Interconnexion : OVH dit non au peering payant de SFR
OVH s’oppose à une facturation du peering (interconnexion réseaux) poussée par SFR. Son patron suggère même une certaine influence d’Eric Besson en sous-main. Enquête.
SFR sous pression ?
En 2005, OVH avait engagé un bras de fer avec feu-Wanadoo (devenu Orange) avant de normaliser ses relations quelques années plus tard en concluant un accord d’interconnexion.
On ne peut évidemment pas oublier non plus le fameux incident de 2007, impliquant Neuf Cegetel (intégré depuis à SFR) et Dailymotion.
Selon l’hébergeur du Nord de la France, la simple augmentation du trafic ne serait pas la seule cause de la requête de SFR.
OVH vient en effet de lancer ses propres offres d’accès à destination des entreprises et s’appuie sur plusieurs réseaux de collecte DSL dont celui de SFR.
A terme, l’hébergeur-opérateur pourrait même devenir l’un des principaux clients de la division « opérateurs » de SFR. Mais aussi un concurrent du pôle SFR Business Team (solutions réseaux d’entreprise).
« OVH est en négociation avec SFR pour l’achat de fibres optiques et le dégroupage de NRA en France dont le montant dépasse 15 millions d’euros sur 2 ans » , glisse Octave Klaba.
Le dirigeant n’hésite pas à accentuer la pression sur SFR. Grosso modo, si vous me faites payer le peering, je me tourne vers la concurrence pour l’appel d’offres sur la fibre (un concurrent comme Completel)…
Contacté par ITespresso.fr, le service presse de SFR n’a pas encore retourné notre demande d’informations.
Selon une source privilégiée issue de la communauté des opérateurs, OVH pratique « un art et la manière de reprendre une actualité à son compte (pour négocier ses upgrades d’interconnexion avec SFR gratuitement) alors qu’il n’y a aucun rapport ».
Notre contact est formel :« que ce soit chez France Telecom, SFR ou Free, depuis très longtemps les trafics asymétriques [ceux qui ne respectent pas un ratio entrée/sortie qui justifie une interconnexion gratuite, ndlr] ne peuvent pas avoir de peering « gratuit » (…) Pour ce type de trafic, ça passe systématiquement en peering payant ou via les opérateur de transit IP qui sont payés [par l’éditeur et/ou hébergeur] pour écouler ce trafic vers les FAI de manière optimale. »
(Lire la fin de l’enquête page 3)