Interconnexion réseaux : OVH et SFR calment le jeu
Après le clash d’OVH, SFR a voulu régler le « malentendu » rapidement. Les discussions entre l’hébergeur et l’opérateur ont repris sous de meilleurs auspices pour augmenter les capacités d’interconnexion entre les deux réseaux.
La « querelle de tuyaux » entre OVH et SFR a été de courte durée.
L’hébergeur et l’opérateur ont trouvé un terrain d’entente sur la question de l’interconnexion réseaux (peering).
Et ce alors qu’Octave Klaba, patron d’OVH, avait décidé de porter le débat sur la place publique (ou du moins sur les forums clients de sa société).
Cela s’est transformé en polémique avec SFR (mais aussi avec Eric Besson en protagoniste surprise) à propos du peering payant et des risques présumées de distorsion concurrentielle au niveau européen.
Mais le feu a été rapidement éteint. SFR a repris les choses en main à la suite de « malentendus » qu’il fallait lever.
Selon un courrier électronique diffusé par Octave Klaba en date du 11 février, les choses s’arrangent.
« Nous avons reçu ce matin [vendredi 11 février, ndlr] la direction opérateur et technique de SFR pour discuter de l’évolution du peering privé entre nos 2 réseaux » , peut-on lire dans le mémo du fondateur d’OVH.
SFR a évoqué« un certain malentendu » sur les sujets qui fâchent (interconnexion).
La filiale télécoms du groupe Vivendi assure qu’il ne s’agissait pas de rendre payant le peering privé avec OVH.
L’intention était de « de le faire évoluer gratuitement pour maintenir la qualité de connexion entre les abonnés et le réseau de l’hébergeur » (qui supporte un quart de l’Internet français tout de même).
Affaire classée ? SFR n’a pas dû apprécier les indiscrétions d’OVH. Les discussions mêlant stratégie et gros business demeurant généralement confidentielles.
Mais l’enjeu était important pour SFR car OVH, qui escompte un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros cette année, veut développer des activités de fournisseur d’accès dégroupeur.
Autrement dit, il compte étendre son réseau de transport national à plusieurs métropoles françaises (Lille, Strasbourg, Lyon, Paris, etc.) pour y construire un réseau de collecte DSL.
Pour mener à bien ce projet, il entend louer des fibres optiques à SFR ou Completel pour dégrouper les Nœuds de Raccordement d’Abonnés (NRA) ultra-denses, c’est-à-dire de plus de 20 000 lignes.
Avant de s’attaquer aux NRA de moindre densité, essentiellement localisés dans les zones urbaines.
« Le démarrage de l’offre ADSL s’est très bien passé et on devrait arriver sans problème à 100 000 abonnés ADSL l’année prochaine » , glisse au passage Octave Klaba.