Impression 3D : MakerBot active le levier sous-traitance
Face à la volatilité de la demande pour ses imprimantes 3D, MakerBot va en sous-traiter la production… et licencier du personnel.
Les imprimantes 3D « faites maison », c’est terminé pour MakerBot.
L’entreprise américaine va en sous-traiter la production à Jabil.
Ce fabricant d’électronique basé en Floride dispose de plusieurs antennes dans le monde, dont une usine près de New York, où est basé MakerBot.
La transition se fera sur plusieurs mois. Elle impliquera des licenciements « en nombre important », selon Mashable, qui précise que les activités de logistique ne seront pas affectées, au même titre que les ateliers de réparation, qui resteront opérationnels à Brooklyn.
Pour le directeur général Jonathan Janglom, arrivé il y a un an à l’issue d’une valse de dirigeants consécutive au départ du cofondateur Bre Pettis, il s’agit là d’une étape indispensable dans l’optique d’accomplir les objectifs à long terme « [en maîtrisant] la volatilité d’un marché émergent ».
En d’autres termes, MakerBot cherche à mieux adapter sa production à une demande encore irrégulière, le tout en s’épargnant les coûts associés à l’exploitation d’une usine à New York.
L’industriel américain Stratasys, dont MakerBot est la filiale depuis bientôt trois ans, accompagne ce revirement. Un de plus après l’annonce, au printemps 2015, d’une vague de suppressions de postes assortie de la fermeture des plusieurs magasins, dont le point d’ancrage établi en Europe avec le rachat du revendeur allemand Hafner’s Büro.
Il faudra surveiller, à plus long terme, un éventuel recentrage de MakerBot sur sa plate-forme en ligne Thingiverse, conçue pour partager des modèles 3D.
À moins que l’entreprise ne parvienne à suivre la structuration (très) progressive du marché : selon Gartner, les ventes d’imprimantes 3D dans le monde connaîtront une croissance régulière jusqu’à l’horizon 2019, pour atteindre 5,6 millions d’unités à cette échéance, contre 496 000 en 2016.
L’extrusion (dépôt, par couches successives, d’un filament de matière généralement plastique) devrait représenter 97,5 % du marché en 2019, essentiellement de par son intégration dans les modèles d’entrée de gamme. Les professionnels lorgneront plutôt la stéréolithographie, qui repose sur la solidification de matière par des rayons lumineux.