Fort de leur expérience Google & cloud acquise au sein de Capgemini, Romain Hervé et Philippe Bonnemains ont créé Cirruseo en 2011. C’est une société de services spécialisée dans l’intégration et la revente de solutions cloud qui s’appuie beaucoup sur la suite Google for Work : conseils, développements, intégrations…
La société parisienne d’une trentaine de collaborateurs dispose de références sérieuses comme Veolia, Essilor, Zodiac, Europcar ou Allociné.
Sur le troisième exercice fiscal, Cirruseo devrait afficher un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros en étoffant ses prestations technologiques et d’accompagnement dans la « conduite du changement » en entreprise. Notamment dans la gestion électronique de documents.
(Interview réalisée dans le cadre du salon IT-Expo le 19 novembre 2014)
ITespresso.fr : Comment gérez-vous les relations avec les DSI d’un côté et les directions métiers de l’autre ?
Romain Hervé : C’est un défi quotidien. Cela dépend des clients. Parfois on discute d’abord avec les DSI puis les directions métiers. Parfois, les deux en même temps. La culture d’entreprise peut jouer également. Il existe des cas aussi où la direction métier sera le fer de lance dans l’innovation cloud en entreprise. Il arrive que les directions métiers s’affranchissent des DSI.
Chez Cirruseo, on se positionne plutôt comme un réconciliateur. Car les directions métiers utilisent déjà des outils cloud sans que la DSI le sache. Les gens utilisent Dropbox en entreprise et ils ne connaissent pas les risques associés à cet usage.
On tient à ramener du contrôle avec Google for Work avec une capacité d’audit qui revient aux DSI. Au-delà, les directions générales s’impliquent de plus en plus dans les services cloud. Dans certains projets de plateforme collaborative, il nous arrive de passer par le comité exécutif de l’entreprise pour convaincre du bien-fondé. C’est assez logique puisque le déploiement va toucher tous les collaborateurs d’une entreprise.
ITespresso.fr : L’adoption de Google for Work entre-t-elle dans une démarche de renouvellement de solutions IT ?
Romain Hervé : Il y a le sujet du renouvellement technologique et le sujet de la collaboration. On arrive à la fin de vie de plateformes comme Lotus Notes ou Exchange pour certaines entreprises. Et la question de pose sur le choix de la plateforme collaborative pour les 10 prochaines années.
L’autre aspect de plus en plus courant, c’est le fait de disposer de l’entreprise au bout des doigts. La mobilité devient parfois un argument plus fort que le renouvellement technologique. Pour le cas de Veolia, c’est une question d’optimisation d’infrastructure, de consolidation de data centers et d’accélération de la transformation.
ITespresso.fr : Justement, quelles prestations avez-vous assuré pour le compte de Veolia ?
Romain Hervé : En 2013, nous avons migré 33 000 collaborateurs Veolia France de Microsoft Exchange vers Google Apps en trois mois. C’était une condition fixée par le client. On a relevé le défi.
On a construit un outillage industriel dans le cloud qui a permis d’automatiser la reprise massive de données dans le cloud. C’est une usine à migrer que l’on a mis sur place Via Amazon Web Services qui nous a permis de migrer en parallèle les boîtes mails de milliers d’utilisateurs.
Ensuite, Veolia nous a fait confiance pour migrer les équipes Veolia dans le reste du monde (+ 50 000 utilisateurs) alors que l’on recensait 300 systèmes de messagerie dans le monde. Tout cela a été réalisé en moins d’un an avec reprise des données complètes.
Nous avons pu réaliser tout cela depuis une équipe en France en s’appuyant sur des relais informatiques dans des pays, en collaboration avec la DSI du groupe Veolia. C’est l’une de nos plus belles références.
ITespresso.fr : Dans la prospection, rencontrez-vos souvent des scénarii de bascule d’Exchange vers des solutions alternatives ?
Romain Hervé : Cela arrive de plus en plus d’être challengé face à Exchange. Google for Work demeure perçu comme une solution nouvelle alors que cette plateforme existe depuis mars 2007. Il est vrai que Microsoft est très présent dans les entreprises depuis 20 ans. Nous avons encore beaucoup de choses à faire en termes d’évangélisation.
ITespresso.fr : Comment faîtes-vous pour convaincre les prospects sur le volet du retour sur investissement (ROI) ?
