Directeur général de Digital Virgo, Manuel Cruz revient sur le parcours de ce champion (méconnu) français du digital, spécialiste des contenus mobiles et de la monétisation d’audience, et qui entend désormais s’imposer à l’échelle internationale.
ITespresso.fr – Comment se porte Digital Virgo depuis son LBO de 2008 ?
Manuel Cruz : Le groupe fête ses 25 ans d’activité et se porte très bien. Nous avions fait l’objet d’une OPA amicale de Neuf Telecom au début des années 2000 mais, suite à la fusion avec SFR, notre société a effectivement repris son indépendance en 2008, avec un rachat par ses managers historiques, l’abandon de la marque Jet Multimedia et la naissance de Digital Virgo.
Les activités d’hébergement BtoB sont restées chez SFR et le nouveau groupe affiche une solide croissance de 20% par an, réunit plus de 900 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires de près de 250 millions d’euros, désormais majoritairement réalisé à l’étranger avec près d’une vingtaine de filiales à travers le monde.
ITespresso.fr : Comment définissez-vous votre métier ?
Manuel Cruz : Nous nous qualifions volontiers de « récréateurs digital ». Concrètement, nous éditons ou nous agrégeons des contenus digitaux dans l’univers du divertissement (jeux, musique, cinéma, rencontres, annonces, etc.) que nous essayons de monétiser sous nos propres marques (VirginMega, PlayVOD, Prizee, Mobifun…) ou pour des partenaires à qui nous fournissons ces contenus en marque blanche tels que des opérateurs télécoms ou de grands portails Web.
Nous sommes les héritiers des grands serveurs télématiques du Minitel et nous avons développé de nombreuses expertises dans le sourcing des meilleurs contenus, la création d’audience et sa monétisation, quel que soit l’environnement Web ou mobile.
ITespresso.fr : Parvenez-vous à monétiser tous les inventaires, y compris dans les pays émergents ?
Manuel Cruz : Oui, nous travaillons d’ailleurs très étroitement avec de grands opérateurs cellulaires en Afrique ou en Amérique latine, pour les aider à améliorer leur ARPU (revenu moyen par abonné) sur des clients pré-payés. Contrairement à nos concurrents [comme ZED, Buongiorno ou Timwe, NDLR ], nous n’hésitons pas à ouvrir des filiales, afin d’identifier des contenus locaux. Si vous allez au Sénégal, il faut par exemple proposer des contenus en Wolof et promouvoir de la musique sénégalaise. Cela permet d’avoir de bons taux de transformation et de constituer pour les opérateurs une nouvelle source de revenus avec des ARPU atteignant facilement plusieurs euros par an et par utilisateur.
ITespresso.fr : Vous ne semblez pas très présent sur les kiosques mobiles de Google ou Apple. Comment expliquez-vous ce paradoxe pour un spécialiste des contenus mobiles ?
Manuel Cruz : C’est vrai que l’incroyable succès de Candy Crush peut faire tourner la tête et nous proposons une vingtaine d’applications, toujours dans l’univers du divertissement, sur ces stores. Mais nos 25 ans d’expérience dans ces métiers nous ont également appris à faire preuve de prudence et à ne pas sur-investir dans un écosystème ou dans une solution de paiement car cela nous exposerait à une défaillance ou à un retournement de marché. Nous préférons construire des relations de long terme avec des acteurs comme les opérateurs cellulaires, qui resteront, quoi qu’en disent certaines start-up, incontournables dans l’Internet mobile.
ITespresso.fr : On parle de plus en plus de l’Internet des objets. Vous positionnez-vous également sur ces nouveaux environnements ?
Manuel Cruz : Nous commençons effectivement à étudier les nouveaux objets communicants comme les lunettes, les montres, les réfrigérateurs et au-delà les voitures ou les maisons communicantes. Nous n’avons pas encore d’offre précise mais nous avons par contre la conviction que ces écrans auront besoin de contenus pertinents et que notre groupe dispose des savoir-faire pour les identifier, les distribuer et les monétiser.
ITespresso.fr – La France dispose de plus de 30 ans d’expérience dans les services télématiques. Comment expliquez vous qu’aucun groupe français ne soit en mesure de rivaliser avec les géants américains du web ?
Manuel Cruz : Il est vrai que notre pays a raté beaucoup d’occasions de créer des champions globaux dans l’informatique, les télécoms ou l’Internet au cours des 30 dernières années. Nos meilleurs entrepreneurs ont également eu tendance à céder leur société, plutôt que de continuer ce parcours de combattant qu’est la création d’entreprise en France.
Digital Virgo en est d’ailleurs un bon exemple puisque que nous n’avons pas osé lancer l’accès Internet gratuit dans les années 90, comme le fit avec beaucoup de succès Xavier Niel avec Free, ni racheter Neuf Telecom, au début des années 2000, quand l’occasion s’est présentée. Mais nous sommes aujourd’hui l’un des plus grands groupes digitaux français et nous avons la ferme intention de devenir un géant mondial du numérique.
Equipés de NPU, les PC Copilot+ peuvent déployer des LLM en local. Un argument suffisant…
Que vous soyez un novice dans le domaine informatique, ou avec un profil plus expérimenté,…
Les attaques de phishing utilisant des QR codes frauduleux intégrés dans des documents PDF joints…
Microsoft a amorcé le déploiement de Windows 11 24H2. Passage en revue des nouvelles fonctionnalités…
L'intégration de Copilot dans la suite bureautique s'accélère. Où trouver l'assistant IA et comment l'utiliser…
Microsoft annonce une phase expérimentale pour lancer Recall sur les PC Copilot+. Elle doit commencer…