Avec pas moins de 28 exposants recensés, l’impression 3D est bien représentée dans les allées du CES 2014.
Quatre jours durant, du 7 au 10 janvier, les démonstrations se seront succédé, laissant entrevoir une offre éclectique de produits et services. En douceur, la révolution s’accélère et trouve des applications dans la mécanique, la médecine, la robotique, le modélisme… ou plus prosaïquement la vie quotidienne. Automatisation logicielle, nouveaux matériaux, plates-formes communautaires et rapprochement usine-consommateur sont autant de pistes explorées par les industriels de l’impression 3D, technologie dont Barack Obama a fait une priorité pour réindustrialiser l’Amérique.
Le potentiel du secteur n’a pas non plus échappé aux dirigeants français. Aux côtés d’autres filières IT comme la cyber-sécurité, la robotique et les objets connectés, l’impression 3D fait partie des 34 axes de développement définis par le gouvernement Ayrault dans le cadre de son plan de « reconquête industrielle », dont l’objectif est d’accélérer la création d’emplois et d’augmenter la part de l’industrie dans le PIB du pays.
Les initiatives se multiplient, y compris auprès du grand public. En novembre dernier, le réseau de grande distribution Auchan a inauguré un « corner » dédié à l’impression 3D au coeur de son hypermarché du nouveau centre commercial Aéroville (proche de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle), en partenariat avec CKAB, distributeur historique des MakerBot en France.
A quelques jours d’intervalle, La Poste a initié une expérimentation de six mois dans trois de ses bureaux de Paris et proche couronne. Les clients peuvent concevoir des objets à partir de leurs propres fichiers 3D ou commander et personnaliser des objets à partir d’un catalogue comportant plusieurs dizaines de références.
Carrefour est également dans la boucle. Ces 10 et 11 janvier, l’enseigne organisera une animation spéciale dans son hypermarché de Flins (Yvelines), avec la société française A4 Technologie, impliquée dans la conception et la fabrication de matériels pédagogiques pour l’enseignement technologique.
Et aux États-Unis…
De l’autre côté de l’Atlantique, MakerBot, pour sa 5e année de présence au CES, a renouvelé toute sa gamme d’imprimantes. L’entreprise américaine, qui compte parmi ses investisseurs le fondateur d’Amazon Jeff Bezos, a surtout profité de l’événement pour faire un point sur son activité : 44 000 unités de sa Replicator vendues depuis 2009 (versions 1 et 2 confondues) et un chiffre d’affaires 2012 de 15,7 millions de dollars.
Passé en juin 2013 dans le giron du groupe américain Stratasys (pour 403 millions de dollars), MakerBot élargit sa vision du marché et vise trois segments distinctifs avec autant de produits. Destinée aux « prosumers », la Replicator évolue. D’une génération à l’autre, la résolution d’impression passe à 100 microns, toujours à partir de PLA (amidon de maïs).
A 2899 dollars HT, cette nouvelle version est plus onéreuse que celle dont elle prend la suite : la Replicator 2 avait été lancée à 2199 dollars HT. Elle permet néanmoins d’imprimer des objets plus volumineux. MakerBot y a par ailleurs intégré un extrudeur magnétique et un système de caméra pour suivre la fabrication des objets en temps réel. Des efforts ont également été consentis en termes de simplification de l’expérience utilisateur. Illustration avec le réglage du plateau d’impression, qui s’effectue désormais avec assistance logicielle.
Grâce à sa connectivité Wi-Fi, la Replicator peut accéder à la plate-forme en ligne Thingiverse, conçue pour partager des modèles 3D (MakerBot revendique 48 millions de téléchargements). Même constat pour la Replicator Mini Compact (1375 dollars HT au printemps), dont l’interface se réduit à un seul bouton qui déclenche l’impression. Tout le reste du processus est contrôlé automatiquement par voie logicielle.
L’offre monte en gamme avec le modèle Z18, qui dispose d’un volume exploitable de 30 x 30 x 45 cm. Pour 6499 dollars HT, elle intègre un port USB, ainsi que des interfaces Ethernet et Wi-Fi pour se connecter directement à la plate-forme Thingiverse, mais aussi à la suite logicielle de MakerBot, qui regroupe désormais des applications desktop et mobile. Autre nouveauté : un « Digital Store » où des modèles 3D créés par les équipes de MakerBot seront mis en vente, à l’unité (0,99 dollar) ou sous forme de collections (9,99 dollars), axées pour l’heure sur les jouets : dragons, chevaliers, animaux…
Un autre chantre de l’impression 3D fait son show au CES. Il s’agir de l’Américain 3D Systems, connu pour sa technologie propriétaire de frittage sélectif, basée sur des lasers et une poudre polyamide. Son catalogue s’enrichit avec deux produits particuliers : les ChefJet et ChefJet Pro, expressément conçues pour imprimer des bonbons à partir d’eau et de sucre.
La ChefJet, qui devrait être commercialisée à moins de 5000 dollars, n’imprime qu’en noir et blanc. La version Pro permet d’utiliser, grâce à la technologie Color Jet Printing, des colorants alimentaires. Pour développer ces machines, 3D Systems a intégré, dans son processus industriel, les technologies héritées du rachat de The Sugar Lab, start-up qui s’était distinguée en utilisant le sucre cristallisé comme matériau d’impression.
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Crédit photos : MakerBot
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