La start-up britannique DeepMind, spécialiste de l’intelligence artificielle, devrait bientôt exercer officiellement sous pavillon Google.
Le groupe Internet aurait débloqué une enveloppe de 400 à 500 millions de dollars pour acquérir cette société fondée par le neuroscientifique Demis Hassabis, ancien champion d’échecs.
D’après The Information (média dirigé par ancienne collaboratrice du Wall Street Journal), la jeune pousse compte environ 75 employés qui développent des algorithmes d’apprentissage automatique exploités dans le jeu vidéo, la simulation industrielle et le commerce électronique.
Plusieurs sources dites « proches du dossier » ont confirmé à Re/code que DeepMind aurait levé « au moins 50 millions de dollars » en un peu plus de trois ans d’exercice.
Parmi ses principaux investisseurs figureraient Founders Fund – le fonds privé de Peter Thiel, ancien CEO de PayPal – et Horizons Ventures – basé à Hong Kong. Jaan Tallin, qui a contribué au développement de Kazaa et Skype, aurait également apporté sa pierre à l’édifice.
Comme le note TechCrunch, ce rachat fait écho au recrutement, en décembre 2012, de l’ingénieur Ray Kurzweil, qui chapeaute depuis lors les travaux de Google autour de l’apprentissage automatique et de l’interprétation du langage naturel.
Le groupe Internet se dote là d’un atout supplémentaire face à Facebook, qui a officiellement ouvert, le 10 décembre dernier, son laboratoire d’intelligence artificielle, avec des bureaux à Menlo Park (Californie), Londres et New York.
A la tête de cette structure, le Français Yann LeCun, connu pour ses travaux dans le « deep learning » (plus de 130 documents publiés), sa technologie de reconnaissance d’écriture et sa contribution au développement des algorithmes de compression du format d’archivage DjVu.
En toile de fond, la concurrence d’IBM, qui a fait de son supercalculateur Watson – capable d’opérer dans le domaine de l’ambigu et du hautement contextuel – une unité dédiée concentrant un budget initial de 1 milliard de dollars.
Yahoo s’intéresse lui aussi à l’intelligence artificielle. Témoin les rachats successifs, l’année passée, d’IQ Engines et LookFlow, deux start-up ayant mis au point des moteurs de reconnaissance d’images.
Pour Google, cette manoeuvre semble d’autant plus stratégique qu’elle s’inscrit dans la lignée de deux autres acquisitions : celles de Nest et Boston Dynamics.
Le premier s’est distingué dans la vague des objets connectés avec son thermostat intelligent ; le second est une spin-off du MIT qui conçoit des robots humanoïdes de grande taille pouvant évoluer à grande vitesse sur des terrains accidentés.
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