Dans quelle mesure la qualité de service sur Internet, traduite par les performances d’affichage des pages Web, impacte-t-elle le chiffre d’affaires des éditeurs de contenus et services ?
Cette problématique est au coeur de l’Observatoire indépendant lancé ce 6 mars par Cedexis. Le spécialiste de l’aiguillage réseau s’est associé à une brochette d’acteurs de l’écosystème numérique réunis au sein du GESTE (Groupement des éditeurs de services en ligne) pour réaliser ce baromètre voué à réactualisation mensuelle. La première édition, qui couvre la période du 1er octobre 2013 au 31 janvier 2014, s’appuie sur plus de 6 milliards de mesures actives remontées chaque mois depuis les sites de quinze éditeurs volontaires qui ont implémenté l’outil baptisé « Radar ».
Sur l’intervalle scruté, les performances d’accès sont stables : en tenant compte des cinq principaux FAI impliqués sur l’Internet fixe, le temps de chargement médian des pages était de 6,3 secondes en octobre ; 6,5 en novembre ; 6,4 en décembre comme en janvier. Ramenée à l’ensemble des opérateurs métropolitains, cette valeur baisse à 6,17 secondes.
Pour autant, il existe de fortes disparités entre les 10% de connexions les plus rapides (2 à 2,2 secondes) et les 5% les plus lentes, qui dépassent systématiquement les 34 secondes de chargement. Bien que les performances varient significativement en fonction du site affiché et du terminal utilisé, cet indicateur reste symbolique d’une fracture numérique que le gouvernement s’est d’ailleurs donné l’objectif de résorber d’ici 2022 dans le cadre du Plan France Très Haut Débit.
La complexité du facteur géographique s’illustre à travers le retard des départements et territoires d’outre-mer, où le délai d’attente médian monte à 12,2 secondes, la différence étant proche d’une minute entre les mieux et les moins bien servis. A l’échelle de l’Europe, la France se classe en dix-neuvième position sur 30 pays étudiés. Elle devance l’Espagne (6,97 secondes), la Grèce (7,03) et l’Italie (7,16), mais reste à distance de la Suisse (4,46), des Pays-Bas (4,51) et de l’Estonie (4,52).
Des inégalités apparaissent aussi sur le volet des opérateurs. Avec ses offres sur réseau optique, Numericable affiche un temps médian de chargement inférieur à 5 secondes (4,7) et ne dépasse 25,8 secondes que sur 5% de ses connexions. Free (5,9 secondes), Bouygues Telecom (6,1) et Orange (6,6) s’en tirent mieux que SFR. La filiale de Vivendi affiche une médiane de 7,2 secondes sur son réseau propre et 7,8 secondes sur le réseau hérité du rachat de Neuf-Cegetel.
Communiqués aux pouvoirs publics, les résultats de cet Observatoire doivent motiver une réflexion autour du développement des infrastructures, mais aussi de l’optimisation des contenus, notamment avec des technologies de compression comme celle que Mozilla compte appliquer au JPEG. Dans un contexte marqué par une profusion de l’offre et une consommation multicanal, Corinne Denis, présidente du GESTE, conclut : « Les éditeurs sont tributaires de l’ensemble de la chaîne technique pour délivrer les contenus et services à leurs clients« .
Le mobile, la vidéo et plus globalement tous les éléments « hors page » souvent intégrés depuis des plates-formes tierces seront progressivement inclus dans la méthodologie de l’Observatoire. Pour l’heure, il a été démontré que le taux de transformation peut être divisé par 7 avec la variation du temps de chargement : estimé à 3,5% lorsque la page met plus de 4 secondes à s’afficher, il chute à 2% pour 6 secondes de délai… et à 0,5% au-delà.
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