Intelligence artificielle: le gouvernement ne veut pas rater cette « révolution »
Le Premier ministre Edouard Philippe lance officiellement la mission IA supervisée par Cédric Villani. Car les enjeux sont stratégiques à plus d’un titre.
Le gouvernement prend position sur l’intelligence artificielle avec la mission IA qui sera menée par Cédric Villani (mathématicien et député).
A la fin du précédent quinquennat, le top départ avait été donné avec le programme France IA. Il s’agit maintenant de poursuivre l’élan et d’établir une stratégie nationale. Car le monde bouge vite.
« Les mastodontes des nouvelles technologies de l’information et de la communication américains et asiatiques investissent massivement entre 20 et 30 milliards de dollars dans des projets qui échappent, reconnaissons-le, échappent pour une large part au contrôle de la puissance publique », explique Edouard Philippe.
Le 8 septembre, au Conservatoire national des Arts et Métiers (CNAM), le Premier ministre a lancé officiellement la mission stratégie nationale sur l’intelligence artificielle (IA).
Il était accompagné de Mounir Mahjoubi (secrétaire d’Etat au Numérique), de Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation) et de Cédric Villani qui a toute la légitimité pour conduire cette mission IA au regard de son expertise mathématique à la base des algorithmes et du big data.
La France doit rester dans la course alors que des pays comme la Corée du Sud, la Chine et les USA mais aussi le Canada et le Japon ont déjà lancé des initiatives nationales. « Les Européens sont absents », regrette le Premier ministre.
Pourtant, les enjeux autour de l’IA sont stratégiques : « économiques », « sociaux », « sécurité », « souveraineté » et « éthiques ».
Des applications sont connues comme la conduite autonome mais aussi les assistants numériques ou la gestion des réseaux énergétiques. On ne peut pas rater cette « révolution technologique » en termes de « part de marché », de « création de richesse » et « d’indépendance nationale ».
Le Premier ministre a rappelé qu’avec ses atouts IA, la France a « une très belle carte à jouer » : un « vivier de start-up spécialisées » (plus de 270 en 2016), « l’excellence de la recherche », l’existence de bases de données « de très grande qualité » exploitables dans la santé ou l’énergie, les entreprises de services numériques et des grands groupes industriels comme Thales, Airbus ou Sanofi.
« Il reste à créer un vrai écosystème au niveau national et visible », estime Edouard Philippe.
« La mission de Cédric Villani consistera à apporter une vision à notre stratégie IA, sur la base des premiers travaux déjà menés en la matière », précise le chef du gouvernement. 60 propositions sont déjà disponibles au regard du socle France IA qui a émergé en mars dernier.
(Crédit photo : gouvernement.fr)