L’affaire San Bernardino n’aura été qu’un hors-d’œuvre pour Apple dans sa bataille avec le gouvernement américain sur la question du chiffrement des smartphones.
La situation sur place l’illustre : les charges se multiplient contre la firme, parallèlement aux avancées du FBI, qui se dit prêt à proposer son assistance aux autorités qui en feraient la demande.
L’un des points chauds à surveiller se trouve en Arkansas. Apple y a été sollicité, en date du 28 mars 2016, pour aider à déverrouiller un iPhone et un iPod dans le cadre d’une enquête portant sur quatre adolescents accusés du meurtre de Robert et Patricia Cogdell, domiciliés à une cinquantaine de kilomètres au nord de Little Rock, la capitale de l’État.
L’iPhone appartient à Hunter Drexler, 18 ans, qui plaide non coupable tout comme Justin Stanton, 15 ans, propriétaire de l’iPod et petit-fils des Cogdell.
Le procès devait se tenir cette semaine. La justice l’a reporté au 27 juin pour laisser un délai à la police fédérale… Mais cette dernière n’est pas très optimiste en l’état actuel : à Associated Press, elle affirme ne pas disposer d’informations importantes sur chacun des deux appareils sus-évoqués. Lui manquent notamment le modèle exact des produits et la version du système d’exploitation.
On suivra également cette procédure en cours à Brooklyn, district de New York où Apple est poursuivi par le département américain de la Justice (DoJ), qui lui somme de fournir une « assistance technique » pour accéder aux données d’un iPhone 5s associé à une affaire de trafic de drogue.
Le DoJ a jusqu’au 11 avril pour annoncer s’il sollicite Apple comme il l’a fait à San Bernardino. Dans l’affirmative, la multinationale pourrait peut-être s’engouffrer dans la brèche pour obliger le gouvernement à lui révéler la technique que le FBI dit avoir exploitée avec succès pour déverrouiller l’iPhone 5c de Syed Rizwan Farook, coauteur de la tuerie de San Bernardino.
Le conflit a éclos aux États-Unis, mais il s’est déplacé en Europe, où l’Italien Leonardo Fabbretti, architecte de profession résidant près de Pérouse, supplie Apple de l’aider à déverrouiller l’iPhone 6 de Dama, son fils adoptif de 13 ans décédé en septembre 2015 d’un cancer des os après un accident de ski.
Dans sa lettre à Tim Cook, l’intéressé dit vouloir récupérer « les photos, les pensées et les mots retenus en otage sur ce téléphone ».
Il y a quelques semaines, il expliquait, dans une interview à La Reppublica : « Bien que je partage votre philosophie, je pense qu’Apple devrait proposer des solutions pour des cas exceptionnels comme le mien ».
Son fils lui avait donné accès au téléphone via la technologie de reconnaissance d’empreintes digitales Touch ID, mais celle-ci n’est pas opérationnelle au démarrage de l’iPhone, que Leonardo Fabbretti a retrouvé éteint.
L’homme a déjà assuré que dans l’éventualité où Apple ne répondrait pas à sa demande, il se tournerait vers la société high-tech israélienne Cellebrite, spécialiste des solutions de type UFED (« Universal Forensic Extraction Device ») et pressentie pour être cette « tierce partie » qui a aidé à déverrouiller « l’iPhone de San Bernardino ».
Crédit photo : Soze Soze – Shutterstock.com
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