Quel positionnement et quelles ambitions pour Samsung dans l’Internet des objets ?
Le groupe sud-coréen avait profité, en début d’année, du CES de Las Vegas pour faire le point sur ses initiatives dans ce secteur dont les enjeux majeurs font consensus chez les analystes (Gartner évoque un marché à près de 1 500 milliards de dollars en 2015*, équipements et services confondus).
De passage en France à la mi-juin, Young Sohn, président de la branche Electronics, avait officialisé la création de la plate-forme Artik, destinée à accélérer le développement d’applications et la mise en production d’objets connectés, en abordant les problématiques de connectivité, de sécurité, d’interopérabilité ou encore de traitement des données.
Le dirigeant avait aussi annoncé l’ouverture, à Paris, d’un centre d’innovation… finalement inauguré ce mardi 10 novembre. L’occasion pour Samsung Business France de faire un point sur l’IoT dans la transformation numérique des entreprises.
La multinationale a réaffirmé son intention de connecter, d’ici à 2020, l’intégralité de ses produits – comme c’est déjà le cas sur le segment BtoB. Une première étape sera franchie en 2017 avec l’offre de téléviseurs.
Ces derniers constitueront, au même titre que les smartphones, des « hubs naturels » censés faciliter les passerelles entre équipements, avec Tizen comme OS de référence.
Avec la variété actuelle des standards se pose un défi d’interopérabilité. C’est précisément cette problématique qui a poussé Samsung à racheter, en août 2014, la start-up américaine SmartThings, conceptrice d’un concentrateur capable d’interconnecter des appareils exploitant différentes normes de communication.
Samsung s’implique aussi dans la définition de standards. Notamment dans le cadre de l’Open Internet Consortium, monté avec Intel et Broadcom ; mais aussi à travers le Thread Group, lancé avec des spécialistes des semi-conducteurs (FreeScale, Silicon Labs), un fournisseur de serrures connectées (Yale) ou encore un fabricant de systèmes de ventilation destinés aux entrepôts (Big Ass Fans).
Tout en promettant une compatibilité de ses produits avec l’ensemble des réseaux existants, y compris « les protocoles bas débit, comme Sigfox ou Lora », Samsung réitère sa promesse de débloquer 100 millions de dollars pour accompagner les initiatives des développeurs, dans une démarche d’open innovation.
Ses travaux à court et moyen terme se concentreront plus particulièrement sur cinq secteurs jugés « propices au développement de l’IoT » : les villes intelligentes, les transports, la médecine, l’éducation et l’hôtellerie-restauration. Il s’agira de faciliter les déplacements, de personnaliser l’apprentissage, d’optimiser le parcours des malades, de fluidifier la prise de commandes, etc.
Pour décrire l’Internet des objets, Samsung retient la définition d’IDC : un « réseau de points d’extrémité (ou objets) identifiables de manière unique et qui communiquent sans interaction humaine en utilisant la connectivité IP, que ce soit localement ou globalement ». Ce qui exclut, de fait, les smartphones et les tablettes, ainsi que les systèmes embarqués fonctionnant en Bluetooth, infrarouge ou RFID.
En dépit de ces restrictions, le potentiel grandit à mesure que se diffusent le cloud, le big data et la mobilité, des technologies qui portent la transformation numérique et qui, selon Samsung, permettent de passer d’une approche « make-and-sell » à une approche « sense-and-response ».
Illustration avec la station de ski de Valmorel (Savoie), qui exploite le casque de réalité virtuelle Gear VR couplé au Galaxy S6 pour proposer des visites immersives de son domaine skiable, de son parc de logements et de ses pistes de randonnée.
* Pour la France, IDC évoque un marché à 13,4 milliards de dollars cette année en France, matériel, logiciel, services et connectivité confondus. Le secteur de l’entreprise représenterait 86,5 % de la dépense totale.
Crédit photo : Sergey Nivens – Shutterstock.com
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