Après Altavista France à la fin des années 90, Lastminute.com ou Cloudwatt plus récemment (période 2012-2014), on retrouve Pierre Paperon dans une nouvelle aventure entrepreneuriale : Fine Fleur de France (Exploit.Digital). On vous laisse le lien vers la page LinkedIn en attendant l’ouverture du site Internet.
Il a co-fondé cette start-up avec Yifei Lin pour faire la jonction entre les produits made in France et le commerce électronique en Chine. Pour sa première année d’exploitation 2016, Fine Fleur de France compte réaliser un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros avec 5 catégories de produits et une dizaine d’e-commerçants chinois.
Nous rencontrons Pierre Paperon à l’occasion de la session VivaTech sur le Pôle Retail Lab du groupe Carrefour.
(Interview réalisée le 30 juin 2016)
ITespresso.fr : Comment positionnez-vous Fine Fleur de France ?
Pierre Paperon : Nous faisons de l’exportation de produits français vers la Chine en utilisant toute la force du e-commerce. Il y a 400 millions de cyberacheteurs en Chine. Le marché e-commerce pèse 630 milliards de dollars et il croît de 40% par an. Cela correspond à 13% du PIB chinois.
Nous réalisons du référencement de produits français sur de multiples sites Internet chinois. Je sélectionne des produits français et je les pousse sur le marché chinois en négociant avec des marchands sur les conditions de vente et le prix de vente.
Nous avons mis en place un circuit court de quatre jours qui prend en compte le décalage horaire entre la commande du produit par l’internaute chinois, la transmission par nos soins au fournisseur français, le picking et l’envoi du colis sur place par Roissy et China Post. On ne paie pas de taxes car ce sont des petits colis qui passent sous le radar. On garantit que le produit n’est pas une contraçon car fabriqué en France.
A travers notre nom Fine Fleur de France, nous cherchons à mettre en avant la qualité française des produits.
ITespresso.fr : Comment avez-vous démarré vos activités ? Quels premiers résultats ?
Pierre Paperon : Nous avons lancé l’activité il y a deux mois et demi. On recense 400 commandes. On traite entre 10 et 20 commandes par jour. En l’état actuel, nous avons sélectionné une centaine de produits de façon rigoureuse : cosmétique, paraphamacie, et un peu d’alimentaire (lait infantile, miel, huile d’olive, confiture…).
On arrivera à l’équilibre quand on atteindra la barre des 100 commandes par jour. On est en train de chercher des fonds pour accélérer ce process. Nous voudrions lever entre 100 000 et 200 000 euros. C’est très raisonnable. C’est un complément du seed money que j’ai fait à travers ma société.
C’est possible de faire du business depuis la France avec l’e-commerce chinois. Je collabore avec des associés d’origine chinoise de très haut niveau.
ITespresso.fr : Comment assurez-vous la distribution des produits en Chine ?
Pierre Paperon : On s’appuie directement sur les sites e-commerce. On en recense un millier en Chine. On connaît les plus gros : Tmall, Taobao, JD.com…Nous travaillons plutôt avec la longue traîne (une proportion de sites qui réalise 40% du e-commerce en Chine, soit un marché de 240 milliards de dollars). Chaque « mini-site » fait deux milliards de chiffres d’affaires. C’est une traction intéressante. Notre modèle économique repose sur une commission prise par commande.
ITespresso.fr : Pourquoi s’intéresser à l’e-commerce chinois ?
Pierre Paperon : Cela fait 20 ans que je suis dans l’Internet. Pendant longtemps, les Etats-Unis ont représenté la patrie du e-commerce. Le monde a changé avec la Chine. Cela va très vite. Là-bas, les e-commerçants sont en train de réussir le social selling, ce que Facebook n’est pas parvenu à faire. On escompte recruter un vendeur communautaire pour écouler directement les produits sur place.
ITespresso.fr : Travaillez-vous avec l’incontournable référence dans les marketplaces : Alibaba ?
Pierre Paperon : On ne travaille pas encore avec eux. Nous avons un souci avec Alibaba : le marketplace recense 124 millions de références. Idem pour JD.com : 40 millions de références. Comment peut-on émerger dans ces conditions ? Déjà, dans un hypermarché classique, on arrive à 50 000 références. Il faut déjà se débattre pour se faire repérer dans les rayons par les têtes de gondoles.
Quand on n’est pas une marque de référence, la situation est complexe. En revanche, pour les acteurs e-commerce de taille plus raisonnable, tu peux te distinguer en étant référencé comme les produits de France. Et cela peut constituer une vraie valeur ajoutée pour le site marchand.
ITespresso.fr : Avez-vous des concurrents sur le modèle Fine Fleur de France ?
Pierre Paperon : Oui mais pas sur un modèle aussi flexible que le nôtre. Notre scalabilité est immense car on ne touche pas directement au produit. C’est ce qui intéresse les investisseurs. Pour le fournisseur, c’est tout aussi valorisant. C’est comme s’il faisait de la vente par correspondance (VPC) mais interfacé avec l’e-commerce chinois.
ITespresso.fr : Lengow référence les produits des marchands pour exporter vers la Chine…
Pierre Paperon : Oui. Mais on se concentre sur les « petits sites marchands » alors que Lengow vise les plus grandes marketplaces.
Pierre Paperon soutient d’autres start-up comme Energisme (logiciel d’optimisation des dépenses d’énergie pour l’industrie et le tertiaire) et Vegidair (un potager d’intérieur qui s’intègre dans les meubles de cuisine) qui étaient présentes à Viva Technology mais aussi Synthes3D (spécialiste des images de synthèse 3D et les applications mobiles marketing) et Ikoupa d’or (prospection d’or).
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