ITespresso.fr : Comment est née l’idée de S4M ?
Christophe Collet : Après la création de Followcom (fusionnée avec Adenyo et rachetée par Motricity), j’étais frustré de constater que les annonceurs continuaient de faire preuve de scepticisme vis-à-vis des écrans mobiles, et de voir que les investissements publicitaires étaient encore très en retard sur les usages.
Je me suis dit qu’il fallait créer une technologie capable de rassurer les annonceurs en leur montrant que chaque euro investi sur cet écran était dépensé de manière optimale. Mais on ne pouvait pas se limiter à décliner des technologies desktop, fonctionnant avec des cookies, sur les écrans des smartphones.
Il fallait quelque chose de nouveau, prenant en compte de nouveaux formats, de nouveaux environnements et faisant preuve d’une grande transparence pour les annonceurs. C’est comme ça que S4M, « solution for mobile » est né en 2011.
ITespresso.fr – Concrètement que propose votre technologie ?
Christophe Collet : S4M est un mobile native full-stack combinant un DSP, un creative framework, un third party adserver, un outil d’Ad Verification, ainsi que des outils de tracking (SDK) et d’analytics qui nourrissent une DMP (gestion de données).
Concrètement, notre technologie nous permet de gérer une grande variété de formats, y compris les plus créatifs. Nous proposons par exemple en exclusivité un cube 3D rotatif et interactif, qui permet aux mobinautes de s’engager avec la marque à travers un format ludique.
Notre but premier est de de transformer la publicité sur mobile en un véritable contenu personnalisé pour l’utilisateur.
Notre technologie s’inscrit dans le débat autour de la visibilité, et prend également en considération la brand safety, le ciblage technologique et l’Ad Verification.
Sur le mobile, il existe parfois jusqu’à 40% de différence entre une ad request et l’impression effective de la bannière. Nous distinguons ainsi les bannières « appelées » des bannières réellement vues en exigeant 100% de taux de visibilité, contre 50% selon l’IAB, et un temps d’impression d’au moins une seconde. C’est la garantie que nous donnons à nos clients.
Enfin, notre DMP nous permet d’analyser les usages des mobinautes et de créer des segments, afin d’optimiser les achats non seulement en fonction du profil, du message ou de l’écran mais surtout, et c’est essentiel, en fonction du moment, afin de proposer un véritable marketing one-to-one , respectueux de la vie privée des mobinautes mais également des problématiques de ROI des annonceurs.
Itespresso.fr : Peut-on ainsi vous comparer à d’autres champions français de l’AdTech tels que Ogury, MisterBell ou Criteo ?
Christophe Collet : Nous ne sommes effectivement pas les seuls à opérer sur ce segment et la référence à Criteo est plutôt flatteuse même si ils restent très orientés « browsing » et « cookie centric ».
Mais je pense que nous sommes réellement en avance sur la concurrence, avec une solide équipe technique de plus de 40 ingénieurs dont de nombreux spécialistes de l’algorithmie, un véritable focus sur le mobile et plus particulièrement les apps, quel que soit l’environnement (iOS, Android, Windows Mobile) et une expertise data, tant en matière de respect de la vie privée des mobinautes que de sécurisation des données commerciales de nos clients, que nous ne mutualisons évidemment pas avec leurs concurrents.
Nous sommes actuellement en plein audit du MRC (Media Rating Council) sur l’ensemble de nos indicateurs (impressions, clics, actions post-clic, etc.) afin de démontrer la fiabilité de notre solution. A vrai dire, au niveau mondial, je pense que nos deux véritables concurrents sont Google (avec DoubleClick) et Facebook (avec Atlas).
Itespresso.fr – On peut tout de même comparer votre modèle économique à celui de Criteo ? Quelles sont les attentes de vos annonceurs ?
Christophe Collet : Oui effectivement, nous ne disposons pas de notre propre bassin d’audience.
Notre métier est d’analyser toutes les données publiques à disposition pour n’acheter, via les adexchanges, que des impressions utiles que nous revendons, au CPM, au CPC voire au CPA, à nos clients annonceurs.
C’est généralement une prise de risque pour S4M mais notre technologie nous permet de cibler les seules impressions rentables, de donner des garanties de visibilité, de brand safety et de ciblage à nos clients et d’avoir d’excellentes performances.
Nos taux de clic peuvent atteindre 5%, ce qui est, malgré des tarifs en haut du marché, plébiscité par nos clients.
C’est aujourd’hui près de 300 clients qui nous font confiance, et nous sommes fiers de notre taux de repeat business, qui est de plus de 95%.
Itespresso.fr – Vous réalisez quelques millions d’euros de CA et vous avez réalisé une levée de fonds de 6 millions mais disposez-vous réellement des moyens financiers pour concurrencer Google et Facebook voire rester indépendants ?
Christophe Collet -: Google et Facebook contrôlent effectivement à 75% un marché de 100 milliards de dollars, ce qui nous laisse largement la place pour grossir ! Même si nous ne prenons que 1% du solde, cela nous convient parfaitement !
D’ailleurs, compte tenu de nos taux de croissance et de la qualité de notre solution, je pense que nous réaliserons un chiffre d’affaires de plusieurs dizaines de millions, peut-être de centaines de millions d’euros, avant la fin de cette décennie.
Pour le moment, nos fonds nous permettent de financer notre croissance. Notre priorité est de devenir un acteur global, sans doute en nous implantant durablement aux Etats-Unis, et je ne vois aucune raison de nous adosser à un acteur américain ou asiatique comme le font trop souvent beaucoup de start-up européennes.
Nous avons une équipe à la fois très compétente et très fidèle, une technologie performante et scalable. Je pense que nous pouvons tout à fait tenter notre chance et faire de S4M un nouveau champion global des adtechs.
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