ITespresso.fr : Selon le dernier baromètre Converteo, vous captez 20% du marché français. Comment une PME française parvient-elle à tenir tête à des géants américains tels que Google ou Adobe sur le marché du web analytics ?
Emmanuel Brunet : Notre offre est foncièrement différente de ce que peuvent proposer les acteurs américains sur ce marché. Tout d’abord, nous ne vendons que des solutions et de la technologie, pas de conseil ou d’achat média pour le compte de nos clients.
Nous nous définissons comme un tiers de confiance, avec une parfaite neutralité vis-à-vis des canaux opérés par nos clients, gage supplémentaire de fiabilité. Ensuite, notre principale force dans l’Hexagone est de proposer un suivi et accompagnement au quotidien (en français !) dans l’utilisation de nos solutions.
Ce qui est souvent le point faible des géants américains. Enfin nos équipes de développement sont en France, au plus proche des clients pour faire évoluer les produits en fonction de leurs besoins, ce qui nous donne une agilité et adaptabilité uniques sur le marché.
Google est un cas à part. Nous ne les voyons pas comme un concurrent, car leur offre analytique est principalement gratuite et elle joue un rôle éducatif et évangélisateur sur l’intérêt et la nécessité pour les acteurs de l’e-marketing de s’équiper en solutions analytiques.
Google est pour nous un partenaire et nous travaillons avec les équipes AdWords, GDN et DBM pour améliorer les solutions proposées à nos clients communs.
ITespresso.fr : Comment appréhendez-vous l’émergence des écrans mobiles ?
Emmanuel Brunet : Nous avons lancé en fin d’année 2013 notre tracking cross-device, peut-être l’évolution la plus importante depuis la création de la société et le lancement de notre solution analytique. Ce tracking cross-device réconcilie les données collectées (ordinateur fixe, portable, mobile et tablette) au niveau d’un utilisateur unique.
Dès le début, nous avions pensé notre technologie « User-centric ». C’est-à-dire que nous avions anticipé l’évolution du tracking centré sur les terminaux vers le tracking centré sur les utilisateurs, quels que soient leurs terminaux. Et l’émergence ces dernières années des différents écrans ainsi que l’évolution des comportements de consommation média, comme par exemple le double écran, viennent légitimer nos choix.
ITespresso.fr : Anticipez-vous l’abandon des cookies au profit de technologies telles que le fingerprinting ?
Emmanuel Brunet : L’abandon pur et simple des cookies, non. Il existe deux types de cookies, les cookies 1ère partie et les cookies tiers. Les cookies menacés à date sont les cookies tiers qui sont mis sont liés à un nom de domaine qui n’est pas celui que l’internaute visite.
Eulerian Technologies utilise uniquement des cookies 1ère partie dont la fiabilité reste entière. En effet, l’utilisation de ces cookies dépasse largement le tracking, puisqu’ils sont utilisés notamment pour la gestion des paniers ou la gestion de la personnalisation et des préférences utilisateurs.
Selon nous, le fingerprinting ne peut être utilisé qu’en complément de cookies 1ère partie, car la fiabilité des systèmes fondés uniquement sur du fingerprinting est loin d’être démontrée.
Sur le long terme, nous croyons beaucoup plus en l’utilisation des identifiants clients qui, dans le cadre très strict de l’interaction entre les clients et les marques, permettent d’obtenir une collecte fiable de données User-centric / Cross-device.
JB – Souhaitez-vous rester un acteur spécialisé dans l’analytics ou pourriez-vous vous adosser à d’autres acteurs du web marketing, afin d’offrir une solution plus complète aux e-commerçants ?
Emmanuel Brunet : Dès 2010, Eulerian Technologies a lancé des solutions de tag management qui ont rencontré un franc succès et qui sont maintenant utilisées par un grand nombre d’e-commerçants français majeurs. En 2013, nous avons lancé la solution Eulerian Real Time Data qui permet à nos clients d’exploiter toutes les données collectées par Eulerian Technologies. Cette solution permet à nos clients d’optimiser en temps réel leurs campagnes e-markerting.
Dans le contexte actuel de la publicité digitale, les éditeurs de logiciels se doivent d’être en permanence réactifs et innovants. Notre indépendance et notre agilité nous permettent de développer sereinement nos produits tout en les adaptant aux nombreuses évolutions du marché. Nous avons encore plusieurs défis à relever et auxquels nos solutions permettront de répondre, un adossement n’est donc pas à l’ordre du jour.
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