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Interview Philippe Collombel – Partech Ventures : la FinTech représente de gros marchés

Le positionnement du Compte Nickel est surprenant.

Son concept attire l’attention : « Un compte à vue simple et maîtrisé, associé à une carte de paiement MasterCard » sans passer par une banque.

Exploité depuis février 2014 par la société Financière des Paiements Electroniques, Compte Nickel propose des services bancaires, avec l’agrément de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentielle, adossée à la Banque de France).

Compte Nickel se veut accessible à un tarif raisonnable (20 euros par an) et simple d’approche.

On évite donc la case banque : l’ouverture rapide d’un compte est réalisée chez un buraliste agréé.

Le Compte Nickel permet d’accéder à un espace Internet pour suivre ses opérations, de disposer d’une carte MasterCard et d’un RIB pour domicilier ses revenus, de faire des virements ou prélèvements et déposer du cash.

Mais un barème de tarifs a été mis en place pour diverses prestations (frais de dépôts, retraits d’espèces…).

Pas de chichi : la maison ne fait pas de crédit, pas d’épargne, n’accepte pas les découverts et ne distribue pas de chéquier.

L’actu du jour (28 septembre) : c’est l’extension du Compte Nickel à la tranche d’âge 12 – 18 ans. Un nouveau segment de clientèle potentiellement large.

Le service FinTech, fondé par quatre professionnels maniant l’expertise bancaire et les technologies (Ryad Boulanouar, Hugues Le Bret, Michel Calmo, Pierre de Perthuis et Philippe Ramalingom), a attiré les fonds d’investissement. Ce qui a permis d’aboutir à une récente levée de fonds de 10,2 millions d’euros.

A cette occasion, le fonds Partech Ventures entre dans le capital en injectant 4 millions d’euros (les 6,2 millions d’euros restants sont apportés par des business angels).

A l’occasion de la récente France Digitale Day, nous avions rencontré Philippe Collombel, Partner chez Partech Ventures, qui explique pourquoi les profils de start-up dédiée à la FinTech sont attractifs aux yeux des investisseurs.

(Interview réalisée le 15/09/15)

ITespresso.fr : Pourquoi avoir investi dans Compte Nickel ?

Philippe Collombel : Chez Partech, nous considérons que Compte Nickel est un investissement incontournable. D’ailleurs, il a suscité l’intérêt de quatorze fonds européens qui voulaient entrer dans le capital de la société.

Le Compte Nickel a séduit 150 000 clients en un peu moins d’un an d’exploitation. L’objectif est d’atteindre un million de clients d’ici 3 ans. Le chiffre d’affaires est très beau. Mais, le plus intéressant, c’est l’ambition autour de cette offre quasi-bancaire originale.

Initialement destinée aux personnes non bancarisées, elle devrait prochainement s’étendre aux jeunes [c’est maintenant le cas, NDLR] et devrait sans doute connaître une croissance à l’international.

ITespresso.fr : Comment Partech s’inscrit dans la vague FinTech ?

Philippe Collombel : C’est un mouvement très profond que l’on perçoit depuis 5-6 ans. La France a été retard pour le rejoindre. Ce qui n’a pas empêché des Français de créer des start-up FinTech aux Etats-Unis. L’exemple le plus célèbre, on le connaît tous [une allusion à Renaud Laplanche, CEO de LendingClub qui a effectué une IPO au NYSE fin 2014, ndlr].

A Londres, on peut citer Kantox [plateforme d’échange et de gestion des devises pour PME et ETI], dans lequel Partech est investisseur. La start-up est également présente au Partech Shaker de Paris.

En France, une vague FinTech déferle. Partech est présent dans les deux plus beaux projets : Compte Nickel et Lendix (crowdlending). Parmi les fonds d’investissement généralistes, Partech dispose du portefeuille le plus profond dans la FinTech en Europe.

Nous disposons également d’un investissement dans le bitcoin à travers Bolt dans la Silicon Valley.

En Allemagne, nous avons pris une participation dans Auxmoney [marketplace leader pour emprunter de l’argent entre particuliers] et nous allons bientôt annoncer un nouvel investissement dans le domaine de l’assurance.

ITespresso.fr : Qu’est-ce qui vous attire dans l’univers de la FinTech ?

Philippe Collombel : En général, ce sont des très gros marchés. On y retrouve des équipes de management qui combinent à la fois des expertises d’entrepreneurs et des professionnels de la finance. On trouve aussi des « Go to market » simples et des coûts d’acquisition clients raisonnables dans la plupart des cas.

Mais, le plus important, c’est la proposition très claire de valeur que l’on est susceptible d’apporter aux clients. Les banques ont un peu dispersé leur proposition de valeurs tandis que les FinTech s’attaquent à des segments de services bancaires extrêmement identifiés.

ITespresso.fr : Quels sont les atouts de la France dans la FinTech ?

Philippe Collombel : La France a toujours formé des financiers de talent, qui travaillent dans des places fortes de la finance comme Londres ou Francfort. Beaucoup de ses financiers se posent la question de devenir entrepreneur.

Nous avons un exemple précis dans notre portefeuille : Patrick de Nonneville, le numéro deux de Lendix, est un ancien partner de Goldman Sachs. Avec le fondateur Olivier Goy, ils forment un très beau tandem.

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