Intel pourrait lâcher sa division cybersécurité

Démarrage difficile pour Intel ce lundi sur les marchés boursiers : l’action du groupe américain cédait près de 2 % deux heures environ après l’ouverture des échanges.

Les investisseurs semblent accueillir froidement l’idée d’une possible revente de l’activité Intel Security.

Le Financial Times s’est fait écho de cette éventualité dans la journée de dimanche, sans confirmation de la part des intéressés.

Plusieurs fonds d’investissement pourraient s’associer pour mettre la main sur l’entité issue de l’acquisition de McAfee – un deal annoncé en août 2010 pour 7,68 milliards de dollars, validé trois mois plus tard par autorités américaines et approuvé en janvier 2011 par la Commission européenne, qui avait fait preuve de prudence dans son analyse concurrentielle.

Intel avait l’ambition d’intégrer les solutions de sécurité de McAfee directement au niveau de ses composants électroniques, en collaboration avec une autre de ses filiales : Wind River, spécialiste des logiciels embarqués et mobiles.

Le chantier n’a que partiellement abouti, avec entre autres la technologie DeepSAFE, qui a vocation à intervenir « sous le système d’exploitation », au plus près du matériel. Il faut dire que le top management de McAfee – officiellement devenu Intel Security à l’occasion du CES 2014 – a été marqué par plusieurs remaniements, dont l’arrivée, dès l’été 2011, du duo Todd Gebhart – Michael DeCesare en remplacement de David DeWalt.

Le moment idéal ?

La revente d’Intel Security s’inscrirait dans la lignée d’un plan de restructuration marqué, au mois d’avril, par l’annonce d’une réduction de masse salariale à hauteur de 12 000 postes.

Ces suppressions se feront graduellement jusqu’à la mi-2017 avec l’objectif d’accompagner le recentrage du groupe* sur des segments jugés porteurs : cloud et datacenter, Internet des objets, 5G et circuits intégrés reprogrammables (FPGA, renforcé l’année dernière par l’acquisition d’Altera). Le PC, qui représente encore 60 % du chiffre d’affaires et 40 % des bénéfices, est relégué au second rang.

L’éventuelle cession d’Intel Security interviendrait dans un contexte idéal : la cybersécurité a la cote chez les investisseurs, à mesure que l’inquiétude monte dans les entreprises (voir, à ce sujet, l’article d’Engadget « Attaque informatique sophistiquée ? ne tombez pas dans le panneau »).

Illustration avec Vista Equity Partners, qui s’est offert Ping Identity, fournisseur de solutions dédiées à l’administration des accès et des identités fédérés. Ou avec Blue Coat (sécurité des connexions Web en entreprise), que Bain Capital a revendu à Symantec pour près de deux fois son prix d’achat.

* Intel a aussi mis fin à l’exploitation de deux séries de puces Atom (SoFIA et Broxton) dédiées aux smartphones et aux tablettes non convertibles.

Crédit photo : Tashatuvango – Shutterstock.com

Recent Posts

PC IA : les entreprises sont enthousiastes malgré quelques incertitudes

Les dernières migrations de Windows 10 vers Windows 11 vont accélérer l'adoption des PC IA. Mais des…

5 jours ago

Digital Workplace : comment l’IA Générative s’installe dans l’environnement de travail

L’IA générative excelle dans plusieurs cas d’usage, notamment dans l’analyse, la recherche et la synthèse…

1 mois ago

PC Copilot+ : avec Arm ou x86 ?

Trop tôt pour envisager d'acquérir un PC Copilot+ ? Les roadmaps d'Intel et d'AMD peuvent…

2 mois ago

Copilot+ : une sélection de PC convertibles

Dévoilés lors du CES 2025, les PC Copilot+ au format convertible restent encore limitée dans…

2 mois ago

Avec Gemini intégré à Google Workspace, les prix s’envolent

Les fonctionnalités de Gemini sont intégrées dans la suite bureautique Google Workspace. Conséquence : les…

2 mois ago

PC Copilot+ : c’est parti pour la transformation du parc

Au CES 2025, les principaux constructeurs ont annoncé l'arrivée des ordinateurs de bureau dotés de…

2 mois ago