iPhone et chiffrement : que cherche le FBI de San Bernardino à New York ?
Le gouvernement américain maintient que sa bataille judiciaire contre Apple ne vise pas à établir un précédent contraignant pour les entreprises qui exploitent le chiffrement.
Et de deux pour le FBI.
Quelques semaines après avoir abandonné ses poursuites contre Apple dans le dossier San Bernardino, l’agence de police fédérale a fait de même à New York, dans une affaire ayant également trait au déverrouillage d’un iPhone*.
Alors que dans le premier cas, elle s’est attaché les services de hackers grassement rémunérés, une « tierce partie » lui a cette fois-ci communiqué directement le code permettant de débloquer le téléphone et d’accéder aux données qu’il contenait.
C’est tout du moins ce qu’affirme Emily Pierce.
La porte-parole du département américain de la Justice (DoJ) dément par ailleurs toute volonté des autorités de créer un précédent juridique qui établirait une forme de « coopération forcée » des entreprises technologiques : il s’agit simplement « d’entériner leur droit d’accéder à des données dans le cadre d’ordonnances judiciaires et de mandats de perquisition ».
Cet arrêt subit des poursuites tranche avec la pression que le FBI exerçait encore il y a quelques jours, laissant augurer d’une bataille qui aurait pu se terminer devant la Cour Suprême des États-Unis…
… À moins que l’objectif des services de police ne fût d’éveiller les consciences des législateurs, à l’heure où le chiffrement gagne du terrain, adopté par les éditeurs d’applications populaires telles que Viber et WhatsApp.
Dans l’absolu, les principaux intéressés ont réagi, à l’image de Dianne Feinstein (sénatrice démocrate de Californie ; par ailleurs présidente de la commission du renseignement du Sénat) et Richard Mauze Burr (sénateur républicain de Caroline du Nord).
Les deux parlementaires ont déposé une proposition de loi très controversée visant à imposer aux entreprises un déchiffrement systématique des données auxquelles les autorités souhaitent accéder, tout en interdisant la mise en place d’un chiffrement qu’elles ne serait pas en mesure de casser – à l’image de ce qu’Apple a implémenté depuis iOS 8.
La Maison Blanche a décidé, selon Reuters, de ne pas soutenir publiquement ce texte contre lequel les sociétés IT se sont dressées en coalition, pas le biais d’une lettre ouverte.
* Apple refusait, comme à San Bernardino, de fournir une « assistance technique » pour déverrouiller l’iPhone (voir notre article « iPhone et chiffrement : c’est reparti pour Apple »).
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