Après sa fusion structurante avec Photoways en 2006, PhotoBox est désormais présent dans 22 pays. Le spécialiste du traitement des photos numériques (tirage, stockage et partage de photos et produits personnalisés) affiche un chiffre d’affaires qui frôle les 210 millions d’euros pour son exercice 2013-2014 (bouclé en avril dernier).
Coup sur coup, le groupe français signe deux rachats : Hofmann pour l’Espagne (et Bellapix pour la France dans une moindre mesure). « Cette acquisition fait suite à l’obtention par PhotoBox en juin 2014 d’une facilité de crédit renouvelable de 60 millions d’euros utilisée pour financer de futures fusions-acquisitions », précise le communiqué.
Retour sur cette vague de consolidation sur le marché de l’impression photos à l’ère numérique avec le directeur général de PhotoBox.
(Interview téléphonique réalisée le 4 novembre 2014)
ITespresso.fr : Comment effectuez-vous le rachat de Hofmann en Espagne ?
Sébastien Rohart : Il y un accord de principe entre les deux parties pour le rapprochement. Mais l’opération est soumise aux autorités de concurrence en Espagne. En revanche, il subsiste une incertitude juridique au regard de cette procédure d’approbation [le dossier est suivi par la CNMC, l’autorité espagnole de contrôle de la concurrence, ndlr].
Cela fait plusieurs années que nous connaissons Hofmann mais ce type de deal est toujours assez long et compliqué.
Nous discutons d’un rapprochement depuis quelques mois. L’accord a été finalisé courant octobre et nous l’avons aussitôt soumis à l’autorité en charge de la concurrence.
ITespresso.fr : En cas de feu vert, quelle part de marché détiendrez-vous en Espagne ?
Sébastien Rohart : Selon le rapport le plus récent du cabinet britannique Futuresource qui suit le marché de l’impression en ligne et qui prend en compte le chiffre d’affaires, Hofmann disposerait d’une part de marché légèrement inférieure à 50% en Espagne.
C’est le PhotoBox espagnol. J’aime bien cette illustration. En 2014, la société a réalisé un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros réalisé avec la contribution d’autres pays comme le Portugal, l’Allemagne et l’Autriche.
Avec Hofmann, on ne peut pas évoquer la notion de membres comme c’est le cas avec PhotoBox. Car c’est un logiciel de création de photos à télécharger. Du coup, l’entreprise espagnole n’a pas beaucoup de visibilité sur ce qui se passe du côté des postes des utilisateurs.
De son côté, PhotoBox a plutôt privilégié la création de photos directement en ligne. Mais, à coup sûr, c’est plusieurs millions de membres en Espagne qui vont s’ajouter à notre base globale (30 millions en Europe).
ITespresso.fr : Comment allez-vous intégrer Hofmann dans le groupe PhotoBox ?
Sébastien Rohart : Nous pourrions conserver deux marques dans certains pays et n’en garder qu’une sur d’autres marché. Nous n’avons pas encore réellement déterminé les choix en fonction de la concurrence et des positionnements de marques. Il reste des choses en suspens en raison de l’examen de l’autorité de la concurrence.
En Espagne, Hofmann a commercialisé avec un certain succès son service sous deux marques : AlbumDigital.com et Hofmann.es. Au niveau local, la marque reconnue est Hofmann. AlbumDigital.com sert surtout à générer du trafic.
ITespresso.fr : Communiquez-vous sur le montant du rachat ?
Sébastien Rohart : Non. Nous attendons la fin de l’examen antitrust. Et puis, dans ce genre de deal réalisé juste avant Noël (période cruciale de business), il y a des volets de performance qui sont prises en compte pour fixer le montant final de la transaction. Tout dépendra du succès de Noël. On verra en janvier.
ITespresso.fr : Avec Hofmann, vous réalisez votre plus grosse acquisition ?
Sébastien Rohart : Non. En 2011, nous avions racheté la société britannique Moonpig (cartes de vœux sur Internet) pour un montant évalué à 120 millions d’euros.
ITespresso.fr : La semaine dernière, vous avez annoncé le rachat de Bellapix en France [pour un montant non communiqué]. Pour quelles raisons ?
Sébastien Rohart : C’était aussi un partenaire de longue date et une même logique s’anime. En raison de notre leadership en France et en Europe, nous sommes en mesure de réaliser des investissements comme le développement d’applications pour les clients qui permettent d’imprimer directement depuis leurs terminaux mobiles ou la gestion intelligente du traitement de la photo.
Ce qui n’est pas évident pour certains concurrents qui préfèrent du coup entamer une collaboration avec nous et entrer dans une phase de consolidation.
ITespresso.fr : Le groupe PhotoBox a investi 19 marchés [22 marchés à en croire le communiqué tout frais annonçant le rachat de Hofmann]. Mais quelles positions fortes détenez-vous réellement ?
Sébastien Rohart : Nous sommes leaders en France et au Royaume-Uni. On va devenir premier en Espagne avec Hofmann. Et, dans les autres pays, on affronte des concurrents locaux. Comme en Allemagne ou aux Pays-Bas (les « retailers » sont dominants sur ces deux marchés).
On a récemment lancé l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada. Nous estimons que nous avons désormais la taille et les moyens pour partir en conquête sur de nouveaux marchés. Y compris en dehors de l’Europe.
ITespresso.fr : La photo est un « produit-cadeau » pour Noël. Vous réalisez entre 40% et 50% de votre chiffre d’affaires sur la période des fêtes de fin d’année. Comment vous organisez-vous en interne pour gérer la montée en charge de l’activité ?
Sébastien Rohart : Lorsque je suis entré en 2007 chez PhotoBox, on se mobilisait pour le retour des vacances d’été. La grosse période était le mois de septembre. Maintenant, le seul et vrai sujet de l’année qui structure notre tempo et notre organisation, c’est la période novembre-décembre-janvier.
Entre la France et l’Angleterre, le groupe PhotoBox dispose d’un effectif de 600 personnes en période normale d’activité. Pour Noël, on double la taille de notre site de production en France situé à Sartrouville (Yvelines) : de 150 personnes, on passe à 300 personnes en ayant recours à des contrats de CDD renouvelés ou des missions en intérim.
Même topo à Londres où PhotoBox dispose d’un site de production équivalent à celui de Sartrouville : entre 150 et 200 personnes travaillent sur place. Pour couvrir les fêtes de fin d’année, l’effectif va passer à 600 collaborateurs.
Au cours de cette période, on passe en mode 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Avec des équipes qui tournent en permanence.
La période d’activité intense démarre. Nous allons traiter un volume de 4 à 5 millions de photos haute résolution par jour sur nos serveurs à Aubervilliers ou Londres. Sur certains jours sur le mois de décembre, on peut monter à 10 millions en flux entrant.
A lire en complément : la précédente interview de Sébastien Rohart : « PhotoBox est devenu le leader européen de l’impression photo » (juillet 2014)
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