Ink, la reconnaissance d’écriture selon Apple
Intégré dans Jaguar, Ink réalise la reconnaissance de caractères à condition de disposer d’une tablette graphique de marque Wacom. De quoi ajouter de la valeur aux produits de la firme, à condition d’apprendre à se servir d’Ink en même temps que vous affinez les réglages du système. Une période de rééducation de la main s’avèrera sans doute nécessaire.
Si la reconnaissance vocale (en anglais seulement) fonctionne depuis la première version de Mac OS X (voir édition du 5 avril 2001), il manquait encore l’écriture ! Apple propose cette option depuis la commercialisation de Jaguar avec l’intégration d’un projet vieux de quelques années (voir édition du 27 juillet 2000), et dénommé InkWell. C’est d’ailleurs ce nom, plutôt que la dénomination officielle « Ink », qui reste usitée chez les aficionados du Mac. L’option « Ink » n’est disponible que lorsqu’une tablette graphique est raccordée au Mac. Le paramétrage de l’application se fait grâce au tableau de bord « Ink » dans les « Préférences Système ». On y retrouve trois onglets en anglais : « paramètres », « gestuelle » et « liste de mots ». La qualité de la reconnaissance de l’écriture dépend d’une part des réglages réalisés dans l’onglet « paramètres » (et du réglage des options), de l’apprentissage des quelques raccourcis écrits permettant d’insérer des espaces, de réaliser des couper/copier/coller, ou de placer des sauts de lignes, et enfin de l’effort indispensable pour réapprendre quelques gestes d’écoliers pour aider le système à atteindre un taux de reconnaissance élevé.
Une nécessaire adaptation au système
Passé les premiers instants (comptez bien deux bonnes heures de tâtonnements), la reconnaissance commence à se faire de manière correcte, à condition d’admettre qu’il convient de détacher certaines lettres les unes des autres (comme les ‘u’, les ‘v’ ou les ‘n’), afin d’éviter qu’elles ne soient prises pour d’autres. De même, la gestuelle s’avère très importante et le niveau de reconnaissance s’améliore à mesure qu’on s’applique dans la formation des lettres. Inutile de s’astreindre à écrire en lettres-bâtons : le système reconnaît parfaitement l’écriture cursive. Mais il faut véritablement tirer la langue pendant un bon moment pour se réhabituer à « bien écrire » (ainsi que le système s’y attend). Autant dire que les écoliers devraient sans doute atteindre un taux de reconnaissance bien supérieur aux adultes, qui ont perdu l’habitude de la formation des lettres. Autant dire aussi qu’Ink ne satisfera pas tout le monde : il nécessite de perdre pas mal de temps à modifier ses habitudes d’écriture. Et même si des résultats satisfaisants peuvent être atteints, il ne s’agit pas du tout de la méthode de saisie la plus rapide sur un ordinateur. Sans doute ceux qui ont encore du mal à réfléchir tout en frappant un texte sur un clavier seront-ils conquis par la technologie. Pas les autres. Au total, on imagine plus les habitués des tablettes graphiques utiliser Ink, afin de profiter des fonctionnalités supplémentaires apportées par le système de reconnaissance d’écriture.
Pas étudié pour un usage courant
Wacom l’a bien compris, qui termine actuellement le développement d’un pilote destinée à ses tablettes USB (PenPartner, Graphire, Graphire2, Intuos, Intuos2, PL-500 et Cintiq), fonctionnant sous Mac OS X et que l’entreprise a dévoilé à l’occasion de l’Apple Expo. La version bêta du pilote permet de faire que le stylo se comporte comme une souris en mode de reconnaissance d’écriture dans Inkwell. En fait, avec ce pilote, Wacom permet aux utilisateurs de tablettes graphiques de ne pas avoir à abandonner leur périphérique pour se tourner vers un clavier. Reste que si ses fonctionnalités s’avèrent intéressantes pour les clients de cet équipementier, « Ink » n’apparaît pas comme une innovation à avoir absolument et soulève plus de rumeurs qu’elle ne fait s’interroger sur ses perspectives d’avenir. Pour l’instant Apple n’a toujours pas prévu d’introduire de périphérique utilisant la reconnaissance d’écriture.