Internet des objets : vers une économie de services
Gartner estime que le marché mondial de l’Internet des objets sera porté, à moyen terme, par les services aux entreprises… pas nécessairement verticaux.
Après des escales en Afrique du Sud, au Brésil, au Japon ou encore en Inde, le Symposium/ITxpo de Gartner pose ses valises à Barcelone, pour la dernière session de l’année 2015.
Aux côtés du big data, de la sécurité, de la mobilité et du cloud, l’Internet des objets est au coeur de cet événement qui réunit, du 8 au 12 novembre, les décideurs IT. Il fait d’ailleurs l’objet d’ateliers dédiés, sous un angle « cross-industry » destiné à illustrer la manière dont les interconnexions qui naissent entre le numérique et le monde physique redéfinissent les perspectives business.
Pour Gartner, la valeur réside dans les services pour les entreprises, mais c’est bien le segment grand public qui portera, sur les prochaines années, la croissance volumique de l’IoT. Lequel devrait regrouper 6,392 milliards de dispositifs communicants au 31 décembre 2016, contre 4,902 milliards à fin 2015 et 3,807 milliards en 2014.
D’une année sur l’autre, la plus forte croissance sera enregistrée sur le segment consumer, avec un passage de 3,023 à 4,024 milliards d’objets connectés (+ 33 %).
Le taux de progression est estime à 26 % environ dans le BtoB avec, à fin 2016, environ 2,368 milliards de dispositifs connectés, dont 1,276 milliard destinés à des secteurs bien particuliers tels que la logistique ou les hôpitaux. Les appareils « génériques » comme les ampoules et les thermostats devraient toutefois prendre le dessus à moyen terme, à mesure que leurs capacités de collecte et de traitement de données s’amélioreront.
Économie de services
Les dépenses mondiales en équipement IoT représenteront, toujours selon Gartner, 1 414 milliards de dollars en 2014 (+ 20 % sur un an), dont 868 milliards en entreprise (+ 101 milliards) et 546 milliards sur le segment grand public (+ 130 milliards).
Les services associés à l’IoT constitueront quant à eux un marché de 235 milliards de dollars (+ 22 %). L’essentiel proviendra des contrats de conception, de déploiement et de gestion d’environnements IoT. Mais la plus forte croissance sera pour les services de connectivité proposés par ou via des opérateurs.
Gartner, qui a fait de l’Internet des objets une tendance lourde des années 2016-2020 aux côtés de l’intelligence artificielle et de l’impression 3D, table sur une plus grande interaction entre les appareils connectés via différents réseaux.
Une position à recouper avec celle d’IDC, qui considère que le développement de l’IoT va s’accélérer avec les initiatives prises par les entreprises dans le cadre de leur transformation numérique.
Le cabinet américain d’études de marché évoque un chiffre d’affaires mondial de 1 700 milliards de dollars en 2020, pour 26 millions de dispositifs communicants*, dont près de la moitié exploités dans les « villes intelligentes ».
* Chacun a sa définition de l’IoT : IDC, par exemple, le décrit comme un « réseau de réseaux constitués d’équipements […] qui communiquent sans interaction humaine sur protocole IP ». Smartphones et tablettes sont donc exclus, au contraire de certains serveurs et dispositifs de stockage.
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