Que retenir de cette première partie de Build ? La session des développeurs de l’écosystème de Microsoft se poursuit à San Francisco. L’édition 2015 est centrée sur Windows 10 en cours de gestation.
Soutien affiché à la communauté open source sous la bannière de la fondation .Net, contribution au projet Docker Hub, jonctions avec les applications tierces dans l’environnement Office, lancement de l’outil de développement Visual Studio sur Mac et Linux, portage des applications iOS et Android sur Windows : à 40 ans, Microsoft a des envies d’ouverture.
Au coeur de cette problématique, la dimension « cross-platform » est portée notamment par Windows 10 et ses applications dites « universelles ».
Capitalisant sur cette capacité à investir, avec le même OS, un large éventail de terminaux (PC, tablettes, smartphones, cartes ARM low cost comme le Raspberry Pi 2, casques de réalité virtuelle comme Hololens…), Microsoft se donne trois ans pour conquérir « un milliard de périphériques ».
Le concours des développeurs sera crucial pour atteindre cet objectif. D’autant plus que si Windows reste la plate-forme dominante dans le monde du PC, ce n’est pas la même affaire dans la mobilité (3 % du marché mondial pour Microsoft sur les smartphones au dernier pointage d’IDC), à l’heure où les industriels du secteur lorgnent aussi sur les objets connectés.
Pour créer du liant dans cet écosystème et dans l’expérience utilisateur, le cloud sera généreusement mis à contribution.
En première ligne, le CEO Satya Nadella connaît bien le business. En plus de vingt années de carrière chez Microsoft, il a contribué au développement d’Azure, de Windows Server ou encore de SQL Server… et de produits qui n’ont pas connu le même destin, comme le portail de services cloud bCentral, lancé à l’aube du nouveau millénaire à destination des PME.
L’exploitation d’Azure pour le traitement de données aura été l’un des points-clés abordés lors de la plénière de ce 29 avril. Mais entre Windows 10, le navigateur Web Project Spartan rebaptisé Edge, les extensions apportées à Office ou encore la technologie Hololens, la session aura été dense.
Par téléphone, nous avons pu nous entretenir jeudi matin avec Pierre Lagarde, membre de la division Développeurs de Microsoft France, qui propose un décryptage des principales annonces.
ITespresso.fr : Toujours pas de date de sortie officielle pour Windows 10. Concrètement, comment va se passer l’arrivée en France ? Vos partenaires seront prêts ?
Pierre Lagarde : Nous allons d’abord approcher les développeurs dans le cadre d’un tour de France qui fera étape dans 7 villes. Strasbourg le 19 mai, Lyon le 21 mai, Lille le 26 mai, Paris le 1er juin (avec un événement spécial au Grand Rex), Toulouse le 2 juin, Nantes le 4 juin et Bordeaux le 16 juin.
Nous mettrons notamment en avant le potentiel, pour les développeurs, de nos outils de « conversion » d’applications qui permettent de porter des applications Android et iOS sur Windows 10.
Sur la partie Android, la technologie est proche d’un simulateur, qui fait directement tourner l’application codée en Java et C++. Sur iOS, on reprend le code Objective-C – compilé pour une architecture de type Mac – et on le recompile dans Visual Studio (qui, rappelons-le, est désormais accessible sur Windows, Mac et Linux).
ITespresso.fr : Comment ces applications seront-elles mises en avant ?
Pierre Lagarde : Dans un premier temps, elles pourront être hébergées directement sur le Windows Store, qui sera commun à toutes les plates-formes (PC, tablettes, smartphones, etc.). Pas besoin de se rendre sur le site de l’éditeur pour les télécharger.
Les applications pourront aussi être mises en avant dans le menu Démarrer. Chaque utilisateur aura une expérience personnalisée : les recommandations sont affinées en fonction de ses habitudes. Nous avons mis en place une fonctionnalité similaire au niveau de l’écran de verrouillage.
ITespresso.fr : Internet Explorer face à Microsoft Edge : peut-on parler d’extinction imminente ?
Pierre Lagarde : Dans l’état actuel, les deux offres cohabitent. Évidemment, les développements se porteront exclusivement sur Edge [nouveau nom de Project Spartan, ndlr]. Pour Internet Explorer, on continuera à corriger les bugs et les failles de sécurité, mais il n’y aura pas de nouvelles fonctionnalités. Il sera conservé avec ses modes de rendu, notamment pour les entreprises qui exploitent des intranets.
Edge, c’est un nouveau moteur de rendu et un challenge : ce qui marche sur les autres navigateurs doit marcher sur Edge, quels que soient le site Web consulté et le terminal utilisé. C’est aussi pour cela que la compatibilité est assurée avec les extensions pour Chrome et Firefox, moyennant quelques ajustement mineurs.
ITespresso.fr : Edge, c’est aussi l’assistante vocale Cortana… qui va jouer un rôle central dans l’expérience « cross-platform » ?
Pierre Lagarde : Cortana est effectivement intégrée dans notre nouveau navigateur Web comme elle l’est dans Windows 10, avec désormais la possibilité de lancer des actions au sein d’applications sans même les ouvrir.
Les démonstrations effectuées pendant la plénière ont résumé l’enjeu : comment accélérer la prise de décision en tenant compte de la propension des utilisateurs à basculer entre les appareils ?
C’est à ce même défi de continuité que répond la technologie Office Graph. On va en l’occurrence, grâce à ce graphe sémantique, analyser, en entreprise, les interactions entre utilisateurs et contenus. Tout en permettant en parallèle aux éditeurs d’enrichir cette expérience en venant y greffer leurs propres applications qui fonctionneront sur toutes les versions d’Office [elles sont développées en HTML et JavaScript, ndlr].
ITespresso.fr : Il y a aussi le business Azure, qui représente plus de 6 milliards de dollars sur les 12 derniers mois…
Pierre Lagarde : Et nous ambitionnons d’atteindre les 20 milliards sur une année pleine à l’horizon 2018. La plate-forme s’ouvre progressivement grâce à des connecteurs, par exemple entre Azure Machine Learning et deux offres présentées dans le cadre de la Build 2015.
D’un côté, Data Warehouse, qui permet de faire du décisionnel avec un « vrai » support des bases de données SQL, en lien avec des outils comme Power BI et Azure HDInsight (Hadoop).
De l’autre, Data Lake, qui verse plutôt dans le NoSQL pour permettre le stockage de tous types de données – structurées ou non – dans leur format natif et leur traitement massif (big data), par exemple pour les journaux de connexion d’un site Web.
Crédit photo : Microsoft France
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