David de Amorim, directeur Innovation du groupe La Poste, fait le point sur sa transition numérique et les démarches, méthodes et savoir-faire mis en place pour pousser la co-innovation au sein de La Poste.
ITespresso.fr : Comment est organisé le pôle Innovation du groupe La Poste ? quels sont ses moyens financiers et humains ?
David de Amorim : Nous sommes actuellement en cours de transition pour créer une branche « Numérique », afin de consolider l’ensemble des composant de La Poste. Il s’agit de mettre sur pied un champion du numérique, qui disposera d’expertises pointues dans les domaines du numérique, de l’innovation, de la co-innovation.
La création de ce nouveau métier au sein de La Poste nous permettra de mieux concentrer nos efforts.
Nous avons déjà mis sur pied notre accélérateur Start’inPost, destiné à aider les start-up à booster leur développement et à initier des relations entre grands groupes et jeunes pousses pour ainsi favoriser l’open innovation.
Nous avons également initié des programmes de transformation, comme Facteo, un smartphone destiné au facteur et permettant aux clients d’accéder plus facilement à de nouveaux services de proximité, créé en partenariat avec notre campus numérique, composé d’une quarantaine d’écoles et universités.
Le numérique est avant tout un facteur d’ouverture sur le monde.
ITespresso.fr : Lors du CES de Las Vegas, vous avez dévoilé le hub numérique dédié aux objets connectés de la maison. Comment passer de la phase de la recherche, de l’idée à celle de la commercialisation d’un service ou d’un produit ?
David de Amorim : Nous misons sur des démarches de co-construction pour accélérer l’ensemble des processus. Nous cherchons à nous mettre dans une dynamique de start-up tout en s’appuyant sur la puissance d’un grand groupe.
Nous travaillons dans une logique d’innovation, ce qui nous permet, en l’espace d’un an, de passer de la page blanche à un concept lancé sur le marché.
Les démarches entreprises ont été largement diffusées au sein du groupe. En restant dans un état d’esprit de co-innovation, nous accélérons la phase d’amorçage grâce au concours d’entreprises agiles, de start-up, d’écoles, des communautés d’utilisateurs et de développeurs.
Nous fonctionnons aussi sur une logique d’apprentissage et de retours d’expériences. En informatique, nous qualifions cela « méthodes agiles » ou de « test and learn » : nous poussons des offres, nous les testons en laboratoire ou dans des « usines labs ».
Nous identifions alors des populations représentatives des utilisateurs ou des organisations en charge d’utiliser ces nouveaux services ou produits, qu’il s’agisse du monde du marketing, des processus métiers, des facteurs…
Nous les rassemblons au sein d’une démarche que nous avons qualifiée de « fabrique », où sont très vite testées les premières ébauches de solutions en mode in-vivo. Trois à six mois sont nécessaires à la finalisation de cette étape.
Nous passons ensuite à une phase d’analyse avant de passer au lancement : appétence, usage, business model, complexité d’utilisation…
Une des clés de notre réussite est aussi de s’appuyer sur le savoir-faire des designers : nous repositionnons l’utilisateur et l’usager au centre. Nos applications doivent être « palpables » pour être comprises.
Il faut observer l’utilisateur pour comprendre ses besoins et ses attentes dans la vie quotidienne. Nos services doivent être accessibles à tous les types d’usagers, la technologie ne doit pas constituer un frein à l’usage.
ITespresso.fr : Quels sont les principaux services que vous avez récemment lancés et les pistes que vous explorez ?
David de Amorim : Nous restons axés sur la transformation numérique, comme notre service Facteo, qui permet d’apporter aux usagers de nouveaux services à valeur ajoutée.
Le groupe La Poste s’intéresse aussi à la thématique de la confiance numérique, avec des offres comme le coffre-fort électronique Digiposte, à l’Internet des objets et des objets connectés, via notamment notre hub numérique, au big data et à l’éthique de la donnée…
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