Innovation : l’écosystème francilien entre dynamisme et incertitudes
Les Grands Prix de l’Innovation 2014 ont illustré la diversité du tissu économique francilien, mais aussi les difficultés auxquelles sont confrontées les jeunes entreprises innovantes.
Le jury constitué par la Ville de Paris dans le cadre des Grands Prix de l’Innovation 2014 a rendu son verdict.
Six jeunes entreprises ont été distinguées ce mardi 2 décembre lors d’une cérémonie de remise des prix organisée à la Cité de la Mode et du Design, en présence d’Anne Hidalgo (Maire de Paris) et de Jean-Louis Missika (adjoint au maire chargé de l’urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l’attractivité).
Les lauréats – exclusivement des sociétés franciliennes – ont en commun une dynamique d’innovation qui concourt à « développer le tissu économique parisien », notamment en créant de l’emploi, en réduisant l’empreinte écologique de la cité ou en améliorant le quotidien des habitants.
Dans la catégorie « Éco-Innovations« , le prix est revenu à une SAS basée dans le 10e arrondissement de la capitale et enregistrée depuis février 2014 sous le numéro d’immatriculation 800 429 003. Son nom : Oureparer.com. Sa principale source de financement : une campagne de crowdfunding menée sur la plate-forme KissKissBankBank.
Lancé en juillet 2014 après huit mois de développement, son annuaire en ligne dédié à la réparation de proximité permet d’identifier les artisans qui peuvent redonner usage à des objets cassés ou abîmés. Chacun de ces experts dispose d’une page dédiée sur laquelle il peut renseigner ses compétences, son adresse ou encore ses plages de disponibilité. Leurs travaux sont soumis à l’évaluation des clients, qui peuvent poster des commentaires.
Oureparer.com donne aussi, à travers la ReparSchool, des cours pour apprendre à réparer des objets (couture, électroménager, artisanat d’art…). Le dernier en date concernait la réparation des cyclomoteurs. A noter que le jury a également attribué au projet une mention spéciale « Design ».
Dans la catégorie « Services aux Particuliers« , le prix revient à Ornikar. Basée dans le 11e arrondissement de Paris et enregistrée sous le numéro d’immatriculation 799 351 887, cette SAS a lancé son activité d’auto-école en ligne il y a près d’un an. Elle ne peut toutefois pas encore exercer officiellement, faute d’un agrément.
Sur son site Web, Ornikar propose de réserver des heures de conduite en France avec des moniteurs diplômés d’Etat pour la préparation du permis B. Une offre qui s’assortit de sessions d’entraînement en ligne pour l’épreuve du code, ainsi que de cours de remise à niveau et de sensibilisation à la sécurité routière.
La mécanique est rodée et les moniteurs, recrutés. Les fondateurs en appellent désormais aux utilisateurs du service une pétition doublée d’un hashtag #PermisPourTous. Ils estiment que la décision de l’administration française de bloquer leur autorisation d’exercer – ce qui les empêche entre autres d’afficher les tarifs de leurs prestations – est « vraisemblablement influencée par un puissant lobby ».
Dans la catégorie « Technologies Numériques« , c’est Tradelab qui a été primé. Basée dans le 8e arrondissement de Paris, cette SAS immatriculée sous le numéro 532 027 489 est en fait issue de la fusion des sociétés Tradelab (optimisation des performances de campagnes publicitaires ) et Tradelab Publishing (collecte de données comportementales).
Sa proposition de valeur : gérer les campagnes display d’agences et d’annonceurs, en achetant, pour eux, des espaces publicitaires en temps réel. Son offre touche également aux formats vidéo et mobile, aussi bien en pretargeting qu’en retargeting. Ses campagnes menées pour AdopteUnMec, la Macif ou encore la SNCM s’appuie sur des profils d’utilisateurs construits à partir de cookies, mais anonymes (pas de nom, d’adresse postale ou électronique…).
Dans la catégorie « Contenus Numériques« , le jury a sélectionné SportEasy. Cette SAS installée dans le 10e arrondissement de Paris (R.C.S. 528 841 174) a développé une solution Web et mobile destinée à gérer des équipes de sport amateur. Coachs et joueurs, elle revendique plus de 200 000 utilisateurs pour ce service qui permet de revivre des matchs, d’analyser les performances, de gérer compositions et schémas tactiques, de communiquer avec l’équipe (convocations, forum, etc.) et de disposer d’une page Web.
Dans la catégorie « Services aux Entreprises« , la palme est revenue à Red Bird. Basée dans le 7e arrondissement de la capitale et enregistrée sous l’immatriculation 790 792 584, cette SAS est soutenue par le groupe Bergerat Monnoyeur, spécialisé dans la distribution d’engins et de services à la construction à travers les marques Caterpillar, Trimble et John Deere.
Opérateurs de drones civils mis à disposition des entreprises industrielles et agricoles pour optimiser leurs ressources, améliorer leur productivité et sécuriser leurs sites, Red Bird vise plus particulièrement trois secteurs. En l’occurrence, la construction et les travaux publics, les grands réseaux d’infrastructure (transport, énergie) et l’agriculture de précision. Ses aéronefs permettent d’acquérir des données précises en limitant l’intervention humaine, dangereuse ou répétitives dans le cadre de certains process.
Dans la catégorie « Santé / Bien-Être« , Dreem a raflé la mise. Enregistrée à Évry sous le numéro d’immatriculation 803 359 850, cette SAS basée à Chilly-Mazarin (Essonne) réunit des spécialistes des neurosciences, des mathématiques et de l’électronique grand public. Elle a développé des technologies destinées à optimiser le sommeil, particulièrement lors des phases dites « réparatrices » pour la mémoire, les cellules, le système hormonal et l’horloge biologique. Accessible pour l’heure en bêta privée, son produit se présente sous la forme d’un bandeau connecté.
A noter cette mention spéciale « Innovation sociale » accordé à Simplon.co, qui se décrit comme une « fabrique sociale de codeurs ». Sa mission : délivrer des formations intensives et gratuites au développement Web/mobile, prioritairement tournées vers des talents sous-représentés dans la programmation et le numérique. C’est-à-dire les femmes, les seniors, les personnes en situation de handicap, les profils issus des quartiers populaires ou encore les résidents des zones rurales.
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