Infrastructure : Nutanix vise une IPO à 209 millions de dollars
Nutanix pourrait lever jusqu’à 209,3 millions de dollars lors de son IPO. Le fournisseur américain d’infrastructure hyperconvergées vise le Nasdaq.
La Bourse se rapproche pour Nutanix.
Le fournisseur américain d’infrastructures convergées associant stockage et puissance de calcul a réactualisé, en date du 19 septembre 2016, son document de base communiqué à la SEC (Securities and Exchange Commission, organisme de contrôle et de réglementation des marchés financiers aux États-Unis) en vue d’une introduction sur le Nasdaq, sous la ligne de cotation NTNX.
Le prix d’introduction est fixé dans la fourchette de 11 à 13 dollars par action. À raison de 14 millions de titres émis, l’opération pourrait rapporter 182 millions de dollars.
On pourrait dépasser les 200 millions en cas d’exercice de l’option de surallocation proposée sur 2,1 millions de ces actions ordinaires de classe A, auxquelles sont attachés autant de droits de vote.
Dans ce scénario, les 122 403 162 titres de classe B qui constituent actuellement le capital de Nutanix représenteraient 98,9 % des droits de vote une fois l’IPO bouclée.
Un an de réflexion
Le dossier initial – remis à la SEC le 22 décembre 2015 – ne comportait pas les résultats de l’exercice fiscal décalé achevé au 31 juillet 2016.
Il est fait état d’un chiffre d’affaires en augmentation de 84 % d’une année sur l’autre, à 444,928 millions de dollars.
La marge brute s’améliore (61,6 %, soit + 3,5 points), mais les investissements restent importants, aussi bien en R&D (116,4 millions de dollars ; + 58 %) que dans les activités commercial/marketing (+ 78 %, à 288,493 millions). Si bien que les pertes se creusent, de 126,127 à 168,499 millions de dollars.
Le portefeuille de clients continue néanmoins de grossir : ils sont 3 768 au 31 juillet 2016, contre 3 111 trois mois plus tôt. Quant au revenu différé (reconnu, mais non facturé, généralement dans le cadre des offres sur abonnement), il atteint 296,5 millions de dollars.
Avec ou sans SAN ?
Basé à San José (Californie), Nutanix avait lancé son premier produit en octobre 2011 : une plate-forme logicielle centrée sur un système de stockage en mode bloc pour les environnements VMware.
Depuis lors, la société s’est installée en France – au printemps 2013 – et a développé son offre pour y inclure des fonctionnalités de compression, de déduplication, de backup ou encore de récupération après sinistre… tout en ajoutant la prise en charge d’autres hyperviseurs (KVM, Hyper-V).
Cette couche logicielle a notamment été intégrée dans la plate-forme Virtual Computing, qui rapproche le stockage et la puissance de calcul au sein d’appliances maison disposées en clusters.
Principal avantage : la suppression du SAN (« Storage Area Network »), goulet d’étranglement connu dans l’univers des machines virtuelles, avec des problèmes de performances à mesure que l’architecture se densifie.
En misant sur cette approche logicielle de « Software-defined data center », Nutanix garantit une linéarité des performances : on ajoute des noeuds à mesure qu’on fait croître le nombre de VM. Des capacités qui s’ajoutent sans mise à niveau de matériel, sachant que l’ensemble des données, métadonnées et opérations sont distribuées dans tout le cluster pour éviter les conflits de ressources.
La société affiche de grandes ambitions : prendre des parts de marché aux serveurs x86 (51,8 milliards de dollars en 2016 selon Gartner), aux systèmes de stockage (43,7 milliards de dollars selon IDC) ainsi qu’aux logiciels de virtualisation (5,4 milliards selon Gartner).