Avec la présentation de l’iPad Air 2, Apple n’a pas mis l’accent sur le nouveau modèle de carte SIM qui équipe la tablette nouvelle génération.
Et pourtant, cette nouveauté technologique pourrait bouleverser le marché télécoms : en permettant aux détenteurs de l’iPad Air 2 de changer de réseaux mobiles sans changer de puce, les opérateurs mobiles (a priori américains et britanniques dans un premier temps) et les fabricants de cartes SIM pour téléphones (comme Gemalto) ne vont guère appréciés ce nouveau paradigme.
Les utilisateurs disposeront d’un tableau de bord sur la tablette pour trouver le meilleur plan Internet mobile. En l’état actuel, la nouvelle carte SIM Apple peut être extraite. Ce qui veut dire qu’il est possible de la remplacer par une carte SIM classique d’un opérateur mobile.
Mais la crainte esquissée en 2010 d’un projet d’Apple dans ce sens pour l’iPhone semble se concrétiser à travers l’iPad. A l’époque, Steve Jobs avait reculé face au tollé des opérateurs qui étaient remonté contre sa firme.
Cette nouvelle tentative n’est peut-être que l’esquisse d’une offensive plus grande avec les terminaux futurs d’Apple. Et, cette fois-ci, les opérateurs devront probablement composer. Dans le catalogue des nouveaux produits présentés, le tout frais iPad Mini 3 n’est pas concerné par cette tentative masquée de contourner la carte SIM des opérateurs.
Ce volet SIM n’a pas vraiment été mis sous les feux des projecteurs de la keynote de jeudi soir. Comme principale caractéristique de l’iPad Air 2, on avait retenu le nouvel écran Retina antireflet, un processeur « maison » A8X 64 bits de deuxième génération, la technologie Touch ID (identification et sécurité par la biométrie) et une performance batterie accrue (10 heures d’autonomie affichées sur le papier).
Le volet de la connectivité de la nouvelle tablette « la plus fine du monde » (moins de 500 grammes, 6,1 mm d’épaisseur ») est présenté comme tel : « L’iPad Air 2 avec Wi-Fi + Cellular intègre encore plus de bandes LTE [4G] et offre une couverture LTE étendue pour des connexions cellulaires jusqu’à 50 % plus rapides, ainsi que la compatibilité avec d’autres technologies cellulaires rapides dans le monde (DC-HSDPA, HSPA+). »
L’accès Wi-Fi est renforcé via la norme 802.11ac. Associée à la technologie « turbo sans fil » MIMO (Multiple-In-Multiple-Out, que l’on retrouve sur des set-top box de FAI comme la Freebox), les débits pourraient atteindre 866 Mbit/s au maximum (théorique).
Alors d’où sort cette « carte SIM logicielle » censée favoriser l’itinérance mobile ? Apple n’apporte pas de précision sur son origine. Les détenteurs de l’iPad Air 2 (modèle Wi-Fi et 4G) seraient en mesure de basculer aisément d’un réseau mobile à un autre et bénéficier des meilleures offres au gré de leur déplacement.
Selon le cabinet d’analyses IHS, ce modèle de « carte SIM managée » (software-managed Apple SIM model) permet à Apple de gagner encore en influence dans les négociations avec les opérateurs mobiles qui souhaitent écouler des iPad ou des iPhone auprès de leurs clientèles respectives.
La firme de Cupertino sera en mesure d’engager des négociations directes avec les opérateurs pour que ces derniers intègrent leurs offres de roaming via la carte SIM managée d’Apple. Mais, du coup, les opérateurs mobiles perdraient le lien direct (et privilégié) installé avec les clients iPhone à travers leurs cartes SIM. Tout cela tournerait au profit du groupe de Tim Cook.
« En démarrant initialement avec l’iPad Air 2, Apple teste le modèle économique et la technologie logicielle des cartes SIM en vue d’une gestion multi-opérateurs », commente Ian Fogg, Directeur Mobile et Télécoms du cabinet d’études IHS. « Si ça marche, Apple sera en mesure de proposer d’étendre sa stratégie SIM. »
Imaginons qu’Apple décide d’imposer dans un futur iPhone son dispositif SIM sans possibilité d’extraction ou qu’il réserve une carte SIM uniquement pour des usages multi-terminaux Apple. Une perspective guère réjouissante pour les opérateurs.
Aux Etats-Unis, AT&T, Sprint et T-Mobile ont été mis dans la boucle de la carte Apple SIM sur l’iPad Air 2. Au Royaume-Uni, on évoque seulement EE (co-entreprise Deutsche Telekom + Orange) pour l’instant. Le marché français n’est pas concerné en l’état actuel.
« Depuis des années, le fait d’installer la SIM d’Apple est le défi stratégique le plus immense face aux opérateurs mobiles », déclare Ian Fogg. « A l’instar de la sortie de FaceTime [vidéo conférence], Apple démarre humblement, tout comme les efforts fournis dans la voix sur IP. Mais c’est juste la petite étape initiale qui s’intègre dans la stratégie d’Apple à plus long terme ».
Il faut relativiser la portée de l’assaut, rajoute Ian Fogg : « Jusqu’ici, l’impact de la carte SIM d’Apple est modeste car elle est juste proposée sur l’iPad et non l’iPhone qui est le produit clé de la marque à la Pomme pour les opérateurs mobiles. » Mais les opérateurs savent bien que le compte à rebours pour une future intégration dans le « smartphone bijou » est déclenché.
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