En collaboration avec l’American Cancer Society, la National Foundation for Cancer Research, l’Université d’Oxford et United Devices, Intel lance un programme d’aide à la recherche médicale à travers le peer-to-peer. L’idée est simple et reprend celle du Seti@home (voir édition du 11 décembre 2000) : profiter des moments où l’ordinateur n’est pas utilisé pour en exploiter les ressources, notamment la puissance du processeur et l’espace du disque dur. Intel espère ainsi créer un ordinateur virtuel d’une puissance de 50 téraflops (50 000 milliards d’opérations par seconde), soit une capacité de calcul dix fois plus importante que le plus puissant des supercalculateurs. Il faudra cependant convaincre des millions d’utilisateurs, essentiellement ceux qui possèdent une connexion permanente (câble, ADSL, LS) pour atteindre les 24 millions d’heures de calculs nécessaires aux recherches, selon les estimations.
Qui exploite qui ?
Toute cette puissance sera mise à disposition des chercheurs afin de les aider à développer des médicaments pour lutter contre les maladies mortelles en général, et le cancer en particulier (notamment la leucémie). Pour y participer, il suffit de télécharger un programme de 2 Mo environ, développé par United Devices et qui s’installe sur quasiment n’importe quel PC disposant de Windows 9x/NT/2000 avec au moins 48 Mo de Ram et 500 Mo de disque dur. Les utilisateurs d’iMac et autres G3 sont en revanche purement ignorés (ainsi que les habitants d’Afghanistan, Cuba, Iran, Irak, Libye, Corée du Nord, Soudan et Syrie, pour des raisons d’incompatibilités autres que celles liées au système d’exploitation). Si les chercheurs atteignent leur but, on espère cependant que leurs résultats ne serviront pas uniquement les intérêts purement mercantiles des laboratoires américains.
Saluons l’initiative d’Intel pour son aspect philanthropique même si, en termes d’image, c’est une opération positive pour le fondeur de Santa Clara qui, de plus, profitera certainement de l’occasion pour évaluer la puissance et l’impact du peer-to-peer en grandeur réelle. Car n’oublions pas que l’échange poste à poste est l’un des nouveaux chevaux de bataille du constructeur (voir édition du 8 février 2001). Bref, entre les vies à sauver, les étoiles à découvrir du Seti@home et le modèle rémunéré de Juno (voir édition du 5 février 2001), la concurrence s’installe dans le calcul distribué.
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