Intel et AMD dévoilent leurs futures orientations
Après une longue période de flou, les deux principaux fondeurs du monde PC reprennent l’offensive. Chacun a présenté ses plans pour les prochains mois. S’ils vont continuer à être en concurrence frontale sur le marché PC, l’un et l’autre souhaitent grignoter d’autres parts de marché, en particulier dans le domaine grand public.
L’année 2000 s’annonce sous les meilleurs auspices pour AMD. Le fondeur texan va bien, son Athlon se vend bien, surtout dans les hautes fréquences où il reste le seul processeur compatible x86 disponible, Intel ayant toujours autant de mal à livrer ses Pentium III. Sur l’entrée de gamme, AMD a récemment introduit le K6-2+, en remplacement du K6-III (voir édition du 31 janvier 2000). Concernant les modèles plus puissants, on en sait désormais un peu plus sur les orientations de la firme basée à Austin. La roadmap (prévisions de production) d’AMD est bien garnie pour l’année à venir et le point culminant de ces prévisions devrait être l’arrivée au printemps 2001 du SledgeHammer, la réponse 64 bits d’AMD à l’Itanium d’Intel. D’ici là, sont prévus au programme, le Thunderbird dès avril?mai, suivi du Spitfire. Très peu de détails sont connus sur ces deux processeurs, à part que le premier se connecterait à un Slot A et le second sur un Socket A. Un peu plus tard dans l’année, le Mustang, une sorte d’Athlon numéro 2, est attendu à l’automne. En décembre, AMD introduira avec un peu de retard sur ses prévisions son chipset 770, capable de gérer le multiprocessing. Ce nouveau contrôleur marquera une étape importante dans l’évolution d’AMD, permettant à cette société de mettre un pied sur le marché des serveurs d’entreprise où elle est totalement absente pour le moment. L’année 2000 marquera donc un tournant pour AMD avec cette entrée sur le marché professionnel, doublé probablement d’une autre sur le marché grand public. En effet, AMD a annoncé hier qu’il fournirait des Athlon à la société GameCom pour la fabrication de bornes de jeux d’arcade sous Linux. D’autre part, des bruits de plus en plus insistants font part de l’intégration de ces mêmes Athlon dans la future console XBox de Microsoft dont l’annonce devrait être faite par Bill Gates le 10 mars (voir édition du 28 janvier 2000). D’ici là, il faudra tout de même que le prix de l’Athlon baisse un brin, si Microsoft veut parvenir au prix de 149 dollars, telles que les rumeurs le laisse entendre. A moins qu’AMD ne ressorte de ses cartons l’idée de fabriquer un Athlon « simplifié », et donc moins cher.
Du coté d’Intel aussi, les annonces sont nombreuses. Le n°1 mondial a tout d’abord officialisé les baisses de prix concernant les livraisons en volume de certains de ses processeurs. Elles concernent principalement les Pentium III qui connaissent une baisse de 20 à 25 % en moyenne, les Pentium III Xeon cadencé à 667, 733 et 800 MHz (respectivement 15, 22 et 23 % de baisse) ainsi que les Celeron pour PC de bureau (de 18 à 27 % de baisse sur les fréquences entre 466 et 533 MHz). Outre ces baisses de prix, des indiscrétions relevées par nos confrères américains de ZDNet font part du lancement prochain de nouvelles fréquences pour les Celeron. Cadencées à 566 et 600 MHz, ces puces devraient être annoncées à la fin mars et devraient comporter de nouvelles orientations technologiques, suivant le pli pris pour les Celeron destinés aux ordinateurs portables (voir édition du 15 février 2000). Gravés en 0,18 micron, ces nouveaux processeurs disposeraient du jeu d’instructions SSE (Streaming SIMD Extensions) , inauguré par les Pentium III, et continuerait d’embarquer 128 Ko de mémoire cache à même la puce. En revanche, contrairement aux modèles pour mobiles qui sont désormais sur un front side bus cadencé à 100 MHz, cette nouvelle génération pour desktop resterait sur un FSB à 66 MHz. Vers la fin avril, ce seront au tour des fréquences 633 et 667 MHz de débarquer en attendant les 700 MHz prévus pour la fin d’année. Coté Pentium III, si on parle de fréquence de 866 MHz, un retour à la réalité s’impose, Intel ayant toujours du mal à livrer des Pentium III à 750 et 800 MHz.
Mais ces mouvements d’annonces ne concernent pas que les deux vedettes des processeurs PC. Du coté de Transmeta aussi, on s’active à signer des alliances, principalement pour l’instant avec des éditeurs de logiciels, en attendant ceux avec des constructeurs de matériel. Autre projet en cours, celui d’un noyau d’architecture RISC en distribution gratuite, à l’image du logiciel libre. L’organisation OpenCores a en effet développé un coeur 32 Bits assez basique dont elle souhaite mettre les plans dans le domaine public. Cela peut faire penser au mode de distribution de Linux mais la comparaison s’arrête là. Car au contraire d’un système d’exploitation dont le développement peut s’opérer par plusieurs équipes distinctes sans gros moyens matériels, la création d’un processeur entier demande des infrastructures industrielles lourdes et rodées. Néanmoins le projet vaut la peine d’être signalé et témoigne du véritable attachement de certains chercheurs à la propriété intellectuelle libre.
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