Apple maintient une position ferme face au gouvernement américain sur la question du chiffrement.
La firme refuse à nouveau de fournir aux autorités une « assistance technique » pour déverrouiller un iPhone.
Le téléphone en question n’est pas associé à un attentat terroriste comme ce fut le cas dans l’affaire San Bernardino. Il a été découvert dans le cadre d’une enquête sur un trafic de drogue à New York.
Le principal intéressé dans ce dossier se nomme Jun Feng.
En 2014, la perquisition de sa demeure sise dans le quartier de Brooklyn avait permis aux autorités de saisir plusieurs terminaux informatiques… dont cet iPhone 5s qui pose aujourd’hui encore problème.
La police fédérale avait sollicité, en 2015, un mandat pour y rechercher des données. Mais elle n’est toujours pas parvenue à ses fins. Notamment parce que l’appareil est paramétré pour s’effacer après un certain nombre de saisies erronées du code de déverrouillage, mais aussi parce qu’il est configuré pour effectuer une réinitialisation d’usine dès sa première connexion à un réseau.
Cet iPhone étant équipé d’iOS 7, Apple peut, d’un point de vue technique, en extraire des informations (c’est plus compliqué à partir d’iOS 8, comme on l’a constaté dans l’affaire San Bernardino).
Pour le département américain de la Justice (DoJ), Apple l’a déjà fait « plus de 70 fois » en réponse à des sollicitations gouvernementales, dans des enquêtes pour détournement de mineurs, pédopornographie ou trafic de substances illicites. Le déverrouillage ne lui prendrait « que quelques heures » et pourrait être réalisé en interne, par ses équipes techniques, « sans que rien ne fuite ».
Apple s’est dit ouvert à la collaboration… à condition qu’une décision de justice le lui impose.
Le DoJ avait déposé, en octobre dernier, une demande de mandat en ce sens. Mais le juge James Orenstein, chargé du dossier, avait considéré que le gouvernement interprétait de manière trop large l’All Writs Act, cette loi plus que bicentenaire sur laquelle il s’appuie pour solliciter ainsi des mandats (voire notre article « Smartphones chiffrés : cet All Writs Act qui fait débat ».
En conséquence, le gouvernement a sollicité une autre juridiction dont le verdict sera théoriquement prioritaire sur celui rendu par James Orenstein.
Apple estime, pour sa part, que les autorités n’ont plus besoin de son aide après celle obtenue auprès d’une tierce partie dans l’affaire San Bernardino.
Ce n’est pas ce que dit James Comey : le directeur du FBI assure que la méthode exploitée par cette « tierce partie » ne fonctionne que sur les iPhone 5c ; pas sur les autres modèles, y compris l’iPhone 5s de Jun Feng…
Crédit photo : I AM NIKOM – Shutterstock.com
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