Comment accompagner les PME dans la transformation numérique ? C’est la mission de Jérôme Tredan, en charge des ventes et du marketing dans la la division PME/PMI et Partenaires de Microsoft France. Office 365, la déclinaison cloud de la suite bureautique, ouvre beaucoup de portes…
ITespresso.fr : En France, on recense trois millions de PME. Quelle est la proportion ayant commencé à basculer dans le cloud ?
Jérôme Tredan : Dans ses trois millions d’entreprises, 90% d’entre elles ont moins de dix salariés. C’est un tissu de TPE, de micro-entreprises et d’auto-entrepreneurs. C’est l’un des problèmes de l’économie française : comment atteindre la taille d’une PME ? L’outil informatique constitue un des leviers qui va les aider à grandir.
Tout dépend de la taille de l’entreprise, de leurs secteurs, des métiers…Mais la plupart des entreprises utilisent déjà au moins un service cloud. Cela commence souvent par la messagerie. Mais cela peut aussi débuter via le CRM ou le stockage de données.
Le cloud est une tendance de fond qui amène les éditeurs à décliner leurs logiciels en mode SaaS.
En termes de communication, la collaboration et la messagerie dans le cloud, Microsoft dispose d’une part de marché de 10%. Par rapport au chiffre d’affaires global que nous réalisons dans ce segment (revenus licences + cloud), Microsoft réalisera la moitié de son business dans le cloud à partir de l’an prochain.
Autrement dit, un dollar sur 2 réalisé en chiffres d’affaires, ce sera du cloud.
ITespresso.fr : Dans quelle mesure Microsoft monte des packages de service cloud pour toucher les PME ?
Jérôme Tredan : Nous ne le faisons pas directement. Nous fournissons les briques technologiques que les partenaires peuvent adopter. Libre à eux de monter leurs offres et de les adresser au marché. Au travers d’un programme que nous avons lancé l’été dernier (Microsoft Cloud Solution Provider Program), les partenaires peuvent personnaliser les packages qu’ils commercialiseront. Par exemple, OVH va proposer des services de Microsoft dans le cloud (Office 365, SharePoint….) associés à leurs propres offres disponibles en data center. Cegid a monté une offre personnalisée autour de Office 365.
Nous avons quatre ou cinq partenaires validés dans ce programme. Beaucoup d’autres ont déposé leurs candidatures qu’il faut approuver. Ils doivent montrer leur capacité à gérer cette offre Cloud Solution distribuée en marque blanche. Nous regardons plusieurs critères d’appréciation vis-à-vis du partenaire: la portée de sa base clients TPE-PME, la capacité de fournir des services complémentaires en marge d’Office 365, le degré de relation finale avec le client, la possibilité d’émettre une facturation au mois le mois et la dimension support accessible en permanence.
ITespresso.fr : Dans quelle mesure portez-vous une attention particulière aux clients ayant adopté initialement un mode de licence logicielle et qui bascule dans le cloud ?
Jérôme Tredan : La particularité est que les entreprises avaient déjà adopté des produits Microsoft avant d’aborder le cloud. C’est une ré-orientation particulière parce qu’on fait basculer nos clients dans un mode nouveau : l’achat est égal à l’usage. Avec les licences logicielles, les entreprises avaient le choix de déployer ou non ou d’exploiter uniquement certains modules.
Dans le cloud, les entreprises ne paient que ce qu’elles utilisent vraiment. Et elles passent dans un mode d’abonnement plus prédictible. C’est plus simple pour la comptabilité d’entreprise en termes de coût par utilisateur.
ITespresso.fr : Lors de votre table ronde sur la transformation numérique des entreprises, un de vos clients (Anatole) évoquait un coût de 50 euros par mois pour équiper un nouveau collaborateur en outils informatiques dont Office 365…C’est cela la référence prix à prendre en compte ?
Jérôme Tredan : Au-delà du coût d’abonnement, il faut prendre en compte un coût d’installation du service. C’est aux partenaires de déterminer l’étendue du service qu’ils ont envie de proposer. C’est très souvent une offre de migration d’Office 365 à distance. Des offres existent sur le marché pour aider les fournisseurs de services à réaliser cette migration de manière automatisée. C’est le cas de Refresh IT ou de SkyKick qui arrive en Europe et en France.
ITespresso.fr : L’essor des services cloud pour les entreprise accentue la concurrence avec des services comme Google ou Amazon. Chez Microsoft, estimez-vous que la situation est plus tendue ?
Jérôme Tredan : Cela ne change strictement rien. Nous avions déjà des concurrents dans la messagerie traditionnelle comme Lotus Notes d’IBM. Idem dans l’infrastructure avec Windows Server en compétition avec Unix et Linux. On retrouve la même chose dans le monde du cloud. On trouve de nouveaux concurrents comme Salesforce.
Notre valeur ajoutée, c’est l’intégration de nos divers services dans le cloud et des bénéfices à en tirer sur une plateforme unique Windows Azure. Sans compter sur les synergies entre les services traditionnels et le cloud : jonction entre Windows Server et Windows Azure car l’active directory est commun, entre un SQL Server et un SQL Azure…Ce sont les mêmes briques technologiques qui ont été portées dans le cloud.
Nous disposons de l’offre la plus complète et la plus intégrée.
ITespresso.fr : Où en êtes-vous dans la réflexion des offres qui font la jonction entre cloud et hardware ? Des tablettes Microsoft Surface Pro 3 livrées avec un package de services Office 365 par exemple…
Jérôme Tredan : C’est typiquement une réflexion que nos partenaires ont dans le cadre du Microsoft Cloud Solution Provider Program. Un Cegid réfléchit à un package tablette + ERP + Office 365.
Idem pour Fiducial sur ses marchés verticaux comme les salons de coiffure.
C’est à l’étude et ce sera annoncé prochainement.
Les devices pourront être accessibles en location ou sous forme de leasing (avec la propriété définitive ou non du device) et ce volet sera intégré directement dans le coût de l’abonnement.
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