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Interview Philippe Lourenço – Mister Bell : « Viser plus loin que l’Europe »

ITespresso.fr : 4 ans après votre création sur le marché français, pourquoi se lancer aussi tôt à la conquête du marché sud-américain ? La zone EMEA est déjà trop réduite pour vous ?

Philippe Lourenço :  Avant même de partir à la conquête du marché sud-américain, Mister Bell était déjà une entreprise qui s’internationalisait. Cette stratégie a été pensée en amont: création du groupe fin 2010, levée de fonds en 2012, ouverture des filiales à Londres et Berlin dès 2013 puis à Rio en 2014. Dans un marché interconnecté et mondialisé, il est normal pour une entreprise de viser plus loin que l’échelle européenne.

Pourquoi l’Amérique Latine après l’Europe ? Pour 3 raisons majeures : Tout d’abord, parce que le Brésil offre un formidable gisement de croissance pour Mister Bell. Avec 250 millions d’abonnés mobiles, les brésiliens sont les 5èmes utilisateurs de téléphones portables au monde et les usages du smartphone s’y développent très rapidement.

Ensuite, parce que Mister Bell a eu l’extraordinaire opportunité de s’associer au leader local de la performance sur desktop : Afilio. Grâce à ce partenariat nous avons l’ambition de devenir les n°1 en Amérique du Sud.

Enfin, et pour des raisons plus subjectives, le continent sud-américain m’est particulièrement cher à titre personnel. J’y apprécie la culture, les gens et je parle parfaitement portugais. Un point crucial pour une intégration locale rapide.

ITespresso.fr : Le marketing à la performance attire les annonceurs mais déçoit souvent les publishers. Comment est constitué votre réseau ? Quel niveau de monétisation assurez-vous ?

Philippe Lourenço : Nous pensons tout à fait l’inverse chez Mister Bell. Dès lors qu’elle est parfaitement ciblée ou « re-ciblée », la publicité à la performance peut, au contraire, apporter une véritable alternative. Celle-ci peut en effet s’avérer 2 voire 3 fois plus efficace en termes de rendement.

Il faut enfin savoir que des formats alternatifs au « display » existent déjà et se développent à vitesse grand V sur smartphone. Dire que la publicité mobile s’arrête à des bannières ou des interstitiels est très réducteur. Toute publicité n’est pas du « display », bien au contraire !

Le native advertising, les intégrations éditoriales, les liens contextuels ou les walls contextualisés sont par exemple d’autres formats qui transforment bien et que seul le marketing à la performance peut monétiser. Mister Bell en raccorde plusieurs milliers à date et se réjouit de cette avance sur le marché.

ITespresso.fr : Google, Facebook et bientôt Apple ou Twitter génèrent des milliards de dollars avec la publicité mobile. Dans quelle mesure une PME française peut-elle tenir tête à ces géants ?

Philippe Lourenço : Il n’y a pas de confrontation directe avec ces acteurs puisqu’ils ils sont sur des problématiques différentes. En effet, Google, Facebook, Apple ou Twitter sont essentiellement sur des modèles au CPM ou au CPC alors que Mister Bell base l’intégralité de son offre sur une garantie post clic : CPL, CPI, CPE (coût par engagement)…voire CPA

Ainsi, plutôt que de chercher à « tenir tête » à ces géants, nous proposons une offre alternative et complémentaire. De plus en plus d’annonceurs « ROIstes » (qui demandent des retours sur investissement) complètent progressivement leur plan média avec du « Facebook » et du « Mister Bell ». Nous le ressentons de manière significative depuis début 2014 en Europe.

Enfin et je terminerai en citant ces chiffres : 18 milliards de dollars seront dépensés pour la publicité sur mobile dans le monde en 2014 … et ce marché va poursuivre sa croissance dans les années à venir ! Pour 2017, les estimations tablent sur un marché de 41,7 milliards de dollars.

Ainsi, même si ces géants représentent à terme 80 % du marché (ce que je ne pense pas puisque la part du marketing à la performance va fortement augmenter), les 20% restants seront simplement colossaux.

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