Où en est l’adoption du DevOps dans le monde ? Quid de la France ?
L’éditeur logiciel américain CA Technologies effectue un focus sur le sujet à travers un livre banc fondé sur une étude commandée au cabinet Vanson Bourne (voir encadré méthodologie en bas de l’article).
Entendons-nous bien sur la définition liée à la gestion de projets IT et du cycle de vie des applications en entreprise.
Le DevOps est une méthodologie « favorisant une meilleure collaboration entre les équipes de développement et opérationnelles, dans le cadre d’une amélioration continue du cycle applicatif », selon l’éditeur américain de solutions pour planifier, développer, gérer la performance et la sécurité des applications.
Quels sont les grandes conclusions de cette étude ? En moyenne, 24% des entreprises sondées ont adopté dans le monde une démarche du type DevOps. Mais, en France, CA Technologies évoque un ratio de 12% seulement des organisations françaises. Lorsque les organisations françaises ont franchi le pas, près de la moitié (45%) observent « une augmentation du nombre de clients utilisant leurs logiciels et services » (+11%) et une croissance des revenus (+10%).
Il existerait donc une certaine frilosité (peut-être des réticences) à adopter le DevOps en France…CA Technologies évoque plutôt un retard à l’allumage.
Selon son étude, 54% des entreprises planifient l’adoption du DevOps dans les 2 prochaines années et 29% dans 5 ans. A moyen terme, la très grande majorité d’entre elles devrait donc se plier à la vague DevOps.
Mais, au niveau européen, la France est en queue de peloton avec l’Italie en termes d’adoption de l’approche DevOps (taux de 12%).
CA Technologies est un des éditeur leaders de logiciels pour l’automatisation et l’industrialisation du déploiement d’applications. Il a renforcé son expertise en acquérant ITKO (virtualisation de services) en juin 2011 et Nolio (automatisation des déploiements) en avril 2013. Ce qui lui permet d’animer la concurrence sur ce segment avec des concurrents comme IBM.
Alexis Gaches, Architecte DevOps de la branche française de CA Technologies, apporte des précisions sur la portée de cette étude DevOps et sur la place de la France.
(Interview téléphonique réalisée le 22 janvier 2015)
ITespresso.fr : Comment CA Technologies définit le DevOps ?
Alexis Gaches : Derrière cette abréviation, on entend la volonté de soutenir une démarche d’amélioration dans une entreprise qui a entamé un processus de digitalisation. L’objectif est d’accroître la chaîne de valeur au sein des DSI, de fluidifier les relations entre les différents silos et d’être plus réactif pour livrer des produits de meilleure qualité.
ITespresso.fr : Le DevOps sous-entend un changement d’organisation en entreprise ?
Alexis Gaches : Le DevOps suggère un changement organisationnel en entreprise. La technologie arrive dans un deuxième plan. Cette approche rapproche les équipes de développement des équipes de production. Les deux peuvent avoir des visions différentes des objectifs à atteindre. Les équipes de production favorisent d’abord la stabilité. Alors que celles de développement, qui ont déjà effectué leur propre transformation à travers l’agilité, seraient tentés d’accélérer les process jusqu’à la production. Il faut que ces deux visions se rapprochent.
ITespresso.fr : Cela se traduit concrètement comment en entreprise ?
Alexis Gaches : Le DevOps reste un mouvement encore relativement récent. Plusieurs initiatives ont été prises dans ce sens chez nos clients.
Certains ont tenté de monter des cellules DevOps pour démarrer cette transformation avec une équipe capable de répondre à des problématiques transverses. On s’est aperçu que c’était potentiellement antinomique. Car l’on pouvait aboutir à la création d’un énième silo interne. Néanmoins, elle peut servir de levier pour initier un élan.
Si l’on prend un sujet classique du DevOps comme l’automatisation et l’industrialisation de déploiement d’applications, on a tendance à répartir les rôles. Ainsi, le pôle production prend en charge l’environnement et la mise en place des infrastructures nécessaires pour réaliser cette objectif. Tandis que la partie étude établit les règles de déploiement. La transformation peut se faire ainsi au fil de l’eau.
Pour les gens du Web, c’est radicalement différent : c’est le pôle Etudes qui prend le pouvoir. Il peut avoir dans certains cas la responsabilité du déploiement de leurs applications de bout en bout jusqu’à la production et la maintenance. Comme vous le voyez, le DevOps peut varier considérablement en fonction du contexte dans lequel vous l’opérez.
Mais c’est davantage une question d’hommes, de compétences et de technologies.
ITespresso.fr : Dans l’étude de CA Technologies sur l’adoption du DevOps effectuée dans 13 pays (dont 6 européens), comment se comporte la France ?
Alexis Gaches : Alors que l’adoption du DevOps a tendance à se généraliser dans le monde, la France semble prendre un certain retard. Sous un autre angle, on a démarré plus tard que les autres. 12% des entreprises françaises ont enclenché des pratiques DevOps. Là où la statistique moyenne par rapport au panel des pays étudiés est de 24%.
En Europe, l’Allemagne se situe à 20%, l’Espagne et le Royaume-Uni à 18%. Nous sommes placés en dernière position avec l’Italie à 12%. Les pays anglo-saxons sont en avance dans ce domaine.
Notre position est assez symptomatique. La France prend toujours son temps pour adopter de nouvelles démarches. Mais les entreprises françaises qui ont déjà franchi ce cap affichent des gains intéressants : nombre de clients en hausse de 11% et croissance des revenus de 10%. C’est encourageant vis-à-vis des premiers retours d’expérience.
ITespresso.fr : Les entreprises françaises peuvent-elles rattraper le peloton ?
Alexis Gaches : Le pourcentage d’entreprises françaises qui déclarent réfléchir à une approche DevOps est encourageant. 83% d’entre elles déclarent que ce type de process sera adopté dans les 5 prochaines années. Elles sont donc conscientes des bénéfices de l’approche DevOps. On peut évoquer un retard à l’allumage pour passer de la théorie à la pratique.
ITespresso.fr : Pour les entreprises, le DevOps est-il vraiment une priorité ?
Alexis Gaches : je pense que oui. L’étude tend à démontrer les velléités des grandes entreprises dans ce sens. Une des raisons qui amène à adopter le DevOps, c’est la capacité d’absorber des nouveaux projets et d’approfondir une démarche de changement dans le sens du digital. La dimension collaborative, les bénéfices tangibles sur la réduction des délais de nouvelles fonctions et les bénéfices business constituent des facteurs déclencheurs.
Méthodologie étude : 13 pays scrutés sous l’angle du DevOPS |
L’étude a été commandée par CA Technologies et conduite par le cabinet Vanson Bourne en octobre 2014 auprès de 1425 hauts dirigeants informatiques issus d’entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur ou équivalent à 500 millions de dollars, dans divers secteurs : finances, santé, grande distribution, télécoms, médias et divertissement. L’enquête a été menée via un questionnaire diffusé par e-mail dans 6 pays européens (France, Allemagne, Italie, Espagne, Suisse et Angleterre) et sept autres pays du monde entier (Etats-Unis, Canada, Brésil, Australie, Chine, Inde et Japon). En Europe, l’échantillon comptait 670 sondés. Elle a permis de monter un livre blanc au nom de CA Technologies : « DevOps: The Worst-Kept Secret to Winning in the Application Economy ». A télécharger ici. |
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