A deux reprises, des sociétés Tech ont récemment invoqué des « mauvaises conditions de marché » pour justifier le report de leur introduction en Bourse sur Euronext : Deezer (plateforme de musique en streaming) et Oberthur Technologies (cartes à puces et sécurité numérique).
Malgré ces soubresauts, EnterNext, la filiale pour suivre les entreprises innovantes Tech en Bourse (330 actuellement), se montre rassurante.
Entretien avec son président Eric Forest réalisé en deux temps : en marge de l’introduction en Bourse de Showroomprivé (30 octobre au matin) puis à travers un update par échange de mails dans la journée du 4 octobre en lien avec l’actualité plus chaude liée à Oberthur.
ITespresso.fr : Oberthur Technologies vient d’annoncer le report de son entrée en Bourse. C’est un autre mauvais signal après Deezer. Comment expliquer ces hésitations ?
Eric Forest : Un report d’introduction en Bourse est toujours une nouvelle décevante, en premier lieu pour l’entreprise elle-même. Mais je n’en tirerais pas de généralités, chaque situation de report devant s’analyser au regard de l’entreprise concernée et de son environnement.
Certes en ce qui concerne le secteur Tech, nous avons observé un ralentissement du marché américain des introductions en Bourse, mais nous restons convaincus du potentiel de ce secteur pour lequel nous continuerons à mettre en œuvre les mesures initiées ces derniers mois.
ITespresso.fr : Introduit sur Euronext le 30 octobre, Showroomprivé n’est toujours pas revenu à son niveau de prix d’introduction. Le numérique a-t-il vraiment la cote auprès des investisseurs ?
Eric Forest : Showroomprivé a clôturé ce soir [mercredi 4 novembre, ndlr] à 19 euros, soit très proche du cours d’introduction. Il convient de rappeler que la performance boursière d’un titre ne s‘analyse pas sur quelques jours mais s’apprécie dans la durée.
Il appartient maintenant à l’entreprise de délivrer ce qu’elle a présenté au marché et nul doute alors que son cours reflètera ses fondamentaux.
Il est inexact de dire que les investisseurs européens ne s’intéressent pas au numérique. Le placement de Showroomprivé a d’ailleurs été 2,2 fois sursouscrit.
Et ce n’est pas la seule opération du secteur numérique à avoir rencontré un fort intérêt des investisseurs cette année, je pense notamment à Focus Home (jeux vidéo) ou à Wallix (sécurité informatique).
Cependant, il est vrai que les investisseurs se montrent sélectifs, ce qui est plutôt sain. Le numérique est une appellation qui regroupe des secteurs avec des business models très différents.
ITespresso.fr : Disposez-vous d’une perspective escomptée des introductions en Bourse pour début 2016 ?
Eric Forest : On voit un « pipe » selon l’expression consacrée qui se construit de manière très significative. Nous avons une visibilité sur ce que sera le premier quadrimestre 2016. Le démarrage de la nouvelle année sera positive tel qu’on le voit actuellement. Progressivement, la visibilité va s’affiner pour l’année prochaine.
Depuis le 1er janvier 2015, on a recensé 27 introductions en Bourse Tech innovantes. C’est très sympathique avec un niveau supérieur par rapport à ce que l’on a vu en 2014.
ITespresso.fr : Selon Emmanuel Macron (ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique), Paris doit devenir la première place de marché financière en Europe. Pour Euronext, et plus particulièrement pour EnterNext dédiée aux nouvelles technologies, où vous situez-vous par rapport à d’autres places fortes de Bourse ?
Eric Forest : Sur les entreprises Tech, nous sommes la première place d’Europe continentale [donc on exclut Londres, NDLR].
ITespresso.fr : Dans les nouvelles technologies, quels sont les segments de marchés porteurs en Bourse ?
Eric Forest : Nous avons observé ces dernières années beaucoup d’introductions dans les sciences de la vie. Un segment qui représente 20% des sociétés Tech cotées. En moins de dix ans, Euronext est devenue la deuxième place au monde pour les sciences de la vie. Juste derrière les Etats-Unis.
Dans les projets que l’on voit se profiler, on perçoit une forte montée de tout ce qui numérique. C’est beaucoup plus important par rapport à ce que l’on observait il y a trois ou quatre ans.
ITespresso.fr : Comment comptez-vous accentuer la promotion d’EnterNext pour pousser les entreprises Tech innovantes dans votre direction ?
Eric Forest : On poursuit le travail effectué avec Morningstar (fournisseur d’analyses d’investissement indépendantes) qui suit pour nous les 330 valeurs Tech cotées sur notre marché.
Nous lancerons en décembre une plateforme d’échanges et de contenus dédiée aux entreprises Tech et aux investisseurs pour parler des nouveaux business models. Des experts fourniront du contenu.
Mi-septembre, nous avons également lancé la première promotion d’un programme d’accompagnement particulier d’entreprises non cotées (TechShare) avec du coaching et de la sensibilisation aux marchés financiers. Nous avons une sélection d’une trentaine d’entrepreneurs Tech de nos quatre pays (Belgique, France, Pays-Bas et Portugal), dont français.
L’idée, c’est de préparer le jour où ils décideront d’une cotation en Bourse. A court terme c’est-à-dire à l’horizon de deux ans, les entrepreneurs de ce programme TechShare pourrait considérer la Bourse comme un outil de financement intéressant.
Nous avons également établi le Label Tech 40 pour mettre 40 sociétés à l’honneur.
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