sont accusés de concurrence déloyale en « récupérant massivement les annonces immobilières de la base de données de SeLoger contre la volonté de la société ».
Une affaire qui rappelle celle de Keljob, un méta-moteur dans le secteur de l’emploi, qui avait été accusé de pratiques similaires dans son domaine de prédilection dans les années 2000.
« Marquer le coup »
Ses sociétés veulent acquérir une légitimité sur notre dos alors que cela fait 17 ans que nous prospectons les agences immobilières », explique Denys Chalumeau, Président et fondateur de SeLoger.com. « Il faut marquer le coup. »
La justice devra trancher mais ce ne sera pas évident s’il n’y pas de preuve d’intrusion dans le système informatique du spécialiste de l’immobilier en ligne qui a porté plainte. Certes, SeLoger.com a pris le soin de faire appel à un huissier de justice pour réaliser des copies d’écran. Mais cela suffira-t-il ?
Les acteurs Internet pointés du doigt vont certainement avancer que leur modèle n’est pas d’aspirer des bases de données mais repose sur une exploitation type Google News : les premiers éléments de l’annonce sont mis en avant sur les méta-moteurs, ensuite l’internaute doit se rendre sur le site d’origine pour découvrir l’intégralité de la petite annonce.
Une pratique qui reste inadmissible pour SeLoger.com, qui demande à chaque société assignée des dommages et intérêt d’un montant de 300 000 euros.
Un modèle à la Google, c’est tout
Dans une contribution en date du 1er avril sur son blog, Yakaz se défend. « C’est la raison d’être du moteur de recherche spécialisé qui est attaquée. Car Yakaz qui indexe près de 500 sites n’a de vocation que celle de permettre aux utilisateurs du web à la recherche d’un bien à acheter ou à louer de comparer parmi l’offre récemment publiée sur Internet pour in fine choisir de poursuivre leur navigation vers les services de leurs choix, seLoger y compris », indique Frédéric Mahé, co-fondateur du service.
« Chaque jour, c’est ainsi plus de 20 000 internautes qui utilisant Yakaz, voient dans leurs pages de recherche des résultats dont certains les conduisent sur le site de Seloger et ce sans aucune contrepartie financière de la part de quiconque. Yakaz s’est toujours prévalu de n’avoir comme modèle économique, que sa rémunération au travers des liens sponsorisés, à l’instar de Google », poursuit le start-uppeur.
Un dernier acteur de la petite annonce est aussi poursuivi en justice depuis fin 2006 (à l’époque de l’introduction en Bourse de SeloGer.com) : Entreparticuliers.com. Mais cette fois-ci pour le motif de parasitisme. Cette société est accusée d’avoir pompé les petites annonces de SeLoger.com pour les présenter sur son portail. Pour ce cas spécifique, la demande de dédommagements est plus lourde : 600 000 euros. Quand on vous dit que les prix dans l’immobilier ne baissent pas…
Affaire Seloger.com : réaction de GloObot |
A la suite de la publication initiale de l’article, la rédaction de Vnunet.fr a reçu cette réaction par e-mail de GloObot, qui, en tant que moteur de recherche, « conteste formellement les allégations colportées par Seloger dans la presse ces derniers jours. » GloObot assure qu’il respecte le choix des sites de ne pas être indexés. « Et qu’en l’espèce, à la première demande de Seloger faite par voie d’assignation, son site a été désindexé ». GloObot assure le faire à chaque demande, contrairement à ce que prétendait le directeur de Seloger dans plusieurs articles récents. « Enfin, GloObot attend qu’un juge se soit définitivement prononcé sur le bien-fondé des demandes de Seloger avant de communiquer sur le fond de l’affaire, et ne peut pas accepter que Seloger qualifie le moteur de recherche de « pilleur d’annonces ou de bases de données » sur lesquelles Seloger va rencontrer les plus grandes difficultés à démontrer ses droits exclusifs, précise la société. |
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