Partant du principe que la plupart des interactions avec les objets connectés ne devraient pas nécessiter le téléchargement d’une application mobile, Google présentait, fin 2014, son projet « The Physical Web ».
La firme cherche à établir un standard basé sur les adresses URL. Chaque appareil connecté en diffuserait une par BLE (« Bluetooth Low Energy »).
Pour « réceptionner » ces URL, Google a pensé à son navigateur Internet : Chrome.
Depuis quelques mois, la version iOS permet l’interaction avec ce « Web physique », par l’intermédiaire d’un widget.
Sur Android, la connexion sera plus directe : la technologie sera implémentée nativement dans le butineur à partir de la version 49, actuellement en bêta et dont la disponibilité générale est attendue pour le mois de mars.
À la première détection d’un objet connecté, il sera demandé à l’utilisateur s’il souhaite « activer le Web physique ». Dès lors, l’application conservera en arrière-plan la liste des balises accessibles et affichera une liste d’appareils situés à proximité, lorsqu’ils seront ouverts.
On peut y entrevoir un levier commercial et un outil de relation client. Google cite l’exemple d’un horodateur qui fournirait des informations sur les moyens de paiement qu’il accepte ou d’un abri voyageurs qui signalerait en temps réel le délai d’attente avant l’arrivée du prochain train.
Au cœur de cet écosystème, les beacons, ces mini-capteurs sans fil basse consommation d’une portée de plusieurs dizaines de mètres (voir notre article : « Les beacons débarquent dans nos magasins. Pour quoi faire ? »).
Radius Networks en a déployé 1 500 lors du dernier CES de Las Vegas pour aider les visiteurs à se repérer dans les différents halls. Les Warriors de Golden State en ont parsemé leur Oracle Arena pour fournir des contenus exclusifs aux spectateurs qui viennent assister aux matchs de basket-ball.
Pour se démarquer dans cet univers, Google s’est associé à des acteurs industriels dans le cadre du projet Eddystone, qui vise à développer une technologie dédiée, ouverte, associée au BLE et orientée sur l’interopérabilité avec tous les terminaux, sans délaisser la dimension sécuritaire.
Officiellement, Chrome ne prendra en charge que les beacons fabriqués par des adhérents au projet Eddystone (que l’on peut s’approprier sur la plate-forme de développement collaboratif GitHub).
On notera en parallèle que le groupe Bluetooth SIG, chargé de définir les spécifications du standard de communication, vient de dévoiler une architecture permettant aux appareils connectés sur Bluetooth d’être accessibles via Internet, sans passerelle de type tablette ou téléphone. L’échange de données avec le cloud est direct – voir ici pour davantage d’informations techniques.
Crédit photo : Alexander Kirch – Shutterstock.com
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