IPv4 : les ressources s’épuisent en Amérique latine
LACNIC voit s’amenuiser son stock d’adresses IPv4. Le registre de référence pour la zone Amérique latine réitère son appel à la mobilisation générale pour une transition vers le protocole IPv6.
La marge de manœuvre se restreint en matière d’allocation d’adresses IPv4 dans la zone Amérique latine.
Le réservoir n’est pas encore tari, mais l’alerte à la pénurie est officiellement lancée à l’initiative de LACNIC. Dans un communiqué du 10 juin, le registre de référence pour la zone Amérique latine annonce avoir alloué, en douze ans d’activité, 182 millions d’adresses IPv4. Aujourd’hui, il en reste tout juste 4 millions à sa disposition.
La procédure d’attribution par les registres Internet locaux (NIC.br pour le Brésil, NIC.MX pour le Mexique…) va se durcir en conséquence. Les deux prochains millions d’adresses IPv4 seront concédés uniquement par blocs de 256 ou 1024 adresses, avec un maximum de deux attributions par an pour le même demandeur. Dans tous les cas, l’entité bénéficiaire devra pouvoir justifier d’un usage légitime. Seront considérées en priorité les demandes associées à l’acquisition simultanée d’un lot d’adresses IPv6, protocole dédié à « l’Internet du futur ».
LACNIC applique également les dispositions du point 2.3.2.18 du règlement relatif au transfert d’adresses IP en Amérique du Sud et dans la Caraïbe. L’organisme tiendra en l’occurrence un carnet de bord accessible publiquement. Y seront répertoriées toutes les opérations de cession, avec date, noms des acteurs impliqués et référence du bloc transféré. Le « receveur » ne pourra plus réaliser de nouvelle acquisition pendant une période d’un an. Durant ce même laps de temps, le bloc acquis – et ses éventuelles subdivisions – ne pourra pas changer de mains.
La prochaine phase débutera lorsque le compteur atteindra 2 097 150 adresses IPv4 (contre 4 194 302 au 10 juin 2014). Seront alors prises en comptes les seules demandes de primo-accédants, avec les modalités sus-évoquées.
Pour Raúl Echeberría, il est urgent de déployer IPv6 dans ce contexte. « Préoccupé par le retard accumulé en la matière », le CEO de LACNIC, résume : « Il ne faut pas attendre plus longtemps, si les fournisseurs de connectivité veulent satisfaire la demande de leurs clients et celle de nouveaux utilisateurs« .
Amorcée de longe date, cette réflexion a récemment fait l’objet d’un point d’étape sous la houlette de l’ICANN, autorité gestionnaire du nommage sur Internet. Mais en l’état actuel, le trafic IPv6 ne représente toujours qu’une part infime du trafic Internet global : moins de 4% au dernier pointage de Google.
LACNIC n’est pas le premier registre de référence à tirer la sonnette d’alarme. APNIC (zone Asie-Pacifique) avait ouvert le bal en avril 2011. En Europe, RIPE NCC a fait de même en septembre 2012.
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