Intel revoit la feuille de route de ses processeurs pour serveurs

Mobilité

Malgré la pression de son concurrent AMD, Intel a confirmé le report de certains projets, notamment l’Itanium double coeur.

A l’occasion du Fall Processor Forum (24 au 27 octobre 2005 à San Jose en Californie), Intel a annoncé quelques modifications dans les développements initialement prévus de ses processeurs pour serveurs. A commencer par les Xeon : le fondeur supprime de sa feuille de route le Whitefield, nom de code de la prochaine génération de Xeon pour serveurs équipés de quatre processeurs et plus, qui devait sortir en 2007.

Le Whitefield sera temporairementremplacé par le Tigerton, une puce quadriprocesseur qui intégrera un bus à large bande mais dont les échanges avec la mémoire vive continueront à nécessiter la présence d’un chipset, une pièce de l’architecture susceptible de provoquer des ralentissements des flux de données. Des ralentissements d’autant plus importants dans un serveur composé de plusieurs processeurs. La technologie Whitefield, dont on suppose – Intel n’ayant pas donné de détails – qu’elle supprimait ce goulet d’étranglement, serait repoussée à 2009.

Le Montecito sous la barre des 2 GHz

D’autre part, le lancement du Montecito est retardé de six mois. A l’origine attendue pour début 2006, la nouvelle génération de l’Itanium n’arrivera au mieux qu’à la mi-2006. Montecito est présenté comme le premier processeur Itanium double coeur (dual core). De plus, la technologie Foxton – qui devrait permettre une augmentation significative de la fréquence d’horloge sans provoquer de surchauffe – ne pourra pas lui être appliquée. Le Montecito risque donc de se limiter à une fréquence inférieure aux 2 GHz initialement prévus.

Ces annulations de dernière minute auront de quoi tranquilliser les ingénieurs du rival AMD, qui réussit à imposer ses Opteron sur le marché des serveurs. A travers Whitefield, Intel était censé rattraper son retard par rapport aux puces de son concurrent. Mais la course à la vitesse d’horloge n’aura cette fois pas réussi au fondeur de Santa Clara.

Premier sur le 65 nm

En revanche, le père du Pentium affiche une avance incontestable dans les procédés de fabrication. Intel a confirmé à Cnet News l’entrée en production depuis quelques semaines déjà des processeurs gravés en 65 nanomètres (contre 90 nm aujourd’hui), notamment le Presler (nom de code du Pentium D). Le Yonah, premier processeur mobile double coeur, devrait suivre avant la fin de l’année. Avant la fin 2006, Intel prévoit d’avoir basculé plus de 75 % de sa production en procédé 65 nm.

Cette nouvelle finesse de gravure (1 nanomètre = 1 milliardième de mètre) permettra aux fabricants de réduire leurs coûts de production, tout en favorisant la réduction du dégagement thermique. En annonçant aujourd’hui son entrée en production sur le 65 nm, Intel espère prendre au moins six mois d’avance sur AMD, lequel vient seulement d’inaugurer la Fab 36, son unité de production dédiée à la gravure en 65 nm (voir édition du 17 octobre 2005).