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Internet au bureau : des usages personnels plus parcimonieux

Tolérée, d’un point de vue juridique, « dans les limites du raisonnable », l’utilisation d’Internet au bureau par les salariés ouvre des perspectives en matière de productivité… mais induit aussi des risques et des coûts pour les entreprises.

Ce constat, Olfeo l’établit à l’issue d’une étude conduite en 2014 dans cinq pays d’Europe (France, Allemagne, Belgique, Suisse, Luxembourg) auprès d’une centaine d’organisations de tailles variables et représentant plus de 150 000 collaborateurs au total – voir la méthodologie plus en détail dans le rapport au format PDF.

Plus de 90 % des entreprises et administrations donnent aujourd’hui un accès Internet à leurs collaborateurs. Lesquels s’en servent en moyenne 1 heure et 53 minutes par jour (88 % du temps en filaire ; le reste en Wi-Fi).

Près de la moitié de ce temps (50 minutes) est consacré à des activités personnelles. C’est moins qu’en 2013 (53 minutes) et en 2014 (63 minutes), mais cela correspond tout de même approximativement à une demi-journée par semaine sur la base d’une durée légale de travail de 40 heures.

Ramené à l’année, cela équivaut à 25 jours de travail ; soit une chute de productivité de 10,2 % en moyenne par employé. Sur un salaire brut moyen de 4426 euros par mois, les coûts s’élèvent, charges comprises, à 6656 euros pour l’entreprise.

Le taux d’utilisation d’Internet à des fins personnelles est relativement élevé en début de journée, particulièrement dans la tranche de 8 h à 9 h. Mais il l’est encore plus entre 11 h et 15 h. En revanche, à partir de 19 h, l’usage d’Internet est très professionnel.

Le matin, les employés se rendent essentiellement sur les sites d’actualité et les réseaux sociaux. En milieu de journée, ils privilégient les plates-formes de streaming vidéo. Les services en ligne liés aux loisirs prennent le relais en soirée.

Les usages sont globalement tournés vers l’information et l’interaction. En France, 16 % du trafic classé comme « personnel » sur les réseaux d’entreprise se font en direction de blogs, de forums, de wikis et de portails.

Suivent les plates-formes de vidéo/radio et les sites médias (14 % chacun), le commerce en ligne (13 %), les réseaux sociaux (12 %), les loisirs (9 %), le webmail et la messagerie instantanée (8 %), les jeux d’argent (6 %) et le téléchargement (4 %).

A chacun ses usages

Tandis que les Allemands s’imposent comme les principaux consommateurs de sites d’actualités (24 % du temps global de connexion), les Belges sont amateurs de réseaux sociaux (17 %) ; les Luxembourgeois, des plates-formes vidéo (15 %) ; les Suisses… de la banque en ligne (7 %).

Dans 4 des 5 pays étudiés, Facebook devance YouTube et Wikipedia au classement des sites qui concentrent le plus de trafic (en Allemagne, Wikipedia précède YouTube).

En France, le portail d’actualités Yahoo arrive en 4e place, suivi notamment par Leboncoin et l’Internaute. Dailymotion, 11e, n’apparaît dans aucun autre Top 15, au contraire d’Amazon, qui fait carton plein. On retrouve aussi régulièrement LinkedIn, ainsi que Twitter, qui n’entre toutefois pas au classement en France, ni en Allemagne.

L’évolution des habitudes de surf soulève un certain nombre d’enjeux à maîtriser. Premier aspect : la productivité. Encadrer techniquement et juridiquement l’utilisation personnelle d’Internet au travail doit permettre d’établir un climat de confiance vis-à-vis des salariés. Comme le fait remarquer Olfeo, dans des pays comme l’Allemagne, la pratique peut même être purement interdite dans le contrat de travail.

Autre aspect à ne pas négliger : la sécurité. Outre la mise en oeuvre de protections contre les logiciels malveillants, il est important d’intégrer, dans la stratégie de sécurisation du système d’information, des échanges sensibles comme les transactions bancaires.

Associer des moyens juridiques et techniques (solutions de filtrage, d’allocation de ressources) doit permettre de couvrir les risques liés à la consultation, par les employés, de contenus illicites ou encore à la diffusion de propos diffamatoires. Pour fixer les règles du jeu auprès des salariés, le plus simple est de les regrouper dans la charte informatique.

Crédit photo : luchunyu – Shutterstock.com

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