Intel vient d’officialiser sa nouvelle famille de processeurs Atom ‘Avoton’ C1200, dédiés aux micro-serveurs.
Tous sont gravés en 22 nm et disposent de 2 à 8 coeurs physiques (jusqu’à 16 logiques avec la technologie HyperThreading), pour une enveloppe thermique variant de 6 à 20 W selon les modèles.
Ils sont basés sur la micro-architecture à faible consommation Silvermont, qui succède à la dénommée Saltwell dans une immuable logique de rapport performance par watt.
Intel calque en l’occurrence à sa gamme Atom la stratégie ‘tic-toc’ adoptée avec les puces Core-i : l’innovation alternera désormais, d’une année à l’autre, entre un changement de micro-architecture (‘tac’) et une gravure plus fine (‘tic’) avec de nouveaux masques de lithographie.
Le discours se porte pour l’heure sur Silvermont, qui vise un large éventail de segments de marché, dont les tablettes (plate-forme Bay Trail), les smartphones (Merrifield), les équipements réseau (Rangeley)… et donc l’univers des serveurs, avec Avoton, successeur du Centerton.
Ce dernier, gravé en 32 nm et livré depuis décembre 2012, a notamment été adopté par Facebook dans le cadre du projet Open Compute, qui vise à constituer une architecture de data center plus dense et moins énergivore.
D’une génération à l’autre, Intel fait valoir un haut niveau d’intégration qui contribuerait à tripler les performances en multitâche (x2 en monotâche), mais aussi à diviser par 5 l’enveloppe thermique pour les tâches exploitant un seul coeur (et 2 pour les autres).
Par opposition aux Atom destinés à l’univers de la mobilité, les Avoton bénéficient d’un bus d’entrées-sorties optimisé et s’adaptent dynamiquement aux applications qui ne supportent que le traitement monocoeur.
Moyennant quelques ajustements techniques pour répondre aux contraintes de la très faible consommation, ils reprennent de nombreuses innovations mises en oeuvre dans les processeurs Core-i « Haswell » annoncés en juin dernier.
Illustration avec la conception intégrale out-of-order : les instructions sont interprétées dans l’ordre, mais exécutées dans le désordre, pour plus d’efficacité, notamment lorsqu’un programme est dépendant de variables.
C’est dans ce même esprit que l’unité de prédiction dédiée à chaque coeur – qui possède au passage son propre signal d’horloge – hérite de capacités de branchements ‘IF’ plus larges, avec un système de décodage sur deux canaux.
Alors que Saltwell gérait un maximum de 2 coeurs physiques, Silvermont en accepte 2, 4 ou 8, chaque paire étant pourvue de sa propre interface d’E/S et de 1 Mo de cache L2.
De nombreux contrôleurs jusqu’alors indépendants sont dorénavant embarqués : jusqu’à quatre interfaces SATA 2 et deux SATA 3, 4 liens Ethernet (2,5 Gb/s), 4 ports USB 2.0, 16 lignes PCIe 2.0…
La principale avancée en termes de sécurité, c’est la prise en charge de l’AES-NI (Advanced Encryption Standard New Instructions), destiné à améliorer l’algorithme de chiffrement des données.
Quant aux transistors « 3D » FinFET TriGate (à trois grilles), ils restent d’actualité, avec un canal mieux contrôlé que celui des transistors MOS planaires et une baisse de tension (-100 mV) tout en conservant le même courant de fuite : « à consommation égale, ils sont 37% plus rapides« .
L’ajustement de la consommation électrique passe aussi par l’introduction de nouveaux états de veille (C-states) et de la technologie Burst 2.0 (équivalent du Turbo Boost des Core-i), qui permet de désactiver des coeurs à la volée pour augmenter la fréquence des autres, sans relever l’enveloppe thermique.
« En termes de densité, on est sur un facteur 4 par rapport aux Centerton« , ajoute Jean-Laurent Philippe. Nous augmentons les performances de chaque coeur et en implémentons davantage« .
Et d’illustrer son propos avec l’exemple d’un rack 4U pourvu de 45 cartouches équipées en Atom S1200 ; 180 cartouches dotées d’un Atom C1200 pourront se loger dans la même enveloppe physique et thermique.
Avec cette offre Avoton, Intel vise essentiellement l’hébergement de sites Web, les applications de type serveur (comme Java), la mémoire distribuée ou encore le stockage de données « froides ».
Mais le support de la virtualisation matérielle (VT-x2, c’est-à-dire la capacité, pour le processeur, d’exécuter plusieurs OS simultanément) laisse entrevoir des usages comme l’exécution de machines virtuelles simplifiées pour délivrer des services aux terminaux mobiles.
Le véritable élément différenciateur face à la montée en puissance des SoC ARM reste, outre la richesse de l’écosystème, cette prise en charge des instructions 64 bits.
Un avantage temporaire, néanmoins, le concepteur britannique prévoyant de s’aligner d’ici 2014 avec le jeu d’instructions ARMv8.
Récapitulatif de l’offre Avoton :
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