Intel vs VIA : la guerre des brevets s’intensifie
L’échange de plaintes pour violation de brevets entre VIA et Intel autour de l’affaire du P4X266 vient de s’enrichir d’une nouvelle série. De la part d’Intel, cette fois, qui internationalise à son tour l’affaire en attaquant VIA sur les sols anglais, allemand et de Hong Kong. Si le chipset est toujours mis en cause, Intel s’attaque également au C3, le processeur de VIA. Le début d’une histoire sans fin ?
Au rythme où vont les dépôts de plaintes, l’affaire commence à prendre une tournure tragi-comique qui ne facilitera probablement pas les règlements juridiques (mais enrichira certainement les avocats). Rappel des faits : mi-août, le constructeur taiwanais VIA sort un chipset, le P4X266, permettant d’associer de la mémoire DDR SDRam à un Pentium 4 jusqu’alors exclusivement lié à la mémoire Rambus (voir édition du 14 août 2001). Intel, qui n’a pas encore sorti son i845 – qui se limite à la gestion de la mémoire SDRam – refuse de reconnaître la validité des brevets employés par VIA et porte plainte sur le sol américain (voir édition du 10 septembre 2001). VIA contre-attaque aussitôt en déposant une série de plaintes pour violation de brevets auprès de la justice américaine et taiwanaise. L’architecte du C3 va même jusqu’à s’attaquer au P4 en arguant, une fois encore, d’une violation de brevet, et demande le retrait commercial du processeur d’Intel (voir édition du 21 septembre 2001).
L’affaire n’était déjà pas facile à suivre mais aujourd’hui, elle se complique un peu plus. Intel a décidé, mercredi 26 septembre, de déposer une série de quatre nouvelles plaintes contre VIA en Grande-Bretagne et en Allemagne (comptent-ils faire le tour de la planète ?) où, selon le fondeur, le P4X266 violerait pas moins de trois brevets. S’inspirant, d’une certaine manière, de son adversaire, Intel pousse le bouchon un peu plus loin en annonçant que le C3, le processeur de VIA, viole à son tour six brevets en Angleterre et à Hong Kong. Il ne demande cependant pas le retrait commercial du processeur, du moins pas pour le moment. Au passage, Intel attaque également Trend Electronics (à Hong Kong), RealTime Distribution et Elitegroup Computer Systems (en Grande-Bretagne), clients et fournisseurs de VIA. On ne voit pas trop l’issue possible de cette avalanche de plaintes mondiales, mais au petit jeu du « C’est pas moi, c’est lui », la balle est désormais dans le camp de VIA. En tout cas, il n’est pas certain que toutes ces procédures et le vacarme médiatique qu’elles génèrent aident réellement l’industrie du PC à surmonter sa crise.