Romain Hervé : Nous disposons d’une méthodologie ROI que nous appliquons pour chacun de nos clients. Nous leurs fournissons une vue sur ce que le changement vers Google for Work peut leur rapporter en termes de gain économique indéniable par rapport à Microsoft mais aussi d’autres concurrents.
De manière purement factuelle à partir de l’existant en en y incluant le poste de travail, nous sommes en mesure de réduire a minima de facteur 3 les coûts d’exploitation (maintenance, stockage des données, hébergement…).
ITespresso.fr : Jusqu’où exploitez-vous le potentiel BtoB des solutions Google ?
Romain Hervé : Nous entrons dans la dimension hardware avec Chromebook associés à Chrome OS. Nous commençons à déployer des flottes dans ce sens en en entreprise en alternative à des postes classiques. La vidéo conférence de Google en entreprise fait une entrée fracassante (Chromebox for meeting) et elle est accessible à moins de 1000 euros.
Nous pourrons en reparler prochainement avec des exemples de grands groupes et des entreprises de taille intermédiaire.
ITespresso.fr : Dans les appels d’offres auxquels vous répondez, les entreprises se soucient-elles de la localisation de leurs données dans le cloud ?
Romain Hervé : Ce sujet revenait énormément il y a deux ou trois ans. Mais il n’y a plus aucun point de blocage. Désormais, nous sommes en mesure de l’instruire en termes de sécurité des data centers et de performance de la plateforme. Google est conforme à toute la règlementation française et européenne sur la protection des données. Celles-ci sont bien plus sécurisées chez Google que peut l’être dans un serveur classique hébergé en entreprise.
Les entreprises exigent d’abord que la donnée soit accessible quelle que soit la localisation du collaborateur. C’est la force de Google. La localisation géographique ne fait plus sens (voir encadré sous l’article).
ITespresso.fr : A travers Cirruseo, vous lancez également un outil de gestion électronique de documents. Comment adressez-vous le sujet ?
Romain Hervé : Google Drive est un outil puissant dans la suite Google Apps pour le stockage de documents et la collaboration en entreprise. Nos clients réclamaient des outils de gestion pour le cycle documentaire. Nous avons développé un produit qui vient en surcouche de l’interface de Google Drive via le navigateur avec des fonctions complémentaires de workflow, notifications, d’organisation, de sécurité et d’audit sur le comportement des documents.
Nous allons sortir le produit d’ici la fin de l’année. Nous n’avons pas vocation à rivaliser avec les solutions classiques type Documentum. Nous voulons simplifier la GED et éviter le passage vers une autre application.
Nous avons développé l’application dans App Engine (solution PaaS de Google) et cela équivaut à une dizaine de mois en R&D. La commercialisation se fera via la Google Apps marketplace et le prix est fixé en fonction du nombre d’utilisateurs par mois.
A lire également en complément dans l’actualité chaude sur ITespresso.fr : Google for Work : des améliorations sur le volet sécurité (24/11/14)
Cloud et protection des données : Microsoft joue la carte G29 mais il faut nuancer |
Avec l’évolution du cadre européen de la protection des données personnelles, Google sera-t-il obligé de modifier profondément la manière dont le groupe Internet stocke les données de ses clients BtoB dans le cloud ? Ce sera l’un des principaux enjeux du prochain règlement qui ne devrait pas émerger avant fin 2016. L’écosystème de partenaires BtoB de Google comme Cirruseo devra s’adapter à la nouvelle donne. La garantie de la sécurité des données devient un argument marketing. A tel point que Microsoft assurait en avril 2014 être le seul fournisseur de services BtoB dans le cloud à être conforme aux préconisations du G29 (groupe européen des autorités de protection des données, qui comprend la CNIL française) à propos de la confidentialité. Et cette estampille concerne un portefeuille large de services Microsoft pour les entreprises comme Microsoft Azure, Office 365, Microsoft Dynamics CRM et Windows Intune. Néanmoins, la CNIL a apporté une nuance : « L’issue positive de cette évaluation partielle ne signifie pas que le G29 considère que les dispositions contractuelles de Microsoft dans leur ensemble sont conformes avec l’intégralité des règles de protection des données de l’UE, ni que Microsoft respecte ces règles dans la pratique. Le G29 reconnaît uniquement que Microsoft a pris suffisamment de précautions contractuelles pour encadrer ses flux internationaux de données, conformément à l’article 26 de la directive 95/46/CE. » |
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