Comme prévu dans son planning, Intel a annoncé la disponibilité de son Pentium III gravé en 0,13 micron, connu jusqu’alors sous le nom de code Tualatin (voir édition du 5 juin 2001). Pour l’instant réservé aux ordinateurs portables, il s’agit du premier processeur aussi finement gravé à être présent au catalogue d’Intel. Les puces d’AMD, son principal concurrent, sont toujours gravées en 0,18 micron. Seul Transmeta s’est lancé dans la gravure en 0,13, il y a quelques semaines seulement (voir édition du 14 juin 2001).
Plus fin = moins chaud = plus rapide
Graver plus finement présente plusieurs avantages. Tout d’abord, cela permet à relativement court terme de faire baisser les coûts de fabrication, le fondeur pouvant produire plus de puces sur une même galette de silicium (wafer). Des économies pouvant aller jusqu’à 30 %, avait indiqué Intel lors de la présentation de sa toute nouvelle usine de l’Oregon justement dédiée à la gravure en 0,13 micron (voir édition du 4 avril 2001). On peut d’ailleurs noter au passage qu’Intel semble décidément bien tenir ses prévisions car le fondeur prévoyait, en 1999, un passage à la gravure au cuivre en 0,13 micron dans les deux ans (voir édition du 10 juin 1999). Effectivement, le PIII-M présenté le 30 juillet utilise bien des interconnexions en cuivre.
Outre le gain de surface, des transistors plus fins offrent également une moindre résistance, d’où un moindre dégagement de chaleur. Deux conséquences : la consommation électrique diminue car une tension de 1,4 volt suffit à faire tourner la bête et on peut augmenter la fréquence. Le PIII-M est donc capable d’atteindre 1,13 GHz contre 1 GHz pour le précédent modèle de PIII mobile (voir édition du 19 mars 2001). Il est aussi proposé en 1 GHz, 933 MHz et 866 MHz.
Fréquence variable
Intel ne s’est pas arrêté en si bon chemin et en a également profité pour améliorer d’autres aspects techniques de son processeur. La technologie SpeedStep, tout d’abord, a été affinée. Alors que la première version se contentait de baisser la fréquence du processeur lorsque l’ordinateur fonctionnait sur batterie (voir édition du 30 janvier 2001), celle-ci fait dynamiquement varier la fréquence en fonction de l’utilisation. A plein régime pour décoder un DVD, par exemple, et un peu moins vite pour taper du texte. Le fondeur a aussi multiplié par deux la taille de la mémoire cache de niveau 2, pour atteindre 512 Ko. Le bus système passe également de 100 à 133 MHz. Enfin, dernier perfectionnement, Intel a intégré à sa nouvelle architecture une fonction dite « Data Prefetcher », capable de fournir au module de calculs, avant qu’il ne les demande, les données dont il devrait avoir besoin. Une fonction déjà présente sur l’Athlon 4 d’AMD, la puce mobile du concurrent d’Intel (voir édition du 15 mai 2001).
Autant d’améliorations qui, selon Intel, doivent apporter un gain de performances de 20 % maximum à fréquence égale, tout en consommant 40 % d’énergie en moins. Un dernier chiffre à relativiser. Selon les propres dires d’Intel, le processeur ne compte plus aujourd’hui que pour 10 % de la consommation d’énergie totale d’un ordinateur portable.
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