Après l’iPhone de San Bernardino, celui de Sutherland Springs ?
Cette localité du Texas a été, dimanche dernier, le théâtre d’une fusillade qui a fait 26 victimes.
Le tueur, qui s’est donné la mort, a été identifié comme Devin P. Kelley, vétéran de l’armée de l’air.
Il avait sur lui son téléphone professionnel… que le FBI n’est pas parvenu à débloquer, à en croire l’agent spécial Christopher Combs.
Le service fédéral de police et de renseignement n’a pas confirmé s’il s’agissait d’un iPhone.
Le témoignage d’un porte-parole d’Apple le laisse suggérer. La firme aurait, mardi dernier, proposé son aide, déclinée quelques heures plus tard par le FBI, dont les experts tentaient de trouver « d’autres moyens d’accéder aux données », dont une éventuelle sauvegarde cloud, d’après le Washington Post.
On ignore, en l’état, si Devin P. Kelley avait activé Touch ID.
Ce dispositif d’authentification par empreintes digitales reste actif pendant 48 heures après le verrouillage du téléphone. Il aurait peut-être pu permettre au FBI d’accéder aux données recherchées, le corps du tueur ayant été retrouvé.
Ce dernier ayant vraisemblablement agi seul, il n’est pas certain que le gouvernement américain porte l’affaire en justice, comme il l’avait fait pour la tuerie de San Bernardino (une quinzaine de morts en décembre 2016 dans cette localité de Californie), qualifiée d’attentat terroriste.
N’étant pas parvenu à déverrouiller l’iPhone 5c du tueur identifié comme Syed Rizwan Farook, le FBI avait demandé à Apple de fournir une « assistance technique » consistant à développer une version spéciale du système d’exploitation iOS.
Apple avait catégoriquement refusé et porté l’affaire sur la place publique, affirmant que cette pratique revenait à implémenter une porte dérobée susceptible d’affaiblir la sécurité pour l’ensemble des utilisateurs de ses produits.
Le contentieux qui s’était ensuivi devant les tribunaux de Californie avait pris fin lorsque le FBI avait réussi à accéder au contenu de l’iPhone 5c, avec le concours d’une « tierce partie » grassement rémunérée (plus d’un million de dollars).
Depuis lors, l’administration U.S. en appelle à une coopération des fabricants de smartphones.
Illustration avec le département de la Justice, qui prône la notion de chiffrement « responsable », c’est-à-dire contournable par les autorités sous réserve d’un blanc-seing judiciaire, « comme pour les mises à jour de systèmes d’exploitation ou l’analyse d’e-mails à des fins publicitaires », selon Christopher A. Wray.
Le directeur du FBI affirme que plusieurs milliers de téléphones saisis sont actuellement en attente de déverrouillage.
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