Interview : Yeeply prépare son arrivée en France
AppDays 2015 : Yassine Lahlou représente Yeeply en France. D’origine espagnole, cette société veut faciliter les liens entre clients et développeurs d’apps mobiles.
Vous recherchez des développeurs pour la conception d’un application mobile ?
Yeeply a vocation à vous orienter. Cette start-up espagnole d’une vingtaine de personnes joue la carte de la recommandation en piochant dans sa base de données de professionnels du mobile affiliés.
Fort d’une équipe de 20 personnes (dont 15 au siège social à Valence), elle a d’abord avancé ses pions en Amérique latine avant de se tourner vers l’Europe.
En juillet 2014, la société d’outsourcing spécial mobilité avait bouclé un premier tour de table de 320 000 euros.
A l’occasion de la session AppDays qui s’est déroulée au siège d’IBM France près de Paris la semaine dernière, nous avons rencontré Yassine Lahlou, International Business Developer de Yeeply qui a pris à cette occasion la casquette de Country Manager France (un bureau devrait être ouvert d’ici mi-2016).
Yeeply joue le rôle de facilitateur : un client décrit son projet de conception d’app mobile, il reçoit des offres piochées dans le réseau de développeurs Yeeply puis choisit le meilleur profil qui lui plaît.
Un outil pratique disponible sur son site Internet permet de disposer rapidement d’une évaluation d’un projet à partir d’une petite série de questions.
Bon, il reste encore quelques efforts à Yeeply pour s’arrimer sur le marché français, comme le fait de traduire ses conditions générales d’accès et d’usages.
On apprend au détour du compte LinkedIn de Luis Picurelli, CEO et fondateur de Yeeply, qu’il est passé par Telecom Bretagne (période 2005 – 2008) et qu’il a collaboré avec Orange Business Services en tant qu’account manager pour l’Amérique centrale de la division BtoB de l’opérateur entre 2010 et 2012.
(Interview réalisée le 26 novembre)
ITespresso.fr : Comment le réseau Yeeply s’est développé ?
Yassine Lahlou : La création de Yeeply remonte à 2012 à Valence en Espagne. Très vite, la start-up s’est tournée du côté de l’Amérique latine puis progressivement s’est tournée vers les pays anglo-saxons.
Cette année, nous avons ouvert un relais dans le Google Tech Hub de Londres (une personne sur place) puis nous avons décliné nos activités dans l’espace francophone (France, Sénégal, Cameroun).
On devrait être en mesure d’ouvrir un bureau en France d’ici le deuxième trimestre 2016.
ITespresso.fr : Quel est le positionnement de Yeeply ?
Yassine Lahlou : La force de notre réseau, c’est notre communauté de 6500 professionnels du mobile : développeurs, designers, etc. On peut s’adapter à la demande du client s’il désire des prestations low cost ou du haut de gamme. Nous avons dans notre base des profils de développeurs très variés.
En France, nous collaborons déjà avec une cinquantaine de développeurs qui sont souvent des freelances ou des petites sociétés de développement.
En Espagne ou en Amérique latine, nous pouvons travailler avec des agences de 50 à 100 personnes.
Nous démarrons toujours la collaboration avec un développeur sur un petit projet. Nous disposons d’une grille interne d’évaluation du développeur. Avec le temps, le développeur peut accéder à des projets de plus gros calibres s’il franchit convenablement les étapes.
ITespresso.fr : Imposez-vous des outils de travail ou des environnements mobiles aux développeurs ?
Yassine Lahlou : Non. Le développeur est libre. Place à la créativité. On cherche au maximum à diversifier notre base avec des pros qui connaissent bien les principaux environnements OS : Android, iOS ou HTML5. Le client détermine avec nous l’environnement qu’il compte privilégier pour son app.
ITespresso.fr : Quel est le modèle économique de Yeeply ?
Yassine Lahlou : Il repose sur un modèle d’abonnement fixe côté développeur (de 12 à 90 euros par mois) et un taux de commission prélevée par la plateforme sur les projets achevés (entre 7% et 2,5%).
Une formule gratuite a été mise en place pour les novices. Nous disposons de références clients comme Telefonica, Panini, La Liga ou Belvedere. Certains clients nous accordent tant de confiance que nous sommes devenus leur bras dans la mobilité. On prend en charge toute la stratégie de digitalisation et on leur propose des développeurs, des campagnes de marketing et un suivi des projets sur un mode pluri-annuel (d’un à cinq ans). Du coup, c’est un système de devis de prestataires mobiles pris en compte dans la facturation.
En France, nous avons commencé à travailler avec le magazine Rustica qui sera mis en ligne au début du mois de décembre.
On travaille également avec une start-up franco-camerounaise qui va lancer une application de mobile banking d’ici la fin du premier trimestre. C’est un projet lourd. L’équipe va se transformer sur le volet marketing et nous allons prendre en main les questions de serveurs ou d’interface utilisateur.
ITespresso.fr : Si vous deviez fournir un argument pour convaincre un développeur français de vous rejoindre, ce serait lequel ?
Yassine Lahlou : Nous ne cherchons pas du « one shot » mais plutôt une relation sur le long terme.
Nous trouverons à ce développeur des projets français ou francophones et on poussera la recommandation à nos clients hispanophones si nous sommes satisfaits.
La confiance a besoin de temps. Mais une fois qu’elle est établie, on peut aller très loin dans la collaboration.