« Notre objectif est d’éliminer la démarcation entre appareils audiovisuels de salon et nomades. Pour le concrétiser, nous travaillerons en concertation avec les secteurs de la micro-informatique et de l’électronique grand public. Intel s’investira ainsi autant en 2004 dans ce domaine qu’elle l’a fait pour la promotion et le progrès de l’informatique nomade l’an passé. » Après Dell, HP, Gateway et Microsoft, notamment, c’est au tour d’Intel d’investir le marché de l’électronique grand public (EGP), comme l’a annoncé Paul Otellini au CES 2004 (Consumer Electronics Show, à Las Vegas du 8 au 11 janvier 2004). « La dynamique qui s’amorce dans le domaine de l’électronique grand public suscitera la même révolution que celle qu’a vécue la micro-informatique », a poursuivi le président d’Intel. Autrement dit, « on peut y voir l’application de la loi de Moore à un secteur d’activité supplémentaire ».
Un hub au coeur du système
Concrètement, cela passera par la mise au point d’appareils de type hubs numériques ou serveurs à domicile, a priori reliés au téléviseur. Cet Entertainment PC communiquera en permanence avec divers terminaux ? mobiles ou non ? disséminés un peu partout au sein du foyer familial et permettra de lire des vidéos, d’écouter de la musique, de faire ses courses en ligne, etc. Ces boîtiers seront équipés d’un tuner télé, d’un ventilateur silencieux ainsi que de ports audio et vidéo standards ; ils serviront même de points d’accès radioélectriques. Le fondeur de Santa Clara travaille, avec d’autres constructeurs, au développement du protocole DTCP/IP (Digital Transmission Content Protection over Internet Protocol) qui permettra de partager sans fil, entre différents appareils domestiques, des contenus de loisir soumis à droits d’auteur. Selon Paul Otellini, « les liaisons Internet haut débit, la micro-informatique domestique et le sans-fil, associés à la capacité de partage des contenus payants entre différents appareils, impliquent qu’à l’avenir, on pourra regarder un film chez soi le jour même de sa sortie en salles ». Le doux rêve du cinéma à domicile est-il en passe de devenir réalité ? Intel annonce en tout cas que les premiers hubs numériques devraient être commercialisés à la mi-2004 pour moins de 800 dollars.
Intel travaille également sur la technologie de cristaux liquides sur silicium (Liquid Crystal on Silicon, LCOS) qui doit « améliorer considérablement le rendu d’image sur écrans de grande taille, tout en abaissant le prix de revient de ceux-ci ». Le constructeur annonce que les premiers écrans de ce type (répertoriés sous le nom de code « Cayley ») devraient voir le jour en magasin dès l’année prochaine à moins de 2 000 dollars. A comparer aux plus de 3 000 euros des écrans plasma de 80 cm.
200 millions de dollars d’investissement
L’architecte du Pentium financera ses développements par un fonds d’investissement (Intel Digital Home Fund) de 200 millions de dollars. Outre les dépenses liées aux développements internes, ce fonds ira alimenter des entreprises aux activités complémentaires de celles d’Intel et susceptibles « d’accélérer la mise au point de technologies et de contenus optimisant et simplifiant l’approche de la maison numérique pour les utilisateurs ». Le marché du PC n’est visiblement plus assez grand pour Intel qui veut mettre ses puces partout où du contenu numérique est susceptible de circuler.
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