Les participants du salon ROOMn (marketing, mobilité et sécurité) en avril ont pu découvrir en avant-première le programme Android for Work. Désormais, la cadence s’accélère en France.
Mercredi matin, nous retrouvons Frédéric Groussolles, Directeur Google for Work en France, dans le cadre d’une interview organisée dans la cafétéria du siège de Google à Paris.
Sur fond de musique Rhythm and Blues et d’un café allongé dans un mug géant Google, on fait le point sur Android for Work avec un élargissement sur le programme chapeau Google for Work.
Avec du Chromebox et du Chromebook à l’intérieur de l’entretien.
(réalisation le 9 septembre 2015)
ITespresso.fr : Comment résumer l’approche Android for Work par rapport à Google for Work ?
Frédéric Groussolles : C’est un programme marketing pour la mobilité IT afin qu’Android soit mieux déployé dans le monde des entreprises. Avec Android, nous avons plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde. En entreprise, nous n’avions jamais réalisé un focus à ce sujet.
Tout comme le programme chapeau Google for Work, nous effectuons à travers Android for Work un focus sur l’entreprise sur deux volets en particulier : la sécurité et l’administration. En guise de premier étage de la fusée, on valide un écosystème de partenaires Android : fabricants de terminaux, opérateurs, fournisseurs de solutions et revendeurs.
Sur l’axe de la sécurité, on peut citer tout ce qui est issu du rachat de Divide, qui permet de compartimenter sur le terminal mobile la partie pro et la partie privée de façon étanche. Des applications badgées sont centralisées, gérées et configurées par les directions IT en entreprise.
ITespresso.fr : Dans quelle mesure développez-vous vos propres outils pour alimenter le programme Android for Work ? Et quelle est la part réservée à des tiers ?
Frédéric Groussolles : On retrouve effectivement ces deux leviers à travers le programme Android for Work. A travers un réseau de partenaires ciblés mais spécialisés (Cirruseo, gPartner acquis par Devoteam, MyG, Genymobile…), on s’appuie sur un écosystème riche qui comprend plusieurs centaines d’applications certifiées Android for Work. L’application VPN de Cisco par exemple.
Dans l’autre sens, nous avons notre propre outil de gestion de flotte mobile (MDM) qui s’appelle Google Apps MDM (développé en interne). Les clients sont libres de sélectionner leurs applications. Nous pouvons même délivrer un Play Store privatif avec un bouquet d’apps dédiées aux collaborateurs d’une entreprise.
ITespresso.fr : Vous mettez en avant le cas de Dalkia comme business case intéressant pour Android for Work…
Frédéric Groussolles : Cette filiale d’EDF était déjà cliente Google Apps for Work. Elle dispose d’une flotte de 4500 techniciens mobiles à équiper. Du coup, Dalkia a intégré le programme Android for Work. Les techniciens sont équipés de terminaux mobiles avec des applications (comme la gestion du calendrier) et un Play Store privé va être déployé.
C’est notre partenaire Cirruseo qui prend en charge ce déploiement et assure l’accompagnement de Dalkia (cf encadré en bas de l’interview).
ITespresso.fr : Comment gérez-vous la distribution des solutions ?
Frédéric Groussolles : Que ce soit pour Google for Work ou Android for Work, nous avons adopté un programme de distribution 100% indirect. Sauf pour nos plus grands clients (comme ceux du CAC 40) que nous traitons directement à travers un programme spécifique d’accompagnement.
On a divisé les segments d’entreprise en 4 avec des équipes dédiées, y compris les TPE-PME.
ITespresso.fr : Face à Microsoft, vous êtes un challenger dans le monde des solutions pour les entreprises. Vous mettez régulièrement en avant six cas clients du CAC 40 (Air Liquide, Lafarge, Essilor, Solvay, Valeo,Veolia) mais le cercle semble avoir du mal à s’agrandir…
Frédéric Groussolles : Cela fait trois ans et demi que j’ai rejoint Google. Je ne vois plus de freins pour l’adoption des solutions Google. Nous avons éduqué le marché sur le cloud et notre offre s’est élargie.
