Informatique quantique : fini le rapport performance par watt ?
La problématique du rapport performance par watt ne se posera peut-être pas avec l’informatique quantique, d’après D-Wave Systems, fournisseur de Google.
Le rapport performance par watt, une notion dépassée avec l’informatique quantique ?
C’est ce que laissent suggérer les observations de D-Wave Systems.
L’entreprise canadienne à l’origine de l’ordinateur quantique actuellement exploité aux États-Unis par Google en partenariat avec la NASA et l’USRA (Universities Space Research Association) s’est aperçue que la consommation d’énergie n’était pas fonction de la puissance du processeur.
Le phénomène s’est illustré à l’occasion d’une mise à niveau de l’ordinateur D-Wave. La capacité de traitement est passée de 512 qubits à plus de 1 000 qubits… sans que la demande en électricité explose : le processeur utilise toujours moins d’un microwatt.
L’essentiel de la consommation (15 kilowatts) est liée au système de refroidissement, qui permet de maintenir les circuits à très basse température afin que le courant électrique puisse circuler simultanément dans les deux sens.
Cette propriété est fondamentale dans l’informatique quantique, qui exploite le principe de superposition pour stocker l’information dans un système pouvant présenter deux états simultanés. Alors que les machines actuelles fonctionnent sur un principe binaire (valeur 1 si le courant passe ; valeur 0 sinon), un qubit peut prendre l’une ou l’autre valeur… ou les en même temps.
Quels usages concrets pour le D-Wave ? Google évoque des cas d’optimisation, lorsqu’il faut choisir, parmi plusieurs options, laquelle mènera le plus vite au but ; mais aussi des perspectives dans le machine learning, où l’ordinateur apprend de lui-même en examinant de grands volumes de données.
Le franchissement du cap des 1 000 qubits est sans doute le premier d’une longue série : D-Wave Systems s’est engagé à livrer régulièrement des upgrades pour les 7 prochaines années.
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