IntuiLab lève 3,1 millions d’euros : cap sur l’affichage dynamique entre Toulouse et Chicago
À l’origine d’une plate-forme de création d’applications interactives sans codage, la S.A. toulousaine IntuiLab ouvre son capital pour se développer à l’international.
« Que du bon pour IntuiLab… donc pour FittingBox ;-) ».
Ce commentaire, Bernard de Savignies l’a publié la semaine passée sur le profil LinkedIn de Vincent Encontre.
Le premier, directeur des opérations de FittingBox (essayage virtuel de lunettes), saluait la levée de fonds que venait d’annoncer le second, directeur général d’IntuiLab.
Le montant réuni s’élève à 3,1 million d’euros, avec l’arrivée d’un nouvel actionnaire : la société de capital-investissement Irdi Soridec Gestion, qui accompagne les entrepreneurs du Sud-Ouest.
Simple comme une diapo ?
Né en 2002 à Labège, ville de la banlieue toulousaine où elle est toujours basée, IntuiLab était à l’origine une entreprise de services.
Elle a progressivement pivoté vers le développement et l’édition de logiciels, revendiquant aujourd’hui 1 500 organisations clients pour sa plate-forme IntuiFace, destinée à la création d’applications tactiles « pour tout écran […] sans coder » (« Si vous savez déjà éditer des slides alors vous saurez aisément créer des expériences interactives », affirme-t-elle).
Au démarrage de la phase commerciale (à l’heure où Surface était encore, chez Microsoft, le nom d’une table tactile), IntuiLab se disait « spécialiste dans le domaine [des] applications interactives pour le lieu de vente ».
Dans ce secteur, elle a par exemple fourni sa technologie au cabinet de conseil Keyrus, qui a monté, avec Rue du Commerce, le service « Ma Boutique Express », basé sur des bornes d’achat en gares.
L’accent est désormais mis sur la diversification vers des marchés comme l’éducation, l’événementiel et la muséographie.
De WiSEED à Cambridge
IntuiLab travaille en direct avec des sociétés comme SAP, Microsoft et Capgemini, qui exploitent notamment sa plate-forme pour leurs présentations. Mais des relations se sont aussi établies avec des agences telles que POPcomms, qui a accompagné un projet de numérisation de la Bibliothèque nationale d’Écosse.
Au-delà du tactile, la dimension du contrôle vocal est également prise en compte, tout comme le sans contact et les capteurs de type Kinect ou Leap Motion.
Les 3,1 millions d’euros devront permettre de donner un coup d’accélérateur à l’international, qui représente 90 % du chiffre d’affaires d’IntuiLab.
Cette proportion est stable depuis plusieurs années. Elle était annoncée dans la fourchette de 30 à 35 % en 2011 lorsque la société avait obtenu 556 000 euros sur la plate-forme de financement participatif WiSEED (en se présentant comme « éditeur de logiciel […] pour la création d’application multitouch sans codage »).
Midi Capital – devenu M Capital Partners – avait porté la somme à 1,2 million d’euros. IntuiLab avait, en parallèle, annoncé l’ouverture de bureaux à Paris et à Cambridge (proche de Boston, dans le Massachusetts).
Un renfort au top management
Un nouveau chapitre s’ouvre pour la filiale américaine, qui déménage à Chicago. Le top management évolue aussi, avec la nomination, comme président, de Jacques Soumeillan (photo ci-contre).
Le fondateur de Cameleon Software (éditeur de logiciels commerciaux passé en 2014 dans le giron du groupe américain PROS) pilotera le développement commercial et le réseau de partenaires.
Vincent Encontre reste à la tête du conseil d’administration, où M Capital Partners siège depuis l’an dernier, aux côtés de Wicap IntuiLab, société créée avec la levée de fonds sur WiSEED.
Le bilan financier d’IntuiLab pour l’exercice 2016 fait état d’un chiffre d’affaires en hausse annuelle de 55 %, à 1,536 million d’euros, et de pertes divisées par près de trois, à 478 000 euros.
Le modèle économique associe abonnements et licences « perpétuelles ». La version gratuite d’IntuiFace impose un logo en filigrane et ne permet pas de travailler hors ligne. En fonction des paliers payants, on débloque la possibilité de se connecter à des API, d’analyse les données associées aux « expériences tactiles », la gestion à distance, etc.