Les grandes entreprises viennent nous consulter en cas d’appels d’offres. On est devenu systématiquement un challenger de Microsoft.
Il ne faut pas toujours raisonner par blocs. Nous avons des cas de clients très orientés Microsoft mais qui ont adopté le dispositif de visio-conférence Chromebox for Meeting.
ITespresso.fr : Justement, Chromebox for Meeting est arrivé en France il y un an et demi. Parvenez-vous à contre-balancer l’influence de Skype (propriété de Microsoft) ?
Frédéric Groussolles : C’est l’un des cas d’usages qui marche le mieux en ce moment. Généralement, les clients commencent en petite configuration avec un prix d’accès raisonnable à la visio-conférence en entreprise.
Mais cela peut varier considérablement. Nous avons un cas d’entreprise qui dispose de 30 sites physiques. Du coup, elle a pris 30 kits Chromebox for Meeting.
Sous un autre angle, nous voyons aussi l’apparition de Chromebox adapté à l’affichage dynamique en boutique pour les retailers (PLV pour publicité sur lieu de vente).
ITespresso.fr : Quid du déploiement en volume de parcs de terminaux Chromebooks en entreprise ?
Frédéric Groussolles : Cela commence également à émerger, au-delà des déploiements observés dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement en Amérique du Nord, en Europe et en Asie.
Une grande entreprise du CAC 40, qui est passée sur Google Apps, a commencé à déployer un volume non négligeable de Chromebooks après avoir « webéisé » son environnement IT.
Nous observons également des déploiements dans des réseaux d’agences ou de concessionnaires avec des Chromebooks compatibles Citrix et VMware.
Dans ses centres d’appels où la partie hardware est centralisée, Netflix a adopté en masse l’usage de Chromebooks. Dans le cadre de pilotes, on peut voir des déploiements par centaines de Chromebooks. Mais on peut atteindre des milliers. Cela existe en France.
ITespresso.fr : Avec sa gamme Surface, Microsoft se démarque en considérant que la tablette devient un PC. Cette approche interpelle-t-elle Google ?
Frédéric Groussolles : Nous n’avons pas de produits hardware équivalents. Nous avons adopté une approche de devices spécialisés qui répond aux attentes de nos clients. Avec des tablettes Nexus 9 qui correspond à ce genre d’usage.
C’est une cible initialement grand public mais on peut y ajouter un clavier pour intéresser la cible pro.
Nous avons un écosystème assez riche en terme de form factors comme la gamme de tablettes Yoga d’Asus. Soit on bascule vers le catalogue Chromebooks.
ITespresso.fr : Le renouveau des Google Glass en mode BtoB est prévu pour quand ?
Frédéric Groussolles : (sourire) Je sui ravi qu’il existe un focus BtoB avec les Google Glass. Nous avons une demande importante de la part des entreprises et il y a eu une inflexion dans ce sens après les premiers coups de projecteurs orientés consommateurs.
Je n’ai pas d’autres informations sur le sujet en l’état actuel.
ITespresso.fr : Parallèlement, planchez-vous sur une déclinaison BtoB d’Android Wear ?
Frédéric Groussolles : Idem. C’est un peu tôt pour en parler. Mais tout est ouvert.
Business case Dalkia, adepte du binôme Google + Android for Work |
Dalkia a adopté les solutions technologiques de Google pour moderniser les processus d’intervention de ses techniciens sur le terrain. Pris en main par Cirruseo (partenaire techno de Google), la filiale du groupe EDF dédiée aux services énergétiques (CA de 3,1 milliards d’euros, 11 260 salariés) a adopté les smartphones sous Android for Work et la suite Google Apps for Work. 4500 smartphones ont été distribués aux techniciens de Dalkia. « Ces outils ont été programmés pour donner accès à toutes les applications disponibles dans Play Store, y compris à des applications grand public (type GPS), ce qui n’était pas le cas auparavant », précise Damien Bonte, directeur des systèmes d’information de Dalkia, dans une contribution blog fournie en juin par Google. « Cette mise à disposition représente une première étape, avec à terme la mise en place d’un App Store Dalkia par la direction des systèmes d’information. » |
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