Interview : comment SFR compte lancer son propre réseau de diffusion de contenus
SFR va dévoiler son propre réseau de diffusion de contenus (CDN) d’ici fin 2011. Ce qui va l’amener à proposer des « services gérés » aux éditeurs de contenus. Entretien avec Alexandre Wauquiez, Responsable des solutions réseaux chez SFR.
ITespresso.fr : A l’avenir, n’est-ce pas judicieux d’envisager un CDN multi-FAI ?
Alexandre Wauquiez : Le point-clé est qu’il faut plus de normalisation dans les services de diffusion sur Internet. Les éditeurs doivent avoir droit à des offres techniques simples de la part des opérateurs. Nos souhaits seraient que les équipementiers travaillent à la normalisation de la diffusion de contenus sur Internet de manière à avoir une offre qui ne nécessite pas à chaque fois une étude technique, des adaptations de plate-forme, etc. Il faut que les interconnexions entre les éditeurs et les opérateurs soient les plus simples possibles. C’est le sens de l’histoire.
ITespresso.fr : SFR proposera-t-il cette offre CDN à la seule catégorie des fournisseurs/diffuseurs de vidéos ?
Alexandre Wauquiez : Non. Nous pensons que de nouveaux usages (télémédecine, domotique…) et services innovants vont être eux-aussi dépendants de la qualité des réseaux. En donnant des outils aux acteurs qui développent ces nouveaux services, nous pensons que nous pouvons contribuer à améliorer leur visibilité et leur service.
ITespresso.fr : Au-delà des offres purement techniques, envisagez-vous de proposer d’autres services aux éditeurs, notamment liés à la monétisation des contenus ?
Alexandre Wauquiez : Effectivement, le référencement et la monétisation des contenus sont des points importants pour les éditeurs. Nos portails peuvent ainsi servir de relais aux éditeurs pour mettre en valeur les contenus et les monétiser avec de la publicité géolocalisée. Ils permettent aussi de fournir des informations sur les utilisateurs des services qui visionnent les contenus tout en respectant la confidentialité. Nous pouvons faire remonter aux éditeurs des statistiques que nous possédons comme le type de contenu regardé, à quelle période, sur quel terminal, avec quel débit, etc. En clair, nous pouvons aussi mettre à disposition nos moyens pour permettre à l’éditeur d’augmenter son audience et adapter son offre notamment en fonction des terminaux.
ITespresso.fr : SFR est associé au projet Buyster (paiement électronique). Peut-on imaginer une intégration de ce système pour facturer les contenus diffusés par votre réseau ?
Alexandre Wauquiez : Effectivement, en complément des services réseaux et de mise en valeur des contenus, la facturation est un point important. Pour un éditeur, il est bien souvent compliqué de créer un système de facturation et d’avoir une traçabilité des flux financiers. En tant qu’opérateur, nous sommes capables de faire de la facturation pour le compte de tiers, que ce soit sur la facture mobile ou fixe à travers des moyens de paiement comme Buyster. C’est une façon de créer un nouveau modèle économique entre l’opérateur qui doit continuer d’investir dans son réseau et l’éditeur qui cherche à maximiser son audience et créer un maximum de revenus.