ITespresso.fr : Vous êtes devenu propriétaire d’123 Multimedia après avoir occupé les fonctions de directeur commercial. Comment expliquez-vous ce virage ?
Philippe Pisani : Je suis entré en 1993 chez 123 Multimedia en tant que développeur et j’ai gravi tous les échelons de cette société, qui était intelligemment passée du business du Minitel dans les années 90 à celui de la personnalisation des téléphones mobiles au début des années 2000.
En 2004, nous sommes entrés en Bourse puis nous avons été rachetés par les Japonais d’Index Corp, arrivés dans les bagages de l’i-mode en France, qui ont rebaptisé la société en Index Multimedia.
Malheureusement, la greffe n’a pas pris et, suite à des choix stratégiques contestables, la société a littéralement périclité, passant de 150 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2004 à quelques millions d’euros dix ans plus tard.
Comme d’autres dirigeants, j’ai quitté la société mais quand j’ai découvert que « Index Multimedia » était en liquidation en 2013, j’ai pris le temps d’étudier le dossier et j’ai eu la chance de pouvoir la racheter, avec le soutien des salariés.
ITespresso.fr – Comment s’est passée cette reprise ?
Philippe Pisani : Les premiers jours ont été rock’n’roll avec les Japonais qui n’ont pas tout de suite compris que j’étais devenu le patron mais nous avons clairement mis un terme à son déclin.
Ma première mesure a d’ailleurs été de rebaptiser Index en 123 Multimedia, comme une divorcée qui reprendrait son nom de jeune fille après un mariage difficile.
Avec l’équipe, nous avons également renoué avec notre positionnement historique, autour du mobile et du communautaire, simplifié nos partenariats BtoB (NRJ, Orange, SFR, …), et initié de grands chantiers de rénovations de nos infrastructures et de nos services.
Tchatche.com a été lancé en 1999 et il fallait vraiment reprendre le code pour faire face aux 15 millions d’échanges quotidiens de l’application !
Après 10 ans de déclin, le chiffre d’affaires de 123 Multimedia est enfin reparti à la hausse et nous gagnons à nouveau de l’argent !
ITespresso.fr – Justement, comment évolue votre business model ? Êtes-vous encore dépendant des opérateurs ?
Philippe Pisani : La relation avec les opérateurs s’est complexifiée ces dernières années puisqu’en plus des infrastructures, certains sont devenus de véritables éditeurs, n’hésitant pas à racheter des droits TV.
A l’inverse, des médias comme NRJ ou des maisons de disques comme Universal, ont également lancé des opérateurs virtuels.
Ce mélange des genres n’a pas été simple à gérer pour un « pur éditeur » comme 123 Multimedia d’autant que le modèle payant est en déclin et que les éditeurs n’ont plus la certitude d’être payés.
Nous travaillons encore avec les opérateurs comme Orange ou SFR, pour qui nos applications sont un moyen de générer de la consommation de données, mais également avec d’autres médias, qui peuvent bénéficier de nos services en marque blanche.
Mais ces modèles sont aujourd’hui marginaux et nous misons essentiellement sur la publicité et le freemium, qui représentent environ 80% de nos recettes.
Avec Tchatche.com et Babel.com, nous générons un inventaire de centaines de millions de pages vues, que nous essayons de monétiser en direct avec des agences ou via des plates-formes programmatiques.
Nous remercions d’ailleurs Meetic ou AdopteUnMec car ils ont littéralement banalisé les services de rencontre et les annonceurs n’ont plus peur de s’afficher sur nos pages contrairement à ce qu’on pouvait encore observer au début des années 2000.
ITespresso.fr – Comment expliquez vous que la France ait si mal géré le virage « post Minitel » et qu’aucun champion de la télématique n’ait su s’imposer à l’échelle mondiale ?
Philippe Pisani : Xavier Niel ou Marc Simoncini ont tout de même eu de belles réussites mais c’est vrai que le virage a été difficile, et que les opérateurs n’ont pas su proposer un environnement aussi simple que celui du Minitel.
Ils continuent de proposer des services surtaxés mais l’éditeur n’a plus la garantie d’être payé ce qui rend ces modèles économiques beaucoup moins attractifs.
ITespresso.fr – Quel regard portez vous sur de nouvelles solutions de messagerie comme Facebook, SnapChat ou WhatsApp ?
Philippe Pisani : Ce sont de formidables réussites et nous pensons clairement que Babel.com, la version internationale de Tchatche.com, dispose du potentiel pour rivaliser avec eux.
Notre force réside dans l’anonymat des échanges et la simplicité de nos interfaces , qui nous permettent d’accueillir des millions de personnes, quel que soit leur écran de prédilection.
Sur Tchatche.com et Babel.com, nos utilisateurs peuvent discuter avec tout le monde et pas seulement avec des interlocuteurs avec qui ils sont déjà amis. Cela contribue clairement à faire de nouvelles rencontres et à démultiplier les échanges.
ITespresso.fr : Votre avenir sera-t-il essentiellement mobile ?
Philippe Pisani : Aujourd’hui, la majorité de notre audience se fait en France et sur le Web mais nous allons clairement accélérer sur le mobile et à l’international.
Nous fédérons aujourd’hui environ 2 millions d’utilisateurs mensuels et je souhaite franchir le cap des 10 millions à l’horizon 2020 afin de faire de Babel.com la référence des rencontres de proximité et le plus grand réseau de chat mondial.
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