Il a pris ses fonctions il y a quelques jours. Régis Castagné est le nouveau directeur général d’Equinix France. Il succède à Michel Brignano qui avait brusquement quitté ses fonctions au printemps.
Disposant à la fois d’une expertise des télécoms (dans son parcours professionnels, il est passé par BT, Colt et plus récemment Interoute), des data centers (« davantage dans les services managés que dans la colocation » précise l’intéressé), des logiciels (GL Trade, Sage) et de la finance (Standard & Poor’s, American Express), Régis Castagné a le profil pour bien appréhender les enjeux d’un groupe mondial comme Equinix au carrefour de ces secteurs.
Spécialiste mondial de la colocation en data center et de l’interconnexion télécoms (coté au Nasdaq), Equinix est bien implanté en France avec quatre data centers en région parisienne. Les regards se tournent vers le méga-centre de données exploitées à Pantin dont la configuration évolue encore (voir article de Silicon.fr datant du 19 février 2014). Plus globalement, quels sont les objectifs du nouveau DG d’Equinix France ?
(Interview téléphonique réalisée le 11/09/14)
ITespresso.fr : Quelle est votre lettre de mission avec votre arrivée chez Equinix ?
Régis Castagné : J’ai plusieurs objectifs : m’appuyer sur les forces d’Equinix pour les communiquer au marché français mais aussi poursuivre et accélérer notre croissance. Dans le secteur, Equinix est le seul acteur à disposer d’une position vraiment globale avec plus de 100 data centres sur les marchés mondiaux et sur chaque plaque géographique. Nous sommes donc en mesure d’accompagner nos clients grands comptes dans la distribution de leurs systèmes d’information au plus proche de leurs utilisateurs, clients et partenaires.
L’avènement du cloud et la multiplication des objets connectés est un phénomène global. Et cela nécessite des infrastructures globales. Nous sommes en mesure une qualité de service et des process similaires en France et dans le reste du monde.
ITespresso.fr : Quel est le poids du marché français dans le réseau Equinix ?
Régis Castagné : Je ne peux pas vous communiquer le chiffre d’affaires d’Equinix réalisé en France [pour des raisons de communication financière drastique associée à la cotation du groupe en Bourse, NDLR]. Mais la France constitue un enjeu stratégique car ce pays demeure l’une des principales économies dans le monde. Les ambitions d’Equinix en France sont fortes et se traduisent par la construction récente du grand centre de données de Pantin qui continue d’évoluer.
ITespresso.fr : Dans quelle mesure évolue le profil des clients Equinix ?
Régis Castagné : Ce profil de client illustre très bien l’une des priorités associées à ma prise de fonction : le développement des écosystèmes. L’un des grands succès d’Equinix, c’est sa contribution dans le monde de la finance. Notamment en Europe : par exemple, nous avons hébergé le moteur de la Bourse allemande (Deutsche Börse). Avec cette référence, nous avons attiré les acteurs qui voulaient être proches de ce noyau financier et puis, en élargissant le cercle, les fournisseurs de ces acteurs. Mais on pourrait multiplier les illustrations d’écosystèmes de la finance montés autour d’autres grandes places boursières comme le LME (London Metal Exchange), le CME (Chicago Mercantile Exchange) ou le CBOT (Chicago Board of Trade).
Nous garantissons la sécurité, le contrôle et l’intégrité des données. Nous voulons développer cette approche dans d’autres segments verticaux comme le cloud, les médias, les télécoms et les métiers e-commerce.
Dans cette approche, nous pouvons viser de grandes PME qui, en complément de leurs solutions cloud privé ou de leur hébergement serveurs chez nous, développent des stratégies de cloud public. Ces fournisseurs de services cloud, on les trouve aussi chez Equinix. Rien qu’en France, nous collaborons avec 90 fournisseurs dans le cloud.
ITespresso.fr : Equinix a-t-il vocation à monter dans la chaîne de valeur du cloud en montant ses propres services ?
Régis Castagné : Oui et non. Nous sommes là pour mettre en contact nos clients (grandes entreprises, PME et PMI) et les fournisseurs de services cloud à travers une solution logicielle (hub) qui s’appelle Cloud Exchange. C’est une sorte de gare de triage à travers des API. Mais il n’est pas question d’entrer en concurrence avec les fournisseurs de services cloud. Amazon Web Services et Microsoft (Azure) sont nos clients. Nous cherchons juste à faciliter l’accès à ce type de fournisseurs.
C’est un schéma similaire pour les télécoms : nous n’avons pas vocation à remplacer les opérateurs télécoms clients chez nous. Nous sommes « carrier neutral » et notre rôle est de faciliter les interconnexions.
ITespresso.fr : Equinix dispose de quatre data centers en région parisienne. Le plus récent PA4 situé à Pantin est aussi le plus important à terme (16 000 mètres carrés escomptés à plein régime). Où en est l’exploitation ?
Régis Castagné : Nous sommes en train de déployer une deuxième phase commerciale sur 6000 mètres carrés supplémentaires [4000 mètres carrés déjà ouverts, NDLR]. Notre objectif est toujours d’atteindre les 16 000 mètres carrés voire d’aller beaucoup plus loin. La première phase est presque complète : le taux de remplissage des 4000 mètres carrés est déjà suffisant pour que l’on engage la deuxième tranche des 6000 mètres carré.
ITespresso.fr : Ressentez-vous un certain resserrement du marché de la colocation ? Avec une concurrence importante sur ce segment en région parisienne, mais aussi des tarifs liés aux prestations data center et cloud tirées vers le bas et donc des marges moindres…Ces signaux sur le marché compliquent-ils le remplissage d’un grand data center comme celui d’Equinix à Pantin ?
Régis Castagné : L’avantage d’avoir un gros data center comme Pantin dans un réseau global comme Equinix, c’est la capacité de mutualisation des ressources et d’économie d’échelle qui est très importante. Nous pouvons donc maintenir des prix à un niveau compétitif. Peu de concurrents peuvent le prétendre.
Au-delà de la question des prix, il faut prendre en compte d’autres éléments comme la dimension globale, la sécurité des données ou l’accès facilité aux écosystèmes. Nous sommes complètement en phase avec les objectifs groupe d’Equinix. Notre taux de croissance en France est respectable. Et nous sommes confiants dans notre positionnement.
ITespresso.fr : Vous prenez ce poste de direction chez Equinix dans un contexte particulier. Le départ de votre prédécesseur Michel Brignano a été soudain. Pourquoi ce changement ?
Régis Castagné : Il y a beaucoup de discussions autour de ce départ qui n’a pas été réalisé soudainement ou brutalement. Ce serait contraire aux valeurs d’Equinix. Maintenant, il y a des aspects dans notre métier qui ont été un peu négligés sur le marché et sur lesquels il faut désormais capitaliser : les écosystèmes et la globalisation.
En sept ans, Michel Brignano et son équipe ont fait un super boulot dans le sens de la qualité de service pour garantir la disponibilité à 100%. Il faut lui en apporter le crédit. Je prends ces fonctions chez Equinix France pour apporter du sang neuf et accélérer la croissance des activités en France.
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Crédit photo : Equinix
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